Cette scientifique a soigné son cancer de stade 3 avec des virus qu'elle cultivait en laboratoire

Elle a choisi d'utiliser un virus de la rougeole et un virus de type grippal connu sous le nom de VSV. | Anna Tarazevich via Pexels
Elle a choisi d'utiliser un virus de la rougeole et un virus de type grippal connu sous le nom de VSV. | Anna Tarazevich via Pexels

Beata Halassy a découvert en 2020, à l'âge de 49 ans, qu'elle souffrait d'un cancer du sein de stade 3. Mais, alors qu'il s'agissait de la seconde récidive malgré une mastectomie, elle n'a pas pu se résoudre à subir à nouveau l'enfer de la chimiothérapie. Virologue à l'Université de Zagreb, en Croatie, elle a décidé de prendre les choses en main.

Un rapport publié dans la revue médicale Vaccines décrit comment elle s'est autoadministrée une virothérapie oncolytique pour l'aider à traiter son propre cancer du sein, à base de virus cultivés dans son laboratoire. La revue Nature met en lumière cette expérience incroyable, et les enjeux éthiques qu'elle soulève dans le milieu médical.

La virothérapie est un nouveau domaine de traitement du cancer qui utilise des virus pour attaquer les cellules cancéreuses et inciter le système immunitaire à les combattre. La plupart des essais cliniques portent sur le cancer métastatique à un stade avancé, et depuis quelques années, sur des maladies à un stade plus précoce. Mais il n'existe pas encore d'agents de virothérapie approuvés pour traiter le cancer du sein à quelque stade que ce soit.

Si Beata Halassy n'est pas une spécialiste de cette pratique, son expertise en virologie lui a donné la confiance nécessaire pour tenter de s'autotraiter. Elle a choisi d'utiliser un virus de la rougeole et un virus de type grippal connu sous le nom de VSV (virus de la stomatite vésiculaire), qui se sont tous deux révélés capables d'infecter le type de cellule à l'origine de sa tumeur. Pendant deux mois, une collègue a injecté directement dans sa tumeur le cocktail viral, tandis que ses oncologues ont surveillé cela de près, au cas où elle devrait passer à une chimiothérapie conventionnelle.

Une approche qui fait débat

La thérapie s'est avérée efficace: la tumeur a considérablement rétréci et est devenue plus molle, avant de se détacher du muscle…

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