Zaz humiliée par sa directrice d'école : "Chanteuse, ce n’est pas un métier, tu finiras sur le trottoir"
Zaz figure parmi les chanteurs réunis pour l’émission “Unis face au séisme” sur France 2, ce mardi 14 mars. Élève dissipée, l’artiste a choisi très tôt de se lancer dans la musique, mais elle a dû se heurter au scepticisme de son entourage, puis plus tard, aux préjugés du public…
Zaz a toujours été un peu rebelle. Plus jeune, elle a connu le divorce de ses parents, une prof d'espagnol et un agent EDF, aux prémices de son adolescence. Elle quitte alors la région de Tours, où elle est née, pour suivre sa mère à Bordeaux. Elève peu assidue, ado, elle enchaîne les problèmes de discipline et est en décrochage scolaire : elle redouble sa quatrième, triple sa troisième et abandonne. Dans Libération, en 2010, elle se décrit, à cette période, comme "hypersensible", "perturbée émotionnellement" jusqu'au "pétage de plomb". Déscolarisée, ses parents la placent en foyer et en pensionnat, d’où elle fuguera à plusieurs reprises.
"L'école nous pousse à être le meilleur"
"Tous les week-ends, je filais en douce pour aller dans des soirées technos au milieu des champs ou dans des châteaux abandonnés", a confié Zaz au Journal du dimanche, en 2018. Dans cet environnement chaotique, la jeune femme s'accroche à sa passion : la musique. Contre l'avis de son entourage, qui ne croyait pas trop en elle. Ainsi, la directrice de son collège lui lançait régulièrement : "Chanteuse, ce n’est pas un métier. Tu finiras sur le trottoir", s'est-elle souvenue dans le JDD. "L'école nous pousse à être le meilleur, moi j'aurais aimé qu'elle m'apprenne à être bien avec moi-même, bien avec mon corps", a-t-elle regretté dans Libération, en 2010, assurant qu'elle a, malgré tout, toujours su qu'elle serait chanteuse et qu'elle l'a souvent répété à ses proches.
Malgré les critiques, la jeune femme écoute son envie et se lance dans la musique, avec un style affirmé et peu conventionnel, qui finira par faire son succès. Mais son image de punk, son look décalé et ses paroles engagées lui ont aussi valu beaucoup de remarques sur son physique et son style. De nombreuses rumeurs ont également circulé sur son passé. "On m'a souvent traitée de punk à chien, de fille qui ne se lave pas, alors que je n'ai jamais habité dans la rue" a-t-elle expliqué au JDD en 2015. "Il y a eu une espèce d'amalgame dès le début, qui m'a fait passer pour ce que je ne suis pas."
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"En France, j'ai l'impression qu'on m'a mise dans une case"
Pourtant, malgré les critiques, Zaz connaît un beau succès, notamment à l'international, où elle s'épanouit pleinement. Selon Capital, la chanteuse a vendu plus de 520 000 exemplaires de son album "Paris" à l'étranger. En 2019, la chanteuse s'est classée deuxième en nombre de concerts donnés dans le monde, avec 44 représentations.
"C'est plus facile pour moi de faire des concerts à l'étranger, il n'y a pas le mental qui vient interférer, je suis plus libre, je ne réfléchis pas à l'étranger, alors qu'à Paris, j'ai une pression. (...) Je ne critique pas la France parce que j’adore jouer en France aussi", a déclaré l'artiste dans "Laissez-vous tenter", sur RTL. Mais son plus mauvais souvenir reste un de ses concerts à Bercy : "Je n’étais pas très bien parce qu’il y a un truc de jugement. Alors qu’à l’étranger, ils sont direct dans l’énergie et l’émotion. Je remplis plus à l’étranger aujourd’hui ! En France, j'ai l'impression qu'on m'a mise dans une case et que mon image a du mal à évoluer. Ça ne me blesse pas, je me dis que c’est dommage, c’est comme ça je n’y peux rien."
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