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#MonAccouchementCovid : violences obstétricales, solitude, actes non consentis… Les jeunes mamans témoignent

(Crédit photo : Getty Images)
(Crédit photo : Getty Images)

Le coronavirus a eu de multiples conséquences, notamment au niveau des accouchements. Depuis le début du confinement, de nombreuses femmes révèlent avoir subi des violences - aussi bien médicales que psychologiques - lors de la naissance de leur bébé en pleine crise sanitaire. Sur Twitter, sous le hashtag #MonAccouchementCovid, elles ont décidé de prendre la parole.

L’accouchement, en temps normal, peut être une très grande source de stress pour les futurs parents. Mais l’accouchement en pleine pandémie mondiale, on vous laisse imaginer. Enfin non, on ne peut pas imaginer à quel point, pour certaines femmes, cela a été un épisode particulièrement traumatisant.

Accoucher seule en pleine pandémie mondiale

Lors de la mise en place du confinement par le gouvernement, les maternités ont dû prendre un certain nombre de mesures sanitaires. Résultat, le suivi de grossesse a été chamboulé tout comme l’accouchement de nombreux couples. Pendant plusieurs semaines, le papa était interdit dans la salle de naissance tandis que les visites de l’entourage à la maman étaient elles aussi proscrites. Sans compter les précautions supplémentaires prises par le corps médical, le caractère anxiogène de la situation, la peur d’une éventuelle risque de contamination du nouveau-né ou de la mère… Bref, il ne faisait pas bon d’accoucher pendant la pandémie de Covid-19. Sauf que ce n’est pas quelque chose qu’on peut reporter dans son agenda, malheureusement.

Si, depuis le déconfinement, les règles se sont assouplies (notamment concernant la présence du conjoint), de nombreuses femmes ont confié avoir été victimes de violences obstétricales et d’actes non consentis, d’une solitude extrêmement pesante ou encore d’un manque d’accompagnement. Parfois tout cela à la fois.

Dénoncer les violences subies pendant l’accouchement

Face à cette déferlante de témoignages, l’association Parents & Féministes, qui milite pour une parentalité égalitaire et une enfance sans sexisme, a voulu donner une voix à celles qui ont donné naissance pendant le coronavirus. Comment faire un maximum de bruit en 2020 ? Prendre la parole sur les réseaux sociaux. L'organisme a donc lancé le hashtag #MonAccouchementCovid sur Twitter.

Plusieurs féministes, dont les co-créatrices de #MonPostPartum, ont relayé cet appel et affirmé qu’il était crucial que les concernées ne restent pas silencieuses. “Nous sommes les victimes collatérales de cette crise. On fait passer nos droits et nos vies en second plan”, assène la blogueuse sexo Masha Sexplique. De son côté, Illana Weizman dénonce des “abus” au sein des maternités.

Des actes pratiqués sans consentement

L’association a déjà relayé plusieurs témoignages aussi bouleversants que révoltants. Césarienne pratiquée sans consentement, détresse de la future mère ignorée, confinement avec bébé très dur à vivre, stress dû au port du masque pendant l’accouchement, acte chirurgical pratiqué alors que la péridurale ne fonctionne pas et sans prendre en compte la douleur provoquée, demande de soins ignorée, doses d’antidouleurs ou anesthésies insuffisantes, personnel soignant débordé et parfois infantilisant... Voilà ce que décrivent les jeunes mamans.

Sur Twitter, d’autres femmes ont eu le courage de s’exprimer. “J’ai eu une césarienne en urgence. Ma fille est partie en néo nat. On m’a avoué que s’il n’y avait pas eu le Covid, elle aurait été avec moi. Mon mari nous a vues 2h puis 5 jours après”, raconte une femme qui a donné la vie pendant la crise. “Le médecin commence l'opération [une césarienne, ndlr.] mais je sens tout, j'ai super mal encore... Et là, je sens ma tête tourner... Je leur dit, on me répond : ‘C'est normal, vous allez vous endormir’. Pardon ?! On m’a endormie totalement sans mon consentement, sans me prévenir, pendant la naissance de ma fille ?! Du coup, je n’ai pas vu ni entendu ma fille naître”, confie une autre.

Si elles sont pour le moment peu nombreuses à avoir bien voulu raconter leur histoire, on espère de tout cœur que ce hashtag va prendre de l’ampleur dans les jours à venir pour mettre en lumière le récit de ces oubliées du coronavirus.

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