Florence Foresti, atteinte de troubles anxieux, évoque sa dépression : "J'ai eu envie d'en finir"

PARIS, FRANCE - JANUARY 29: Cesar Ceremony Host Florence Foresti attends the Cesar 2020 press conference at Le Fouquet's on January 29, 2020 in Paris, France. (Photo by Pascal Le Segretain/Getty Images)
Florence Foresti, atteinte de troubles anxieux, évoque sa dépression : "J'ai eu envie d'en finir". (Photo by Pascal Le Segretain/Getty Images)

Au casting de la comédie "Le Bonheur des uns...", ce mardi 21 mars sur M6, Florence Foresti, actrice et humoriste, a traversé une période difficile. Souffrant d'une dépression, elle a confié avoir déjà songé à mettre fin à ses jours.

Si Florence Foresti fait de l'humour, c'est parce que "le rire sauve de tout, de la peine, de l'agressivité comme de l'indifférence", a-t-elle expliqué dans les colonnes de Télérama. Car une fois le rideau tiré, en dehors de la scène, la comédienne n'a justement pas toujours le cœur à rire. Si elle a longtemps gardé sa mélancolie pour elle, l'humoriste a finalement décidé de se mettre à nu dans "Désordres", une série d'autofiction diffusée sur Canal + en 2022, qu'elle a écrite et réalisée elle-même. Dans son feuilleton, l'actrice aborde -toujours avec humour- ses troubles anxieux, ses crises de panique et sa peur de la mort.

"On est nombreux, malheureusement, à vivre ça", s'est désolée l’humoriste invitée sur Europe 1 pour promouvoir son nouveau projet. "La série m'a permis d'aller travailler d'autres émotions et de parler d'autres sujets. Je trouve quand même que sur scène, en ce qui me concerne, j'ai plus l'impression de devoir faire rire tout le temps. Je "sors mon clown". Dans une série, on a quand même plus l'occasion d'aller explorer des sentiments plus ambigus, des sensations plus complexes et plus subtiles, donc c'était le terrain idéal pour moi de traiter de sujets qui n'ont pas leur place sur scène avec moi."

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"Je ne suis pas totalement guérie"

Si Florence Foresti a décidé de présenter cette série, c'est aussi parce qu'elle voulait "soulager d’autres gens qui peuvent souffrir de crises d’angoisse et ne savent pas comment en sortir." Des crises dont elle n'est elle-même pas complètement sortie : "Je ne suis pas encore totalement guérie", a-t-elle estimé.

Exemple, au moment de la promotion de sa série, l'actrice a perdu ses moyens quand vient la question de la diffusion des affiches de son spectacle, où elle pose nue : "J’ai fait des crises d’angoisse, j’ai refusé qu’elle soit diffusée dans les transports : je ne peux pas être nue dans le métro ! J’avais peur qu’on dessine des obscénités ou des insultes sur ma photo."

Également sous anti-dépresseurs depuis 25 ans, Florence Foresti a pris la parole sur la dépression dont elle souffre dans divers médias. Ainsi, en 2022, elle a évoqué les idées très sombres qu'elle a pu avoir dans Télérama : "J'ai eu envie d'en finir", a-t-elle révélé. "On ne peut pas travailler, ni être mère, épouse ou amie. On oublie qu'on a des enfants, on oublie tout". Et d'ajouter : "Parce que la dépression, c'est la fin de la vie. On est à la marge de la mort".

"Les gens rechignent beaucoup à se soigner"

Florence Foresti a affirmé sur Europe 1 qu'elle n'a "pas eu honte" de sa dépression, mais qu'elle en a "énormément" souffert. "C'est une maladie grave qui mérite d'être prise au sérieux et qui mérite d'être traitée parce que, souvent, les gens rechignent beaucoup à se soigner", a-t-elle insisté.

Dans un autre entretien pour Elle, la comédienne a aussi évoqué la difficulté pour les personnes souffrant de troubles anxieux et de dépression, de se confronter au regard des autres. Si les malades ont parfois du mal à accepter eux-mêmes leur maladie, ils doivent en plus se heurter à une certaine forme de jugement, la santé mentale étant encore taboue. "Quand on n’a pas vécu ça de près – les crises d’angoisse, les attaques de panique, quand on croit qu’on va mourir... – ou la vraie dépression, on a tendance à croire que c’est un caprice de gens qui ont 'besoin d'un coup de pied au cul'", a-t-elle déploré.

Et de rappeler : "On souffre déjà assez du néant qui vous pousse vers la sortie, vers le suicide. On souffre assez de la honte d’être dépressif alors que tout va bien, qu’on a de l’argent, de l’amour, des enfants, etc. Si en plus on subit le jugement des proches, ça fait beaucoup."

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