Fillette décédée en 2020 d’un arrêt cardiaque provoqué par une infection de poux : "En France, on ne meurt pas de ce genre de choses"
Avec le retour des enfants sur les bancs de l'école, la prolifération des poux sur les petites têtes blondes revient hanter les parents. Il y a quelques années, Kaitlyn Yozviak, une fillette de 12 ans, est décédée d'un arrêt cardiaque provoqué par une infestation de poux. La question est donc la suivante : peut-on mourir si on est infecté par des poux ? Non ! Explications.
Le mois de septembre est généralement la période de pic pour les instituts anti-poux. Avec la rentrée des classes, le risque de "cluster" est beaucoup plus élevé que pendant le reste de l'année.
Avoir des poux, c'est tout sauf agréable. Entre les démangeaisons et la sensation fantôme de frétillement, se dire que l'on est "parasité" peut faire peur. Certains parents ont encore en mémoire le cas de Kaitlyn Yozviak, une jeune américaine de 12 ans, décédée en 2020 d'un arrêt cardiaque après avoir été infestée de poux. La jeune fille vivait dans des conditions sanitaires déplorables. Le policier qui s'est occupé de la prise en charge du corps de Kaitlyn Yozviak a déclaré au New York Post que c'était "l’infestation de poux la plus grave" que son bureau d’investigation ait jamais vue. Comment les poux ont pu tuer l'Américaine de 12 ans ? Les insectes lui ont infligé des morsures à répétition, ce qui aurait provoqué une anémie chez la jeune fille.
Les poux ne sont pas porteurs de maladie, et ne peuvent a priori pas être considérés comme moyen de propagation de maladies mortelles. Virginie Thoby, biologiste de formation et fondatrice du centre anti-poux Pouxpidoo à Nantes, explique que les maladies indues par une infestation de poux sont rares. Selon l'experte, "ils vivent à nos dépens sans rien apporter de bon {...}, il mange, il digère, il défèque".C'est désagréable, certes, mais ce n'est pas mortel. Virginie Thoby affirme "qu'en France, on ne meurt pas de ce genre de choses". L'épouilleuse nantaise revient sur le cas de Kaitlyn Yozviak et explique qu'il s'agit " en réalité d’une conséquence. Vous vous grattez, il y a donc des plaies. Si vous vous grattez avec des ongles sales, il est possible de provoquer une septicémie. Ça peut arriver, mais c’est très rare". Dans le cas de Kaitlyn Yozviak son hygiène de vie et l'infection de ses croutes sont en cause,"ce sont les microbes qui ont gravé son cas, pas les poux. Ces parasites de tête ne tuent pas".
La recrudescence des poux liée aux téléphones portables
Avant de se lancer dans un traitement, il est important de maîtriser la prévention. En effet, le traitement anti-poux commence avant même d'avoir des poux. Virginie Thoby assure que la première chose à faire est d'attacher ses cheveux : "On ne prend pas les transports en commun sans attacher ses cheveux". L'électricité statique serait le facteur idéal pour une contamination. "Si vous avec de beaux cheveux bien hydratés qui ne sont pas trop secs, le pou ne pourra pas monter", en revanche si votre chevelure est un peu sèche, le parasite aura plus d'accroche. Notre experte déplore une récente recrudescence des poux. La cause ? Les téléphones portables. "On fait des selfies, on regarde des vidéos tête contre tête, c'est terrible". Deuxième conseil prodigué par Virginie Thoby, se brosser les cheveux, mais pas avec n'importe quel outil. "À la fin de la journée, il faut systématiquement passer le peigne à poux et à lentes".
Qu'en est-il des huiles essentielles ? Ces dernières sont des répulsifs efficaces. Elles sont cependant totalement inutiles pour exterminer. L'eucalyptus, l'origan, la menthe poivrée, le tea tree, le clou de girofle et la cannelle de Chine sont les huiles les plus utilisées en institut post-traitement. Efficace, mais très odorante, la lavande n'est néanmoins pas recommandée pour les adolescents. L'épouilleuse explique que dans son centre, la menthe pouliot est privilégiée. "Le pou est doté de 14 narines, il va donc sentir le répulsif bien avant nous". Mais attention, les huiles essentielles ne sont pas adaptées aux enfants en bas-âges ainsi qu'aux femmes enceintes. Il est aussi important de rappeler que les colorations ne sont ni des répulsifs, ni des traitements efficaces. En effet, les produits chimiques qu'elles contiennent sont utiles pour se débarrasser des poux adultes, mais renforcent l'adhésion des œufs aux racines. Le problème ne sera donc pas résolu.
VIDEO - Carnet de Santé - Dr Christian Recchia : "Attention, les poux provoquent des lésions de grattage qui peuvent se transformer en infections du cuir chevelu"
Quels sont les traitements efficaces ?
Dès lors qu'un pou pointe le bout de son nez, il est important d'agir. Deux options s'offrent à vous : les traitements chimiques vendus en pharmacie, ou bien les rendez-vous en centres anti-poux. Tout dépend de votre envie, du temps dont vous disposez et de votre budget. L'efficacité des produits de pharmacie reste variable, d'autant plus que les accessoires inclus dans les kits ne sont pas toujours bien adaptés. "Dans les traitements vendus en pharmacie, vous ne trouverez qu’un peigne à poux et non à lentes. Vous laisserez donc les œufs". Une seconde application sera alors nécessaire 10 jours après la première.
Pour les personnes qui ne sont pas adeptes des compositions chimiques et qui ne sont toujours pas convaincues par l'efficacité de ces produits, vous pouvez toujours vous rendre en centre. Les poux y sont enlevés à la main, mèche par mèche. Un second rendez-vous de contrôle à la loupe est compris dans la prestation. Des conseils de prévention sont aussi délivrés par les professionnels.
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