Télé, sexe entre collègues et travail : "Pendant les réunions, on s’envoie des messages pour se dire qu'on ne porte rien sous la chemise"

Victoire a 41 ans et, comme beaucoup de Françaises et Français, elle s’est mise au télé-travail pendant le premier confinement : "Je fais un travail de bureau, de ceux dont on dit qu’ils ne sont pas essentiels, ce qui n’est pas totalement faux. Mon mec devait sortir pour travailler et moi je restais devant mon ordi en chemisier et pantalon de pyjama. C’était un peu la belle vie. C’est pendant cette période que j’ai commencé à le tromper virtuellement. J’ai le même amant depuis 3 ans, et on fait tout en virtuel. Mais ce n’est pas parce qu’on ne se touche pas que je considère que ce n’est rien. C’est une vraie relation, avec du désir, un partage de rapports sexuels. On a juste pas du tout envie de passer la barrière de l’écran."

Cette tromperie virtuelle commence après une réunion : "Ce collègue m’a demandé de rester après une réunion Teams et je suis restée. Le ton s’est détendu, on a commencé à faire des blagues et à parler de nos vies privées. Ensuite, il y a eu les messages en parallèle où on a parlé de plus en plus de nos vies privées et à faire des allusions graveleuses. Un jour, quelques semaines plus tard, il a redemandé à me parler seul à seule. C’était pour me dire que je le troublais et qu’il avait envie de moi. Nous n’avons pas de relation de subordination au travail. On est littéralement au même niveau. Il me plaisait, je ne pouvais dire le contraire, alors on a continué nos petits jeux jusqu’à finir par se faire des call un peu chauds."

Vidéo. "Je n'ai pas envie de me dire qu'il faut que le sexe soit le ciment de la relation"

Les premières fois, Victoire se met dans le noir et ne fait que parler : "Je savais que ça pouvait être enregistré alors j’ai commencé par lui demander de se présenter et de me dire quelques trucs cochons un peu gênants. Je lui ai expliqué que c’était pour me protéger et que j’allais faire la même chose pour le protéger. Comme ça, encore, on était sur un point d’égalité. J’avais fermé les volets donc on me voyait à peine et on a commencé à se parler en se masturbant chacun de notre côté. Ensuite, il y a eu les petits jeux."

Victoire et son amant virtuel partagent une quantité de petits jeux érotiques : "On s’envoie des messages où on se dit qu’on ne porte rien en dessous de la chemise. Je trouve ça super sexy. On fait nos réunions en s’envoyant des messages où on se raconte des fantasmes qu’on a ou des souvenirs de moments passés ensemble. Ça ne prend pas toute la place, on travaille quand même un peu. Mais ça rajoute du piment dans les réunions et ça donne envie de se donner à fond. Quand on prend 1h dans la journée pour se donner du plaisir et partager ça avec quelqu’un, il faut bien cravacher pour la rattraper. Je pense que je n’ai jamais été aussi productive."

Victoire ne ressent pas de culpabilité vis à vis de son compagnon : "Ça fait plus de 15 ans qu’on est ensemble. On s’aime encore mais je ne peux pas dire que c’est encore la phase de lune de miel. Ce que je fais de mon temps libre, et sans le mettre en danger parce que je ne rencontre pas physiquement la personne, me regarde. Je pense aussi qu’il y a une forme de respect de le faire comme ça. C’est un amusement, une activité sympa qui me redonne envie de me plonger dans le travail après tout le stress qu’on a vécu. Je ne pense pas que ça va durer non plus. Là ça fait 3 ans avec des périodes on et off. C’est déjà long. C’est presque comme un ami avec qui je partage un truc en plus. Je ne sais pas si c’est compréhensible facilement pour les gens qui n’ont jamais vécu une relation virtuelle. Ça parait inoffensif et je crois que ça l’est. C’est juste quelque chose pour mobiliser son attention, se sentir un peu sexy et se donner du plaisir sans conséquence. Bien sûr, je pense que si mon mec tombait sur nos messages, il serait furieux. Et que même si je lui expliquais de quoi il retourne, il serait furieux. C’est pour ça que je ne garde aucun souvenir, j’efface bien mes historiques, je ne mets pas de petit coeur à côté du nom de mon collègue sur mon agenda et je ne garde pas les messages. Il n’y a pas autant d’affect pour moi. C’est juste quelque chose de foutrement agréable."

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