Judith Chemla, victime de violences conjugales : "J'ai tout son poids sur la poitrine et il me tient à la gorge"
Au casting de la série "La Peste", ce lundi 4 mars 2024 sur France 2, l'actrice Judith Chemla a publié en janvier "Notre silence nous a laissées seules", un livre dans lequel elle raconte avoir été victime de violences conjugales de la part de deux de ses ex compagnons.
Judith Chemla a publié en janvier le livre "Notre silence nous a laissées seules", dans lequel elle revient sur les violences et le harcèlement infligés par son ex-compagnon Yohan Manca, acteur et réalisateur avec qui elle a une fille. Ces violences conjugales, elle les avait déjà dénoncées sur Instagram en 2022, en se montrant le visage tuméfié. Yohan Manca a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Dans son livre, l'actrice évoque aussi des faits remontant à une dizaine d'années auparavant, lorsqu'elle était en couple avec James Thierrée, le père de son premier enfant, acteur et metteur en scène de renom.
James Thierrée a nié les faits auprès du journal Le Monde, en janvier 2024. "Je ne m’explique pas ces accusations, que je conteste fermement et qui me bouleversent. Nous avons connu des moments de tension, d’incompréhension et de tristesse mais jamais je n’ai commis de violences, quelles qu’elles soient, à l’encontre de Judith Chemla", a-t-il déclaré.
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"Monstre ! Je te hais !"
Le Monde a publié plusieurs extraits du livre de l'actrice, où elle décrit certains de ses douloureux souvenirs, sans nommer ses ex, mais plutôt en les surnommant "le prince" et "le loup". Ainsi, elle revient sur une dispute survenue avec celui qu'elle appelle "le prince" : "Il saisit brusquement une assiette devant lui. Il la lève à hauteur d'épaule et la projette violemment sur la grande table en bois. À quelques centimètres de moi. L'assiette explose. Un éclat de céramique me blesse au-dessus de l'oeil. Des gouttes de sang perlent dans le silence." Une autre fois, "le prince" lui assène deux gifles alors qu'elle est enceinte : "Soudain deux énormes baffes. Aller et retour."
Une autre fois, elle semble évoquer "le loup" : "Je me souviens juste de sa main lourde qui s'abat sur mon visage. La violence de son geste qui me souffle, sa bague en argent qui frappe mon arcade sourcilière. (...) Je n'imagine pas quitter celui que j'aime, (...) Je suis avec cet homme capable de me violenter physiquement et moralement, mais je n'imagine pas m'en aller." Lorsqu'elle lui annonce sa volonté de le quitter, elle doit faire face à un nouvel élan de violence : "Il me renverse (...) En un instant, il est à genoux sur moi. J'ai tout son poids sur la poitrine et il me tient à la gorge. Il serre de plus en plus fort en hurlant : 'P*te ! P*te ! Qu'est-ce que tu me fais ? Monstre ! Monstre ! Je te hais !'"
"Je minimisais la gravité des faits"
Pour Judith Chemla, il était nécéssaire de prendre la parole, pour dire ce qu'elle avait subi réellement, comme elle l'a expliqué à Causette, début février 2024 : "Je pouvais en parler, mais je minimisais la gravité des faits. Je racontais une histoire "entendable". Je sais qu’il y avait des gens qui pouvaient être inquiets à des moments, mais en tant que soi, on n’a pas compris que les gens peuvent nous aider, c’est compliqué. Ça va vraiment dans les deux sens. Mais je pense que la société, en tout cas la conscience collective, évolue un peu et peut nous aider à sortir collectivement du déni. Maintenant qu’on est plus informés, qu’on arrive à se parler, qu’on arrive à regrouper des paroles, ça se fait ensemble. Je pense que si, à l’époque, j’avais eu une culture féministe, je n’aurais peut-être pas subi les choses de la même manière. J’aurais peut-être vu plus vite qu’il y avait des indicateurs très clairs."
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