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Les amours de l’été : "On couche en circuit fermé et on passe nos vacances ensemble"

Les amours de l'été
Les amours de l'été

Entre confinements et restrictions liées à la pandémie, de nombreux.ses célibataires cherchent à trouver l’équilibre dans leurs vies amoureuses et sexuelles. Entre premières fois, espoir de la relation longue et rencontres légères décomplexées, tous et toutes espèrent vivre un été 2021 à l’écoute de leurs besoins et de leurs désirs. Découvrez leurs histoires.

Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

Isa en est sûre, les célibataires de 2020 et 2021 ont particulièrement souffert de la pandémie : "J’en connais plein des gens qui ont passé la pandémie en célibataires. Et puis je sais à quel point c’est une galère parce que c’est mon cas aussi. La solitude de ces mois, je la connais bien. Je me suis même retrouvée à pleurer parce que j’avais peur de choper le virus et de mourir seule chez moi. J’en ai parlé avec des amis et certains m’ont avoué que ça leur était arrivé aussi. Pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais réussi à reprendre le dating. Même l’été dernier, quand on pensait qu’on pourrait échapper à une deuxième vague, même après le déconfinement du printemps dernier. Plus le temps passe et moins j’y crois donc je n’essaye même plus."

Vidéo. "J'apprécie beaucoup voir les gens que j'aime faire l'amour avec d'autres personnes"

Ce qui se passe dans les chambres, reste dans les chambres

Ainsi, une organisation a été spécialement pensée l'été 2021 : "On a décidé de partir en vacances ensemble avec mes cinq potes. On est un groupe assez fusionnel depuis plusieurs années et on a déjà voyagé ensemble pas mal de fois. Mais cette année, on a ajouté une composante qui n’avait jamais été là : le sexe. Enfin je dis le sexe, mais c’est aussi la tendresse et les câlins". Les vacances d’Isa ont redonné un vrai sens à l’expression anglophone "Friends with benefits" : "On a passé deux semaines sur la côté Atlantique où l’un d’entre nous a une maison de famille. À plein d’aspects, c’était vraiment des vacances entre potes classiques avec des apéros avant chaque repas, des grandes salades de tomates et des taboulés sur la table, des parties de pétanque et des heures de bronzage sur la plage quand il faisait un peu beau. Mais on a été beaucoup plus à l’écoute de nos besoins et de ceux des autres que d’habitude. Ceux qui le voulaient ont pu ne jamais dormir seuls. On a fait des activités massages, des jeux de la bouteille comme quand on était au collège et des soirées câlins où on a maté des trucs à la télé en se serrant les uns contre les autres. Ce qu’il s’est passé dans les chambres ne regarde que les participants et, pour l’instant, il n’a pas été question de réitérer quoi que ce soit à Paris. On verra ce qu’il se passe dans les prochains mois, mais on est juste en mode survie pas en train de créer une communauté de hippies."

Vidéo. "Prendre le risque d’être vus, ça rajoute une forme d’excitation"

Sortir des limites de ses amitiés pour affronter la pandémie

Pour elle, le besoin était là et a suffi à leur donner le courage d’essayer cet arrangement singulier : "Je ne sais plus qui a eu cette idée de : 'On couche ensemble en circuit fermé et on passe nos vacances ensemble'. Ce qui m’étonne encore, c’est qu’on a été tous et toutes d’accord sans réserve. C’est bien la preuve qu’on en avait vraiment besoin et que le reste nous fait encore très peur. On ne sait pas du tout à quoi va ressembler notre automne et même la suite. On a bien entendu aux infos que la pandémie ne devrait pas se calmer avant plusieurs années. Finalement, on gère comme on peut tout en se faisant des bons souvenirs. On sort de nos habitudes et des limites habituelles de notre amitié parce que la vie elle-même ne ressemble en rien à ce qu’elle était il y a un an et demi."

Coucher avec ses amis, le moins nocif ?

L’heure de la rentrée est venue pour Isa, mais elle ne s’interdit pas de faire durer la magie de l’été pendant l’hiver, quand le sentiment de solitude sera revenu. "Je suis rentrée chez moi en ayant le sentiment d’être épanouie et beaucoup plus légère. Ça ne durera pas, mais ça m’a fait du bien. Je me suis sentie aimée et désirée. Cela faisait tellement longtemps que je ne savais plus à quel point j’en avais besoin. Si je me sens déprimée à nouveau, plutôt que de me mettre à boire un verre de plus le soir et de gober des Xanax pour m’endormir, je pense que je vais en parler à mon groupe de potes et voir avec eux ce qu’il est possible de faire. Ça me semble moins con et moins nocif. Dans le monde d’après, on aura bien le temps d’aller chercher l’amour romantique. Mais d’ici là, je profite à fond de l’amour de mes amis et ça n’a pas de prix."

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