Adriana Karembeu victime de sexisme aux César : pourquoi le sketch de Jamel Debbouze a très mal vieilli
Adriana Karembeu, co-présentatrice de l'émission "Les pouvoirs extraordinaires du corps humain", diffusée ce jeudi 6 juillet 2023 sur France 2, est mannequin, actrice et animatrice. Des métiers d'image, où sa plastique est beaucoup mise en avant. Peut-être parfois trop. Ainsi, un sketch présenté aux César, en 1999, aux côtés de Jamel Debbouze, la place en femme-objet. Un condensé de sexisme en direct à la télévision.
Adriana Karembeu ne laisse personne insensible. Grande, mince, blonde, belle, elle correspond aux canons de beauté qui imprègnent encore notre société et pèsent sur les femmes. De nationalité slovaque, celle qui a débuté sa carrière comme mannequin, avant de jouer dans des films et d'animer des programmes TV, a toujours dû miser sur sa plastique, dans des milieux professionnels d'image où le sexisme est de mise.
Malheureusement, sa plastique lui a également valu les clichés qui vont avec : à l'écran, elle sera seulement belle, voire un peu cruche, car c'est le stéréotype qu'on attribue aux blondes, comme elle. Et son personnage de jolie écervelée, ou plutôt l'étiquette qu'on lui a collée n'aura sans doute jamais été aussi grande que lors de la 24e cérémonie des César, en 1999.
"Vous êtes la femme de... Zinédine Zidane ?"
Alors qu'elle s'apprête à remettre un prix aux côtés de l'humoriste Jamel Debbouze, pour récompenser le meilleur montage, le meilleur décor, la meilleure photographie, les meilleurs costumes et le meilleur son, elle devient la cible de son camarade intervenant : "Juste, je viens de percuter, Karembeu, vous êtes la femme de... Euh... De Zinédine Zidane ? Christian ! Voilà Christian Karembeu !", fait semblant d'hésiter Jamel Debbouze. À l'époque, la mannequin était bel et bien mariée au footballeur français Christian Karembeu, dont elle a depuis divorcé, en 2011. Personnalité publique à la carrière déjà bien remplie, la voilà donc réduite au statut de "femme de". Elle semble protester mollement, esquisser une phrase, mais toute l'attention du public se reporte sur l'humoriste.
"Jamel !" le rappelle à l'ordre le maître de cérémonie, Antoine de Caunes. "Excuse-moi de te couper, c'est pas tous les jours que ça m'arrive...", lui répond Jamel Debbouze, en regardant Adriana Karembeu de haut en bas. La plaisanterie ne s'arrête pas là. Il évoque alors clairement le physique de sa camarade : "1m24 les jambes alors, dans le Guinness Book des records ! (la mannequin est effectivement répertoriée dans le célèbre livre pour avoir des jambes parmi les plus longues du monde de la mode, ndlr). Si mes jambes faisaient 1m24, elles m'arriveraient à la gorge !" Le comique renchérit : "Vous pouvez vous mettre juste en face de moi pour voir..." Et le voilà quasiment le nez dans le décolleté d'Adrianna Karembeu, qui le dépasse d'au moins une tête et demi, sous les rires et les applaudissements du public.
"J'ai souffert parce que c'était improvisé"
Antoine de Caunes intervient de nouveau, singeant un appel au calme : "Jamel Jamel Jamel ! Je te signale que Christian Karembeu est très fort et très jaloux !" En plus d'être "la femme de", la mannequin est la propriété de son mari, et ne peut visiblement pas se défendre sans lui... Durant tout son passage télé, Adriana Karembeu ne semble pas très à l'aise avec ce qu'il se passe sous ses yeux. Elle affiche un sourire de façade -"sois-belle et tais-toi", peut-être une déformation professionnelle de mannequin- qui est un instant effacé par son air agacé. Durant toute la séquence, elle n'aura pas droit au chapitre.
Vidéo. Adriana Karembeu cash sur les hommes : "Je n'en avais pas tant besoin que ça !"
Des années plus tard, sur le plateau de "Quelle Époque", en juin 2023, l'animatrice est revenue sur cet épisode difficile à vivre, qu'elle n'a pas vraiment apprécié : "J'ai souffert parce que c'était improvisé, je ne savais pas qui était Jamel et je ne parlais pas français", a-t-elle expliqué. Quand on ne maîtrise pas la langue, difficile de se défendre...
Il n'est pas certain que ce condensé de sexisme et de misogynie intériorisée diffusé en direct soit encore possible aujourd'hui... Et c'est tant mieux.
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