Christine Bravo révèle avoir subi trois tentatives de viol : "Il m'a enfermée dans son bureau et a arraché mon soutien-gorge"
Invitée dans l'émission "Les enfants de la télé, la grande soirée", ce samedi 6 mai sur France 2, l'animatrice Christine Bravo a dénoncé à plusieurs reprises le sexisme dans le milieu de la télévision. Elle a ainsi révélé avoir été victime de trois tentatives de viol, dont une à TF1.
D'abord institutrice, Christine Bravo intègre le monde des médias dans les années 80. Un milieu qu'elle n'a jamais quitté depuis, devenant un personnage emblématique de la télévision française. Dans une interview pour Télé-Loisirs, en 2018, elle est revenue sur sa carrière, au cours de laquelle elle a subi des violences sexistes et sexuelles.
"J'ai hurlé, ça m'a sauvée"
Christine Bravo a dénoncé le sexisme et la violence qui régnait dans le milieu de la télévision française, dont elle a été l'une des victimes. "J’ai subi trois tentatives de viol, dont une à TF1, il y a vingt-cinq ans. Un homme, dont je ne donnerai jamais le nom, m’a enfermée dans son bureau et a arraché mon soutien-gorge", a-t-elle rapporté. L'animatrice a été surprise, mais a eu un bon réflexe : "J’ai hurlé, ça m’a sauvée. Mais les gens avaient la tête baissée quand j’ai pu sortir. Il n’y avait aucune solidarité envers les femmes à l’époque. Ce genre d’incident était monnaie courante."
Cette dernière sait qu'elle est loin d'être la seule à avoir vécu ce type d'agression. C'est pourquoi elle incite les autres femmes victimes de violences sexistes et sexuelles à parler "d'abord à la police plutôt que sur internet." Elle-même a tardé à dénoncer les agressions sexuelles qu'elle a vécues.
"Si le harceleur est décédé, ses enfants n’ont pas à le savoir. S’il est toujours vivant, il y a prescription et, en plus, on risque de se faire attaquer en diffamation. Alors, j’estime que le coup de genou que je lui ai asséné ce jour-là dans les parties génitales m’a remboursée. Je n'ai pas été une vraie victime", s'est justifiée l'animatrice. Évidemment, si le ressenti de chaque femme est différent, il est néanmoins important de rappeler qu'il n'y a pas de "vraie" ou de "fausse" victime...
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"ll y a encore une défiance vis-à-vis des femmes"
Christine Bravo est consciente que toutes les victimes n'ont pas eu sa "chance" et que la télévision est un milieu particulièrement dur à l'égard des femmes. En effet, au-delà des violences auxquelles elles peuvent être exposées, les femmes, d'autant plus lorsqu'elles sont médiatisées, sont soumises à des injonctions très prégnantes, dont celle de rester toujours jeunes et belles : "Les hommes peuvent vieillir à la télé, c’est plus dur pour les femmes. Ceux qui ont commencé il y a trente ans, en même temps que moi, ils sont toujours là. Ils n’ont pas été remplacés par des femmes. Et moi, je n’y suis plus. Il ne faut pas me raconter qu’il y a plein de femmes à la télé. Il y a une défiance encore vis-à-vis des femmes, en tout cas quand elles ne sont pas journalistes. C’est loin d’être gagné."
L'animatrice en est témoin, puisque sa propre fille, âgée de 25 ans, a été victime d'un outrage sexiste devant elle. La jeune femme avait déjà "raconté l’enfer du métro et de la rue" à sa mère. Mais alors qu'elles se promenaient tranquillement, l'animatrice a vu de ses propres yeux le harcèlement de rue que subit sa fille. Outrée, elle n'a pas laissé filer le responsable : "L’autre jour, j’étais avec elle quand un type s’est arrêté et lui a susurré une obscénité à l’oreille. Je l’ai rattrapé et, en provoquant un mini-attroupement, hurlé à la figure : 'Espèce de porc !'"
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