Le walktail, la nouvelle tendance américaine aussi originale qu'inquiétante en plein confinement
La pandémie de coronavirus a bouleversé bien des choses : nos modes de vie, nos habitudes, nos rapports sociaux et même notre langage. Parmi les nouveaux mots inventés à l’ère du Covid-19, on a découvert le “walktail”, qui devient une véritable tendance aux États-Unis et pourrait bien arriver chez nous. Késako ? Explications.
Skypéros, Zumping, Zoombombing... Pendant le confinement, on a vu apparaître tout un tas de nouveaux mots. Et pendant le déconfinement aussi puisque le retour à la normale n’est pas encore pour tout de suite. Aux États-Unis, c’est le walktail qui est en train de devenir un phénomène pendant la crise sanitaire, comme l’a relevé le New York Times. Le quoi ? Le walktail, une contraction de “walk” et de “cocktail”. Vous l’aurez compris, il s’agit de boire un verre avec ses amis... En marchant.
Boire ensemble en respectant les gestes barrières
Si le concept n’est pas si novateur (les Américains sont les gourous du gobelet de café sifflé sur le chemin du bureau), il est en pleine expansion outre-Atlantique avec une petite variante : il y a de l’alcool dans le verre. Les restaurants et les bars étant toujours fermés et le confinement strict étant toujours appliqué dans certains états, ceux qui y résident ont cruellement envie de retrouver leur vie sociale. Et même si ce n’est pas aussi sacré qu’en France, l’apéro, ça leur manque. Ils ont donc trouvé un moyen de voir leurs potes en respectant les gestes barrières, mais en ajoutant une petit touche fun à leur virée en extérieur : trinquer en se baladant à un mètre de distance. Autant dire qu’avec un masque, ce serait un peu compliqué.
Sur le papier, c’est plutôt une bonne idée. On se bouge, on prend l’air, on marche donc on se dépense un minimum, on promène le chien ou on embarque bébé dans sa poussette par la même occasion, on papote, on se remonte le moral et on s’enfile un mojito dans une gourde ou un verre de vin dans un thermos, c’est plutôt cool. Surtout en cas de fortes chaleurs, où rester cloîtré chez soi devient assez intenable. Et puis cela peut aussi être un prétexte pour rencontrer ses voisins ou une bonne idée de premier rendez-vous amoureux.
Le journal rappelle que, dans la plupart des villes américaines, la consommation d’alcool dans la rue est autorisée et que la police semble plutôt voir d’un bon œil ce nouveau comportement. En outre, cela permet de faire vivre les épiceries et “liquor stores” de quartiers, donc l’économie locale. Allier l’utile à l’agréable, en somme.
Un risque d’addiction à l’alcool
Mais là où ça devient un peu creppy, c’est que les adeptes du walktail ont tendance à le pratiquer à toute heure de la journée : à midi ou en plein après-midi voire carrément le matin. Forcément, les confinés (au chômage ou non) ont plus de temps devant eux et plus vraiment d’horaires. Ils finissent donc pas prendre l’habitude de boire régulièrement et dans un contexte qui n’est pas festif, ce qui les encourage à réitérer l’expérience seul à la maison ou lors de leur prochaine sortie en solo. Certains psychologues craignent d’ailleurs que le walktail entraîne des addictions et sature encore plus les services de santé, qui sont déjà à bout de souffle.
La bonne alternative ? Arpenter les trottoirs en version virgin, en remplaçant l’alcool par une canette de soda, du thé glacé maison ou un latte. Bon ok, il faudrait peut-être revoir le nom du concept du coup, mais ce sera bien meilleur pour la santé.
A LIRE AUSSI
>> Le blues du déconfinement ou le syndrome de la cabane, qu’est-ce que c’est ?
>> Fails love du déconfinement : "Mon couple aura survécu au confinement mais pas au déconfinement"