Histoires de femmes infidèles : "J’ai oublié que j’étais mariée et que j’avais des enfants "

Histoires de femmes infidèles :
Histoires de femmes infidèles : "J’ai oublié que j’étais mariée et que j’avais des enfants "

En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontres spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, elles étaient 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce seront les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.

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L’histoire d’infidélité de Léonie est un coup de foudre. Cette trentenaire urbaine a deux enfants en bas âge et un compagnon depuis 10 ans : "Je me suis toujours considérée comme chanceuse et heureuse dans ma vie. J’adore mon homme et mes enfants malgré la fatigue que la vie peut générer. Et je sais que la suite sera plus facile. En 10 ans de relation de couple, ma seule vraie longue relation, je n’ai jamais eu envie de coucher avec quelqu’un d’autre. On pourrait dire que je n’ai pas eu d’occasions, ce qui ne serait pas faux, mais je n’en ai aussi jamais ressenti l’envie. J’ai eu des petits frissons de plaisir en lisant 50 Shades of Grey comme beaucoup de monde mais c’est tout. Et puis j’ai rencontré Romain."

Une maman investie

Léonie fait la connaissance de Romain en emmenant sa fille aînée à une activité de la Maison des Jeunes de la Culture de sa ville : "Je suis le genre de maman qui fait beaucoup le taxi entre les cours de danse et de dessin. J’aime bien être présente pour mes filles et m’investir avec les autres parents. Romain, je ne l’avais jamais croisé alors que je pensais connaître tout le monde. C’était un animateur qui avait prévu de ne faire qu’une année dans notre ville. La petite vingtaine, pas encore posé dans la vie, tout le contraire de moi. Mais je ne sais pas, il s’est passé quelque chose quand on s’est dit bonjour la première fois. J’ai oublié que j’étais mariée et que j’avais des enfants. J’ai oublié ce que je venais faire là. Il n’y avait que lui et ses yeux marrons foncés."

Vidéo. "J'ai été une femme fidèle et une femme infidèle"

De semaine en semaine, Léonie se rapproche de Romain : "On se parlait dès qu’on en avait l’occasion mais c’est lui qui a fait le premier pas pour un rendez-vous. Il avait senti qu’il me troublait. Sur le coup, je me suis dit qu’il avait l’air d’être moins bouleversé que moi par la situation, comme s'il avait l’habitude de coucher avec des mamans, mais je me suis dit que je m’en fichais. J’avais envie de lui et c’était plus fort que tout."

Léonie rencontre une fois Romain à l’appartement du jeune homme : "C’était le bazar et pas top niveau hygiène non plus. Après le sexe, j’ai failli me mettre à ranger et puis, je m’en suis empêchée. Ce n’était pas ma place et je ne voulais pas être ça pour lui non plus. C’était bien mais je ne peux pas dire que ça a changé ma vie. Rien n’a dépassé le moment où je l’ai rencontré. Je ne regrette pas d’avoir été jusqu’au bout mais je sais maintenant que ce n’était pas un but en soi. Le plus important c’était les papillons dans le ventre quand j’allais à la MJC et quand je lui disais deux mots. Le reste, c’était bien mais ça ne restera pas."

Un déménagement qui soulage

Depuis, le jeune homme a déménagé : "On ne s’est vus qu’une fois en dehors de la MJC et je n’en voulais pas plus de toute façon. Quelques mois après, il est parti et ça m’a soulagée. D’une part parce que ça voulait dire que ma faute s’éloignait en même temps que lui et d’autre part, parce que je ne savais plus trop comment lui parler, que je sentais que j’étais moins émue de le voir et que j’avais peur de lui faire de la peine s'il s’en rendait compte. Encore une fois, peut-être qu’il avait l’habitude ou qu’il s’en fichait de mes sentiments mais j’ai décidé de ne pas aller jusqu’à parler de ça avec lui et vérifier si ce que je pensais était vrai."

Avec le recul, Léonie pense que cette histoire s’est surtout passée dans sa tête : "Il y a eu du sexe et j’ai été infidèle c’est sûr, mais le gros du truc s’est passé dans ma tête. Je me suis enflammée pour lui, je rougissais en allant à la MJC, je bafouillais quand je lui disais bonjour ou je réfléchissais des heures à ce que je pourrais bien lui dire la prochaine fois que je le verrais. C’était une vraie personne mais aussi un fantasme. Je m’en veux un peu de l’avoir utilisé comme ça. Mais j’imagine qu’il a pris aussi ce qu’il avait à prendre. Et je lui souhaite d’être heureux un jour avec quelqu’un, de connaître une vraie histoire. C’est une bonne personne. Ce n’était juste pas la bonne personne pour moi."

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