Largué.e, délivré.e : "On a vécu en colocation platonique pendant deux ans avant de se séparer"

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Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.

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Si Amélie n’a pas vécu la séparation avec Karim de manière douloureuse, c’est parce qu’elle s’est inscrite dans une histoire singulière : "Si j’y pense sérieusement, avant que les mots soient dits, on était séparés depuis deux ans. On s’est aimés, vraiment, pendant trois ans, et puis on a vécu en colocation platonique pendant deux ans. La discussion que nous avons eue et qui nous a donné l’opportunité de reconstruire nos vies a été une vraie libération."

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Elle n’explique pas ces 24 mois de non-relation avec celui qui est enfin devenu son ex : "Ça s’est fait au fur et à mesure. Nos rapports sexuels se sont espacés, on a commencé à multiplier les activités chacun de notre côté et puis je crois qu’on a oublié de se retrouver à d’autres moments. C’est quand même fou de s’être autant aimés, d’habiter ensemble au quotidien, d’avoir des projets pour l’avenir et puis, au fur et à mesure des mois, d’oublier tout ça. Je crois que lui comme moi avons décidé de ne pas voir qu’on ne partageait plus rien. Aucun de nous ne voulait une séparation, c’était plus confortable de faire semblant de vivre une situation normale… Même si celle-ci ne l’était pas du tout".

“Je pense que j’ai été instantanément soulagée”

Pourtant, Karim trouve le courage de proposer une conversation à Amélie, pendant le premier confinement. "Enfermés ensemble, ça se passait bien mais ce n’était pas fou. Je crois qu’il a réalisé, comme moi, que ce n’était plus tenable sur le long terme. Il a préparé le dîner et m’a demandé de venir avec lui pour parler. C’est là qu’il m’a dit qu’il souhaitait qu’on se sépare. Je pense que j’ai été instantanément soulagée et lui aussi, devant ma réaction. Le dîner s’est super bien passé et je me souviens qu’on a éclaté de rire plusieurs fois, ça m’a marqué parce que ça n’arrivait plus du tout." Ils décident de quitter leur appartement partagé dès la fin du confinement et de se mettre chacun de leur côté à chercher de nouveaux logements.

Je sais que je ne l’aime plus romantiquement depuis un moment déjà, et c’est réciproque, mais j’ai même envie qu’on garde un lien.

La jeune femme est étonnée de ce revirement de situation. Mais dans la séparation, elle a retrouvé un ami : "Karim a été super tout du long, en m’aidant à choisir mon appart et à déménager. Nous ne sommes pas du tout disputés au moment de partager nos affaires. Et on a recommencé à se parler de nos vies et de ce qu’on ressentait. Je sais que je ne l’aime plus romantiquement depuis un moment déjà, et c’est réciproque, mais je peux toujours compter sur lui et j’ai même envie qu’on garde un lien. C’est pas rien quand même les cinq ans qu’on a passés ensemble. Et on ne s’est jamais disputés."

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“Je n’ai rien à reprocher à mon ex, bien au contraire”

Malgré le contexte sanitaire, la célibataire envisage désormais de se mettre à la recherche de l’amour. "J’ai installé une application de dating et je suis claire sur mes intentions. J’ai moins envie d’un plan cul que d’un mec avec qui partager quelque chose de fort au quotidien. Ces deux ans en colocation molle m’ont échaudée mais ont aussi réveillé une vraie envie d’amour passionné. Et je crois que je le mérite." Elle souhaite d’ailleurs le même bonheur à Karim, qui la tient au courant de l’évolution de sa vie amoureuse : "Il s’y est mis avant moi et a rencontré plusieurs personnes déjà. Je ne donne pas mon avis, ce n’est pas le but, mais je le conseille du mieux que je peux quand il me le demande. Le temps qu’on a perdu, c’est du temps qu’on a perdu ensemble. Je ne lui en veux donc pas du tout. J’espère même qu’il va vite se remettre en selle. Ce sera peut-être l’occasion de faire des ‘double dates’ marrants."

Le temps qu’on a perdu, c’est du temps qu’on a perdu ensemble. Je ne lui en veux donc pas du tout.

La jeune femme a bien conscience que sa situation actuelle peut provoquer l’incompréhension, mais assume : "Je sais que certaines et certains cultivent une forme de détestation de leurs exs. Moi je n’ai rien à reprocher à Karim, bien au contraire. Et il continuera à faire partie de ma vie même si on avait rien à faire en couple. Parfois, il faut regarder la réalité en face et admettre ça. Moi j’y ai gagné un ami et je ne suis pas prête de refaire la même erreur."

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