Ana Girardot, "les rôles de "femme de", c'est fini, je passe à la pute" : prostituée à l'écran, "difficile" pour son mari de découvrir ce film

CANNES, FRANCE - MAY 23:  Ana Girardot attends the photocall for
Ana Girardot, "les rôles de "femme de", c'est fini, je passe à la pute" : prostituée à l'écran, "difficile" pour son mari de découvrir ce film. (Photo by Sylvain Lefevre/Getty Images)

Au casting de "La prochaine fois je viserai le coeur", ce lundi 29 mai sur France 3, Ana Girardot a une carrière bien remplie. En 2022, elle a notamment incarné Emma, une autrice qui décide d'infiltrer une maison close pour écrire un livre. Un rôle hors des sentiers battus qui a nécessité beaucoup d'efforts et d'exigence. Elle a d'ailleurs demandé l'aval de son mari avant de jouer dans "La Maison".

Petite soeur vigneronne et déterminée dans "Ce qui nous lie", célibataire un peu paumée dans "Deux moi", "Femme parfaite" dans "La Flamme"... Ana Girardot a endossé de nombreux rôles depuis le début de sa carrière. Mais en novembre 2022, l'actrice s'est révélée là où on ne l'attendait pas : dans le film "La Maison", réalisé par Anissa Bonnefont, elle campe le rôle d'une prostituée.

"C'est la dernière fois que je joue "la femme de...""

Avec "La Maison", Ana Girardot fait un grand écart dans sa filmographie. Un réel désir de casser les codes pour la comédienne : "C’est un pas, c’est vrai. Juste avant "La Maison", j’ai joué dans "Totems", une série d’espionnage diffusée par Amazon Prime. J’y incarne une femme des années 1960, prisonnière de sa condition. Et pour me donner du courage dans les scènes difficiles, je me disais que c’était la dernière fois que je jouais "la femme de…". Maintenant, j’arrête ! J’ai eu des maris formidables, mais c’est fini, je passe à la pute (rires). Ou plutôt aux rôles de femmes qui ne prennent pas leurs décisions par rapport à un homme", a-t-elle expliqué lors d'une interview pour Vogue.

De plus, interpréter le rôle d'Emma, jeune autrice qui décide d'infiltrer une maison close berlinoise pour écrire un livre ("La Maison" est une adaptation du livre éponyme d'Emma Becker), a demandé beaucoup d'efforts à Ana Girardot, qui a suivi une formation -très- spéciale. En effet, le film comporte de nombreuses scène de nu, et dévoiler son corps à l'écran n'était pas un exercice facile pour la comédienne : "Comme je n’étais pas très à l’aise avec mon corps, j’ai travaillé pendant deux mois avec une danseuse du Crazy Horse. Afin d’apprendre à bouger et à regarder les gens dans les yeux en étant nue."

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"Il m'est arrivé de douter fortement"

Avant de se lancer dans cette aventure, Ana Girardot a demandé l'aval de son mari, le directeur artistique Oscar Louveau et père de son fils Jazz, né en 2020. En effet, la comédienne craignait que son personnage de prostituée ne le "dérange", et ait un impact sur leur vie de couple. Ce dernier s'est finalement révélé très curieux et impliqué dans le projet, comme l'actrice l'a rapporté à Paris Match : "Il a lu le scénario et le livre d'Emma Becker, puis a rencontré Anissa. On a discuté des scènes, vu des films. Il était conscient du défi !"

Lorsqu'Ana Girardot elle-même était en proie en doute, elle a pu compter sur son époux pour la rebooster : "Il n'a fait que me soutenir. Et parfois, j'en avais besoin. Il m'est arrivé de douter fortement. Lui me regonflait." Pour autant, il n'a pas été aisé pour son mari de la voir nue en prostituée à l'écran : "Ce fut difficile pour lui de découvrir le film, forcément", a-t-elle concédé.

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