Histoires de femmes infidèles : "Quand je trompe, je le fais aussi pour la personne qui partage ma vie"
En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontre spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, et 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce sont les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.
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Alexandra a 44 ans et elle n’a jamais été fidèle : "J’ai eu deux grandes histoires d’amour dans ma vie, après les petites histoires qu’on a quand on est gamin. Et pour chacune de ces histoires, je n’ai jamais su être fidèle. La fidélité, ça m’enferme. J’ai l’impression que je suis comme une bombe prête à exploser, que je ne vis pas totalement, l’amour n’existe plus et il ne reste que les contraintes. Je peux devenir très désagréable avec la personne qui partage ma vie. Ce serait gonflé de ma part de dire ça mais je crois que quand je trompe, je le fais aussi pour la personne qui partage ma vie. Quand je suis libre de faire ce que je veux, je suis plus épanouie et plus heureuse et c’est toujours mon homme qui en profite en premier."
"Je ne supporte pas la fidélité"
Alexandra est en couple depuis presque dix ans : "C’est mon histoire la plus longue et j’en suis fière. Au quotidien, je suis très amoureuse et heureuse d’être avec lui. On a eu un enfant ensemble et c’est un très bon père. Franchement, je n’ai rien de méchant à dire sur lui et je n’ai jamais pensé que je pourrais le quitter. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Mais en parallèle de ça, je ne supporte pas la fidélité. Il y a toujours un moment où je dois séduire, où je dois aller voir ailleurs. Je crois que ça en dit plus sur moi que sur nous ou sur lui. Ça n’a rien à voir aussi avec le plaisir sexuel puisque je suis tout à fait épanouie sexuellement avec lui. C’est entre moi et moi."
La quadragénaire voit d’autres hommes environ une fois par mois : "C’est un moyenne parce que ça dépend des périodes. En été, j’ai plus envie de séduire. Je me sens belle et sexy en petit robe et je veux plaire. Quand mon fils était petit, je le faisais moins. Au tout début de notre histoire avec mon mec aussi. Ça a pris un an et demi avant de que je me décide à voir quelqu’un. Au début, j’ai recontacté des ex, je me disais que c’était le truc le plus simple. Maintenant, tout passe par des applications. J’ai un compte où on ne voit pas mon visage et où je donne le moins d’infos possible. Je ne vois pas les hommes plus de deux fois parce que je ne veux pas qu’ils s’attachent."
Vidéo. Amal Tahir : "Arrêtons de penser qu'une femme qui trompe c'est plus dangereux parce qu'elle aime."
Elle n’en a jamais parlé à personne : "J’ai failli en parler avec des amies, il y a quelques années, mais j’ai eu peur d’être jugée. Je sais que je n’ai pas un mode de fonctionnement classique. Mes amies parlent de tromperies mais personne n’a jamais rien fait. Elles en parlent aussi parce que ça va moins bien dans leur couple ou parce qu’elles recherchent autre chose. Moi c’est complètement différent. Je ne sais pas ce qui fait que je suis comme ça. Je ne suis peut-être pas du tout faite pour être en couple. Mais en même temps je ne me vois pas célibataire et j’ai besoin de construire quelque chose avec quelqu’un donc je n’ai pas de solution autre que celle que j’ai trouvé pour l’instant."
"Le couple libre, "des détraqués" qui ne s'aiment pas vraiment"
Alexandra a entendu parler du couple libre et a déjà essayé d’avoir une discussion avec son compagnon sur la question : "J’ai entendu parler du couple libre à une soirée et ça m’a tout de suite parlé. Je ne me suis jamais retrouvée dans les portraits de femmes libertines. Je n’ai pas besoin de faire du chiffre pour me sentir bien et ce que j’aime le plus, c’est la séduction. Mais le couple libre, ça pourrait ressembler à quelque chose qui me correspond. Le problème c’est quand j’ai essayé d’en parler avec mon mec, il a pris la mouche. Pour lui, c’est "des détraqués" qui ne s’aiment pas vraiment. Je n’ai pas eu le courage d’argumenter. S'il avait montré de l’intérêt, je pense que j’aurais poussé un peu mais son rejet ça m’a brisé le cœur. J’ai eu l’impression d’être jugée. Franchement, j’adorerais qu’on vive ça ensemble et le plus sereinement possible. Ne plus être obligée de mentir. Mais je ne peux pas me battre pour être acceptée, je ne peux pas non plus le changer. Alors je fais ce que je peux, même si je sais, au fond, que ce n’est pas bien vu et que je peux tout perdre si je me fais attraper."
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