Télé, sexe et travail - Angélique, 46 ans : "Je parle presque tous les jours avec des hommes sur des sites de libertinage"
Pour se sauver de la dépression provoquée par le télé-travail, Angélique, 46 ans, a trouvé une solution : parler avec des hommes sur des sites de rencontre pour adultes ou des sites de libertinage.
Angélique a 46 ans et télétravaille de chez elle depuis le premier confinement : "Je fais un travail de bureau et ma boîte a été claire sur le fait que nous n’étions plus trop les bienvenus dans les locaux. Ils ont déménagé et pris un bureau plus petit, ce qui signifie que nous n’avons plus un espace pré-défini mais plutôt des bureaux disponibles comme dans un co-working. Ce n’est pas un mode de travail qui me convient donc j’ai décidé de rester chez moi. Mais, avec les années, je me suis retrouvée à déprimer, à me sentir seule et à souffrir de ne pas avoir plus d’interactions avec gens. Mon mec va tous les jours travailler à l’extérieur. Et moi, je parle presque tous les jours avec des hommes que je ne connais pas. C’est le télétravail qui m’a incitée à le tromper, même si ce n’est pas physiquement."
Vidéo. "Je connais très peu de couples fidèles"
Au départ, Angélique a commencé à échanger des messages avec son compagnon : "C’était drôle au début. Je le tenais au courant de tout ce que je faisais, je lui faisais des petits reportages photo sur notre chat ou à chaque fois que je bougeais de mon bureau pour me faire un café. Et puis j’ai senti que ça l’intéressait de moins en moins. Il ne répondait plus à chaque message ou sa réponse était minimale. J’ai fini par arrêter de l’embêter avec ça. C’est là que j’ai commencé à chercher des gens avec qui discuter. J’ai eu une grosse période forum quand j’étais plus jeune mais je n’avais pas forcément envie d’y retourner et puis j’avais surtout besoin de parler en journée, pas en soirée. C’est là que je me suis retrouvée à aller sur un site de rencontre entre adultes. D’abord un site de rencontre et puis ensuite sur un site de libertinage. Le but c’était de me faire passer pour célibataire et de draguer."
Angélique trouve vite son bonheur : "Les hommes étaient tous très réactifs, très motivés. J’ai dit à certains que j’étais là pour échanger, des messages ou des photos, mais pas forcément pour la rencontre. Et ils étaient d’accord pour ça. Avec d’autres, j’ai été jusqu’au moment où il est question de prendre un rendez-vous, mais sans aller jusqu’à organiser sérieusement les choses. Mon but c’est de m’amuser, pas de tromper physiquement mon mec. Par contre, je sais que, pour lui, ce que je fais est déjà une tromperie. Il a toujours été très clair avec ça : pour lui, des échanges de photos et de messages un peu cul, c’est une raison de rupture. C’est pour ça que je me cache bien. J’efface mes historiques et je n’échange jamais avec ces messieurs en dehors des sites que j’ai choisis. Pas question de donner mon numéro de téléphone ou un email perso."
, Pour Angélique, son temps passé à discuter avec des inconnus, se compte en plusieurs centaines d’heures : "Je fais mon travail mais j’ai toujours une fenêtre de discussion ouverte, je fais ça pendant ma pause déjeuner, quelques minutes par ci par là quand j’ai fini une tâche. Ma règle la plus importante, c’est d’arrêter de discuter vers 18h30 quand mon mec revient du travail. Mais sinon, je le fais un peu tout le temps, tant qu’il y a quelqu’un de disponible pour discuter avec moi. Ma seconde règle, c’est de n’envoyer que des photos sur lesquelles je ne suis pas reconnaissable. Je n’ai pas de tatouage et je ne mets jamais ma tête. Certains s’en plaignent mais j’ai décidé de m’y tenir. Avec certains mecs, je discute depuis des mois. Je pense qu’ils font comme moi, ils cherchent quelqu’un avec qui passer le temps pendant les journées de travail. Je ne suis pas la seule à me déconnecter le soir. Mais c’est bizarrement plus accepté quand c’est un homme qui le fait. En tout ça, moi, ça a sauvé ma santé mentale et ça m’a permis d’avoir une meilleure confiance en moi. Sans ça, je pense que j’aurais eu besoin de l’aide d’un médecin."
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