Laurence Boccolini victime de sexisme : "Ce qu’on a dit de moi et sur moi, on ne l’aurait jamais fait avec un homme"
Aux côtés de Stéphane Bern, Laurence Boccolini va présenter le concours de l'Eurovision, ce samedi 13 mai. Si elle peut se féliciter d'une longue et belle carrière, l'animatrice s'est confiée sur les remarques sexistes qu'elle avait pu recevoir dans son domaine professionnel.
Laurence Boccolini a commencé à fréquenter le monde des médias dès l'âge de 17 ans, elle était alors standardiste à RTL. Depuis, elle a animé de nombreuses émissions, que ce soit à la radio (RFM, Europe 1, Fun Radio) ou à la télévision, sur TF1 ("Le maillon faible", "Money Drop"...) ou France 2 ("Mot de passe"). À 60 ans, la présentatrice s'est fait une jolie place dans le paysage audiovisuel français. Non sans égratignures. En effet, comme de nombreuses autres femmes, Laurence Boccolini s'est heurtée à des remarques sexistes au cours de son parcours professionnel.
Vidéo. La minute de Laurence Boccolini
"À chaque fois, on m'a donnée perdante"
Dans les colonnes du "Parisien", en 2022, Laurence Boccolini tirait ce triste constat : "Tout est plus dur" quand on est une femme à la télévision, "physiquement comme moralement". "Les attaques sont beaucoup plus directes et franches", a détaillé l'animatrice qui estime que "ce qu’on a dit de moi et sur moi, on ne l’aurait jamais fait avec un homme", ajoutant que "plusieurs animateurs [le lui] ont signalé". L'animatrice s'est remémorée les épreuves auxquelles elle a du faire face, lorsqu'on ne croyait pas en elle, notamment pour porter les émissions "Maillon faible" et "Money Drop" : "À chaque fois, [on m'a] donnée perdante".
Pour autant, Laurence Boccolini ne s'est pas laissée démonter : "Je savais où j’allais, que je pouvais bien le faire, que j’avais travaillé pour", a-t-elle assuré, conseillant aux femmes qui se destinent au même métier que le sien : "Il faut s’accrocher et réussir à convaincre."
"La première insulte, c'était grosse vache"
Un mental qui force l'admiration, d'autant plus que l'animatrice a aussi subi des moqueries grossophobes. "La première insulte, c'était grosse vache. Quand même, on me dessinait en cochonne, en porc, sur la couverture de Hara-Kiri (journal satirique français; ndlr). La grossophobie, je l'ai vécue. Bien sûr que ça me touche, on est humains", a-t-elle déclaré face à Jordan Deluxe.
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Néanmoins, Laurence Boccolini a tenu à préciser qu'elle n'avait pas souhaité jouer la carte "discrimination positive". "Je n'ai jamais voulu faire de mes bourrelets un talent", a-t-elle insisté. "Je n'ai jamais voulu me servir du fait que j'étais ronde, grosse, peu importe, en me disant 'c'est un truc qui va me servir.' Pour moi, si on me prenait pour une émission, c'était parce que je convenais à l'émission."
La présentatrice a par ailleurs confié ne plus aller à la plage : "Je n'y vais pas, non pas parce que j'ai le corps que j'ai, mais c'est parce que les gens prennent des photos (...) les vendent, surtout quand vous êtes "au plus moche". (...) Vous êtes pliée sur votre serviette, avec de la cellulite, c'est quelque chose qui n'a jamais été facile à vivre."
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