Poly-Amours- Olivier, 42 ans : "Je ne disais pas à tout le monde que j’étais devenu libertin, ça aurait été déplacé"

Poly-Amours- Olivier, 42 ans :
Poly-Amours- Olivier, 42 ans : "Je ne disais pas à tout le monde que j’étais devenu libertin, ça aurait été déplacé"

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Olivier a 42 ans et se considère polyamoureux depuis 5 ans : "J’ai eu une histoire longue qui s’est arrêtée parce qu’on avait pas envie des mêmes choses. Elle voulait des enfants, moi pas. Après la rupture, j’ai eu une phase où je rencontrais plein de femmes sur une application de rencontre. Ça a été ma période de folie. Et puis j’ai commencé à avoir envie d’autre chose à nouveau, de partager des moments de tendresse, de construire quelque chose sur du plus long terme. Mais je n’avais toujours pas envie de m’enfermer dans un modèle classique avec mariage et enfants. J’ai proposé le couple libre à une femme qui me plaisait beaucoup et elle m’a dit préférer le polyamour, ça a commencé comme ça."

Depuis, Olivier a été engagé dans trois relations simultanément : "Au départ, j’en ai parlé avec des collègues et des copains par réflexe. Je ne voyais pas le problème. Pour moi, c’était juste un modèle comme un autre et surtout ça ne concernait pas quelque chose d’aussi intime que ma vie sexuelle. Je ne disais pas à tout le monde que j’étais devenu libertin, ça aurait été déplacé. Mais mes histoires d’amour, ça ne me paraissait pas dingue d’en parler quand l’occasion se présentait. J’ai regretté très vite. Il y a des gens qui se sont mis à me juger, d’autres à faire des blagues très lourdes et qui ne respectaient pas du tout mes partenaires. J’ai même des amis qui ont organisé une sorte d’intervention pour que je revienne dans le droit chemin. Moi, je sais que je ne fais rien de mal et que je traite bien les femmes qui sont avec moi. Je ne supporte pas l’idée qu’on salisse tout ça. Je me suis renfermé et je n’en ai plus jamais parlé."

Vidéo. Le grand A : polyamour

C’est un choix qui a beaucoup facilité la vie d’Olivier : "C’est une nouvelle règle que j’applique depuis 4 ans : je n’en parle à personne en dehors de mes partenaires. Je sais que ce n’est pas bien de cacher une partie de sa vie à ses proches et que ce n’est pas comme ça qu’on va normaliser ce type de modèle. Si tout le monde faisait comme moi, ce serait plus calme mais on n’avancerait pas beaucoup. J’admire celles et ceux qui arrivent à en parler publiquement. Mais, je n’ai pas les épaules pour ça et je ne supporte pas le manque de respect que certains ont pour les femmes que j’aime. Je me dis que je les protège, ça me fait un peu passer pour le prince charmant."

Olivier accepte que les femmes qu’il aime puisse le quitter pour une autre vie : "Je n’enferme personne dans ce modèle. Elles ont le droit de profiter de ce que j’ai à leur donner et puis d’aller voir ailleurs si elles sont plus heureuses. Je crois que j’aime les femmes libres. Je n’ai jamais eu envie de me réserver une seule femme pour toute la vie et que j’aurais été sûr de rendre malheureuse à moyen ou long terme. J’aime qu’elles aient du temps pour elles, des expériences où et quand elles en ont envie. Je les aime toutes un peu comme ça, vivantes et heureuses. J’ai deux relations qui datent de presque 5 ans et une qui date d’un an. C’est déjà beaucoup, je trouve, et c’est la preuve que ça peut marcher. Le but n’est pas non plus de faire du chiffre parce que je refuse que le temps passé ensemble soit le seul mètre étalon surtout quand on voit la qualité de ce temps pour la plupart des couples ! Mais on construit quelque chose et j’aime les habitudes que j’ai aussi avec elles. Qu’elles puissent me quitter fait aussi partie du jeu et c’est pareil pour moi. Le but c’est d’être tout à fait sûr qu’elles ont envie d’être là, avec moi. Le jour où l’envie n’est plus là, on arrête tout. Bizarrement, ça me sécurise. Je n’ai jamais la sensation qu’elles sont là, faute de mieux. Je ne me sens pas bouche-trou ni meuble dans leurs vies. On partage toujours des moments intenses ou beaux ou doux, des moments qu’on a choisis ou qu’on a organisés. Au fond de moi, j’aimerais pouvoir partager ce bonheur. Mais c’est encore trop tôt pour moi ou alors j’attends que la société change. En tout cas, c’est mon plus beau secret."

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