Le crush à l'épreuve du déconfinement : "Ma mère nettoie mes caleçons, j’ai la libido dans les chaussettes”

Le crush à l'épreuve du déconfinement
Le crush à l'épreuve du déconfinement

Célibataires quand le confinement a commencé, ils et elles ont quand même cherché le réconfort dans la rencontre virtuelle, cherché un soutien au quotidien ou même cherché l'amour. Les personnes qui ont accompagné leur confinement sont devenues de véritables "confi-crushs". Et au déconfinement, le virtuel a laissé la place au réel. Voici l'histoire de leurs rencontres.

À 22 ans, Julien considère qu’il a toujours été célibataire. “Mes histoires de collège ne comptent pas et j’étais plus avec mes potes au lycée qu’en train de courir les filles”. En plein dans ses études d’architecture, il est logé à Paris dans une chambre de bonne qui, même si elle est exigüe, lui convient tout à fait en temps normal : “Je me suis vraiment attaché à cette pièce où il y a toutes mes affaires”. Quand le confinement a été annoncé, Julien a tout de même préféré le passer chez ses parents, à la campagne. La maison parentale est plus spacieuse et bénéficie surtout d’un jardin, un luxe que l’étudiant mesure vite. “Les premières semaines, j’ai juste révisé mes cours dans un transat quand le temps le permettait. C’était clairement la belle vie.”

Lucie, 24 ans

Mais son célibat et le retour au statut d’enfant de la maison finissent par lui peser : “Après un temps de vacances, j’ai juste eu l’impression de régresser, avec mes parents qui cuisinent pour moi et m’engueulent parce que je laisse traîner des affaires.” Comme un certain nombre de Français, de manière choisie ou pas, Julien met sa vie sexuelle entre parenthèses. “Je n’avais pas envie de rajouter en plus le stress de me faire choper en train de me masturber par ma mère.” En réaction à un quotidien qu’il considère comme régressif, Julien décide de changer des choses dans sa vie… et commence par se mettre en recherche de l’amour.

C’est vite devenu ridicule à quel point on citait les mêmes films, on aimait les mêmes groupes ou encore on avait eu le même genre d’enfance. On se parlait depuis trois semaines qu’on pouvait déjà quasiment finir les phrases de l’autre.

“Franchement, je ne vois pas ce qui pourrait attirer qui que ce soit dans mon profil à ce moment-là. Ma mère nettoie mes caleçons, j’ai le sentiment d’avoir la libido dans les chaussettes.” Julien prend pourtant un selfie de lui dans le jardin de ses parents et se crée un profil sur une application de rencontres. Au départ, il veut juste s’entraîner à avoir des conversations virtuelles avec des femmes, alors il choisit de restreindre son périmètre aux quelques villages aux alentours de celui de ses parents : “Je ne me sentais pas prêt pour la drague à Paris.” Dans ses critères, il ne trouve pas énormément de profils avec qui discuter… et ne matche en fait qu’avec une seule personne. Elle s’appelle Lucie, a 24 ans et s’est installée dans le coin à la fin de ses études pour lancer sa carrière dans l’aménagement paysager. “On s’est tout de suite mis à parler de nos métiers avec passion, d’autant plus qu’ils sont complémentaires.”

Les deux célibataires partagent en fait bien plus que leurs passions pour leur carrière : ils ont des tonnes de goûts en commun. “C’est vite devenu ridicule à quel point on citait les mêmes films, on aimait les mêmes groupes ou encore on avait eu le même genre d’enfance. On se parlait depuis trois semaines qu’on pouvait déjà quasiment finir les phrases de l’autre.” Quand le déconfinement est annoncé, Julien panique. “J’avais peur qu’on se rencontre et que physiquement ça ne matche pas. Qu’elle ne me trouve pas sexy, que je ne sache plus quoi faire, j’étais vraiment loin de tout ce cirque du premier soir.”

“Tout était très naturel”

Ils choisissent de se rencontrer chez elle. Parce que le courant passe si bien entre eux, Julien partage ses appréhensions. Il ne se doute pas que Lucie est une nouvelle fois sur la même longueur d’ondes que lui : “Elle avait eu une longue histoire qui s’était mal terminée et était restée célibataire depuis un an. J’étais son premier rendez-vous depuis son chagrin d’amour.” Ils parlent une bonne partie de la soirée, finissent par s'embrasser. La magie est toujours bel et bien là. “Mais parce qu’on respecte les sentiments de l’autre, on a décidé de prendre notre temps et de ne pas aller beaucoup plus loin ce soir-là. Ils restent dans les bras l’un de l’autre pendant de longues heures avant d’aller se coucher ensemble. “C’était une nuit très douce. Tout était très naturel. Avant d’aller se coucher et pendant qu’elle se brossait les dents, j’ai fait la vaisselle. C’est comme si on avait toujours habité ensemble.” C’est le lendemain matin qu’ils font l’amour pour la première fois : “Ça ne ressemblait à aucun rendez-vous que j’avais pu avoir avant, comme si c’était à l’envers puisque le matin c’est toujours le moment où on se quitte, et c’était parfait comme ça.”

Depuis, Lucie et Julien envisagent doucement un futur ensemble même s’ils souhaitent prendre leur temps. “On ne se dépêche pas parce que je crois qu’on a le sentiment tous les deux que tout va finir par se faire comme il faut. Le seul truc qu’on a fait vite, je crois, c’est de se dire qu’on s'aime.”

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