"Si elle était restée dans la cuisine, ça ne serait pas arrivé" : une arbitre de foot blessée en plein direct, elle reçoit un torrent de remarques sexistes

Dimanche 25 février, lors du match de foot qui a opposé le Betis Séville à l'Athletic Bilbao, une arbitre assistante Espagnole a été violemment percutée par un caméraman. La séquence, qui a fait le tour de réseaux sociaux, a créé une véritable polémique, certains internautes estimant que les femmes n'avaient rien à faire sur un terrain.

MADRID, SPAIN - JANUARY 18: Assistant referee Guadalupe Porras Ayuso during the Copa del Rey Round of 16 match between Atletico Madrid and Real Madrid CF at Civitas Metropolitano Stadium on January 18, 2024 in Madrid, Spain. (Photo by David Ramos/Getty Images)
"Si elle était restée dans la cuisine, ça ne serait pas arrivé" : une arbitre de foot blessée en plein direct, elle reçoit un torrent de remarques sexistes. (Photo by David Ramos/Getty Images)

Guadalupe Porras, une arbitre de foot espagnole, a été blessée lors d'une violente collision avec un caméraman, le dimanche 25 février. L'action, relayée sur les réseaux sociaux, lui a valu un flot de commentaires sexistes et disqualifiants.

L'arbitre assistante travaillait lors du match qui opposait le Betis Séville à l'Athletic Bilbao. À la treizième minute du match, Guadalupe Porras longeait la ligne en courant pour aller vérifier une action après un but. Mais en même temps, un caméraman s'est avancé sur la pelouse pour filmer la célébration du joueur qui venait de marquer. Le choc a été violent : la tête ensanglantée, l'arbitre a dû être évacuée et prise en charge par les secours, puis transportée sur civière à l'hôpital.

Mais, plutôt que de lui souhaiter un bon rétablissement ou de s'inquiéter pour sa santé, certains internautes, notamment les abonnées Instagram du média italien La Gazzetta dello Sport, ont préféré poster de nombreux commentaires sexistes à l'égard de l'arbitre, estimant qu'en tant que femme, elle n'avait rien à faire sur un terrain. "Retournez à la cuisine", "Les femmes devraient rester à la maison à préparer des pâtes", "Pov ("point de vue" ; ndlr) : les compétences des femmes dans le foot", "L'homme est un prédateur, la femme, une proie", pouvait-on notamment lire.

Face à ce déferlement misogyne dans l'espace commentaire, de nombreux autres utilisateurs du réseau ont demandé à La Gazzetta dello Sport de modérer les remarques sexistes. Le média italien a finalement publié un communiqué sur Instagram, ce mercredi 28 février : "Il a suffi d'une simple photo postée sur notre profil pour que l'abirtre de ligne Guadalupe Porras Ayuso soit submergée d'insultes sexistes et grossières. 'Maintenant, va cuisiner' ; 'Ta place est dans la cuisine' ; 'Rentre chez toi et fais de la sauce.' Autant de commentaires qui laissent sans voix et qui ont trouvé leur place dans un contexte qui s'est toujours engagé à promouvoir l'égalité dans tous les milieux sportifs, et en particulier dans le football. Dans un premier temps, nous nous sommes efforcés de limiter la plupart des commentaires. Puis, la prise de conscience que les préjugés liés aux femmes travaillant dans le football étaient toujours présents nous a incités à nous arrêter et à réfléchir à une réaction plus réfléchie. En effet, pour surmonter cette stigmatisation sociale, nous devons mettre un visage sur l'ignorance, et une nouvelle - même si elle est triste - peut nous aider à éduquer notre communauté. Au sein de laquelle, bien sûr, il n'y a pas de place pour le sexisme ou toute autre forme de discrimination."

Quant à Guadalupe Porras, elle va mieux et ses fonctions cognitives ne sont pas engagées.

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