Les jeunes seraient (étonnamment) moins narcissiques qu’il y a dix ans
Vous pensez que la jeune génération est très centrée sur elle-même ? Que l’abondance des selfies sur les réseaux sociaux traduit un narcissisme poussé à son paroxysme ? Peut-être que avez tort. Une récente étude contredit cette idée reçue… Et affirme même le contraire.
C’est la course aux likes sur les réseaux sociaux. Et pour avoir des pluies de coeurs et des commentaires élogieux, il faut se montrer : se prendre en photo sous toutes les coutures, faire le concours du plus beau selfie, poser devant un monument/un brunch de hipster/un chat mignon, user et abuser de la duck face… Bref, poster sa bouille sur les Internets.
Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle
En toute logique, on se dit que les jeunes - qui sont les principaux utilisateurs de ces plateformes - sont plus narcissiques qu’avant. Forcément, à force de mettre en avant son visage et son corps, on finit par être obnubilé.e par sa petite personne. Et puis on ne le sait que trop bien, les réseaux sociaux (et tout particulièrement Instagram) nous filent les complexes. Parce qu’on passe notre vie à scroller des comptes qui font la promotion d’une vie parfaite, une peau parfaite, une silhouette parfaite… Le tout à grand renfort d’une bonne couche de maquillage et de retouches. Mais finalement, est-ce que ce ne serait pas un peu cliché de tirer ces conclusions ?
Un manque de confiance en soi ?
Une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Personality and Individual Differences, avance une hypothèse bien loin de ce stéréotype. Les chercheurs ont regroupé 69 enquêtes australiennes et 33 études canadiennes (rien que ça), soit les données de plus de 24 000 étudiants sur dix ans. Résultat : leur IPN, comprenez leur inventaire de la personnalité narcissique, a baissé entre 2008 et 2018.
Pour expliquer cela, les scientifiques avancent un élément de réponse. Les jeunes qui auraient connu la crise économique de 2008 se seraient construits et auraient vécu leur passage de l’adolescence à l’âge adulte dans un climat de récession, peu propice à l’estime de soi et à l’envie de se mettre en avant. Par ailleurs, les auteurs de l’étude révèlent qu’il n’y a pas forcément de lien entre l’utilisation des médias sociaux et des symptômes de dépression, qui pousseraient les internautes à chercher un peu de reconnaissance en grappillant des likes. De quoi clouer le bec à la prochaine personne qui critique votre autoportrait 2.0.
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