Sabrina Ouazani a failli arrêter le cinéma à cause d'un réalisateur : "Il voulait me faire tourner nue, j'ai quitté le tournage"

PARIS, FRANCE - FEBRUARY 11:  Sabrina Ouazani attends the 27th
Sabrina Ouazani a failli arrêter le cinéma à cause d'un réalisateur : "Il voulait me faire tourner nue, j'ai quitté le tournage". (Photo by Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images)

Au casting de la série "Prière d'enquêter", diffusée sur France 3 ce mardi 27 juin, Sabrina Ouazani a été révélée très jeune au grand public, dans "L'Esquive" (2004) d'Abdellatif Kechiche. Pour autant, elle a toujours su poser ses propres limites face des propositions qui ne lui convenaient pas, quitte à ne pas pouvoir décrocher de rôles. Ainsi, l'actrice a révélé qu'elle s'est vue refuser un film car elle n'a pas accepté de tourner nue.

Sabrina Ouazani découvre la comédie un peu par hasard. Adolescente de La Courneuve, elle se rêve prof de sport ou journaliste. "Je n’avais jamais osé penser devenir actrice. Pour moi, c’était comme être princesse ! ", avait-t-elle d'ailleurs expliqué à Paris Match, en 2017. Mais quand sa mère l'inscrit au casting de "L'Esquive", d'Abdellatif Kechiche, sorti en 2004, le monde du cinéma lui ouvre alors ses portes. Bien lui en a pris : elle est nommée aux César, en 2005, dans la catégorie "meilleur espoir féminin" pour son tout premier rôle. Cette première expérience change les plans de Sabrina Ouazani, qui se lance dans une carrière d'actrice. Mais pas à n'importe quel prix. Ainsi, elle sait poser ses limites et refuse les propositions qu'elle juge déplacées. Lors d'un autre entretien accordé au magazine Paris Match, en 2022, la comédienne est revenue sur un épisode qui l'a particulièrement blessée, "il y a une dizaine d'années", et après lequel elle a songé à arrêter le cinéma.

"J'étais écoeurée"

Sabrina Ouazani a rapporté à Paris Match qu'elle avait posé une condition à un réalisateur pour accepter de tourner dans son film. "Il voulait me faire tourner nue. J'ai dit non, alors il m'a promis de réécrire le scénario pour enlever ces scènes" a-t-elle débuté. Mais, alors qu'elle était sur le plateau pour commencer le tournage, l'actrice s'est rendu compte au dernier moment que le cinéaste avait décidé de ne pas tenir sa promesse, pensant qu'elle changerait d'avis devant le fait accompli. Ce qui a évidemment extrêmement déplu à Sabrina Ouazani, qui a dû faire des sacrifices pour se rendre disponible : "Il n'a pas tenu parole. J'étais écœurée car j'avais quitté d'autres projets pour ce film. J'ai quitté le tournage. Ce réalisateur pensait que je faisais un caprice de star" a-t-elle confié.

Mais pour l'actrice, pas question de revenir sur sa décision. D'autant plus que la nudité la met mal à l'aise, et qu'elle en avait averti le cinéaste, qui lui avait assuré qu'il n'y aurait pas de problème, avant de la trahir. "La nudité me fait peur. Dans ma famille, on est pudiques et il m'est arrivé de refuser des films à cause des scènes d'amour. Si j'avais arrêté le cinéma, j'aurais semblé donner raison à ce réalisateur", a-t-elle expliqué.

"J’ai eu besoin de prouver que j’avais ma place"

Sabrina Ouazani n'a heureusement pas eu besoin de ce film pour décrocher des rôles au cinéma. Elle a ainsi pu tourner dans "La Graine et le Mulet" (2007), mais aussi dans "Tout ce qui brille" (2010), "Pattaya" (2016) ou "Taxi 5" (2018), ces deux derniers films étant réalisés par son compagnon Franck Gastambide. On a aussi pu la voir dans la série Netflix "Plan Coeur", ainsi que dans le feuilleton "Validé", sur Canal+, également réalisé par son conjoint. L'artiste a pu jouer dans plus d'une trentaine de films, et s'est également illustrée au théâtre et à la télévision.

Une carrière bien remplie qui mérite d'être saluée, d'autant plus que Sabrina Ouazani a décrit le milieu du cinéma comme "violent passionnant et féroce" : "Il faut sans cesse se battre, et cela demande de l’énergie." Car Sabrina Ouazani, débarquée par hasard dans le milieu du showbusiness, banlieusarde et née de parents algériens, ne collait pas vraiment aux personnages de "jeunes premières" stéréotypés : "Longtemps, j’ai eu besoin de prouver que j’avais ma place dans le cinéma. J’angoissais à l’idée de la perdre en tombant enceinte, en voulant fonder une famille. Aujourd’hui, j’avance au coup par coup, sans me soucier de l’avenir." Une détermination sans faille qui lui a permis de surmonter tous les obstacles.

À lire aussi :

>> Isla Fisher victime de sexisme pendant une audition : "J'ai dû porter un bikini, il y avait quinze hommes dans la pièce"

>> Sara Forestier victime de harcèlement sexuel de la part de réalisateurs : "Tu n'es pas le genre d'actrice qu'on a envie de regarder et de se br*nler'"

>> Marion Cotillard manipulée par un réalisateur : "Je me suis sentie comme un objet"