Wejdene s'exprime sur ses titres à succès "Coco" et "Anissa" : "Je ne les aimais pas, ça ne me ressemblait pas du tout"

Dans un de ses lives diffusé sur TikTok et repartagé ensuite, la chanteuse Wejdene est revenue sur les titres "Anissa" et "Coco", qui ont lancé sa carrière musicale. La jeune chanteuse se dit "reconnaissante" du succès qu'ils lui ont apporté, mais a aussi déclaré qu'ils ne lui ressemblaient pas du tout. Une situation courante dans l'industrie musicale, qui semble toucher encore davantage les femmes.

Wejdene
Wejdene s'exprime sur ses titres à succès "Coco" et "Anissa" : "Je ne les aimais pas, ça ne me ressemblait pas du tout." Photo : @wejdene.bk / Instagram

Wejdene a connu très tôt la notoriété avec "Anissa" un titre aussi clivant qu'entêtant, en 2020. À 16 ans, la jeune fille s'est retrouvée surexposée. Sa carrière musicale a démarré sur les chapeaux de roue. Épaulée par son producteur Feuneu, l'adolescente a également sorti le titre "Coco", puis "Réfléchir" ou encore "Je t'aime de ouf", et enfin l'album "16", en 2020.

Vidéo. La minute de Wejdene

En 2022, elle a dévoilé son deuxième album, "Glow Up". Un album, comme elle l'a dit elle-même dans une vidéo afin de le promouvoir sur TikTok, "beaucoup plus personnel et beaucoup plus profond" qui "[lui] ressemble beaucoup plus". Comme elle le dit elle-même, la musique l'a faite grandir très rapidement, et elle n'a pas toujours été maître de ces décisions, dans un environnement dont il était difficile de comprendre tous les rouages à 16 ans. "J'ai dû apprendre un peu malgré moi à prendre des décisions rapidement, ce qui m'a obligée à grandir vite et à devenir plus mature. À me rendre compte que le musique ce n'était pas seulement ma passion, mais aussi un métier. Ça a parfois pu m'effrayer un peu", a-t-elle déclaré dans la voix off de sa vidéo promotionnelle.

"Ce n'était pas la musique que je voulais faire"

Depuis, Wejdene a fait du chemin et souhaite davantage affirmer sa personnalité et sa sensibilité artistique. Dans un de ses lives diffusés sur TikTok, puis repartagé par plusieurs comptes, la chanteuse, aujourd'hui âgée de 19 ans, s'est exprimée sur "Coco" et "Anissa", les tubes qui l'ont fait connaître : "Je ne les aimais pas, je dis la vérité, moi je ne les aimais pas ces musiques, je ne voulais pas les sortir. C'est ce qui m'a fait décoller, je n'ai pas dit que je ne suis pas reconnaissante, mais je ne les aimais pas. Ce n'était pas la musique que je voulais faire, parce que ce n'était même pas la musique que j'écoutais. Vous le voyez dans mes playlists, il n'y a que du R&B, il n'y a que des musiques d'avant... Ça ne me ressemblait pas du tout. Et quand je leur disais, 'Je ne veux plus faire cette musique', je savais que ce n'était pas le moment de changer."

L'exemple de Wejdene est un parmi tant d'autres dans l'industrie musicale, notamment en ce qui concerne les femmes. Certaines chanteuses révélées jeunes voire très jeunes, ont eu des parcours similaires teintés de plus ou moins de violence et de sexisme, qu'elles ont dénoncé par la suite.

"J'étais vraiment la plante verte, là pour décorer"

Issue du Mickey Mouse Club, Britney Spears est sans doute l'exemple le plus parlant. La chanteuse a plusieurs fois déploré la sexualisation dont elle avait pu faire l'objet tout au long de sa carrière, jalonnée par les décisions d'hommes plus âgées déterminés à faire d'elle un véritable produit marketing "En regardant les salles remplies d'hommes en costume qui me regardaient de haut en bas dans ma petite robe et mes talons hauts, j'ai chanté fort", mentionne-t-elle dans son livre autobiographique paru en 2023, "The Woman in Me".

En France, Pomme, a notamment révélé avoir été manipulée et harcelée moralement et sexuellement par des hommes issus de l'industrie de la musique. "J’ai été l’objet de quelqu’un, façonnée selon ses fantasmes et déviances psychologiques", a-t-elle écrit dans une lettre ouverte publiée en 2021. Comme elle, d'autres artistes ont déploré l'objectification et la sexualisation dont elle avaient fait les frais. Ainsi, Flore Benguigui, la chanteuse de L'Impératrice, a elle déclaré en 2020 dans C à vous que le leader d'un groupe dans lequel elle avait fait ses débuts l'a virée en lui disant : "Ça ne m'intéresse pas du tout la manière dont tu chantes, moi tout ce qui m'intéresse c'est que tout le monde ait envie de te baiser. (...) Il me disait comment m'habiller, comment bouger sur scène, je n'avais pas le droit d'écrire. J'étais vraiment la plante verte, j'étais là pour décorer."

"J'ai des choses à dire"

La chanteuse Tal a elle aussi expliqué s'être "perdue". Celle qui a toujours voulu chanter en anglais a expliqué avoir été poussée par sa maison de disques à chanter en français. Si ses trois premiers albums ont été certifiés disques de platine, son quatrième opus a été un échec, qu'elle a elle-même qualifié de "désastre".

L’artiste avait déclaré lors d’un live Instagram en 2020 : "J'étais complètement perdue, je ne m’écoutais toujours pas, je me mentais à moi-même. J’étais dans un truc : 'Il faut que je fasse des chansons en français pour les fans, sinon ils ne vont rien comprendre, je vais tout perdre'." Depuis, Tal, devenue Taloula, s'est exilée à Londres pour faire la musique qu'elle aime : elle chante désormais en anglais sur des morceaux aux accents soul. "Je prends des cours d’anglais pour me perfectionner et pour pouvoir écrire toute seule, j’ai des choses à dire", avait-elle également affirmé sur ses réseaux.

À lire aussi :

>> Pomme dénonce le milieu de la musique : "De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement"

>> Britney Spears se souvient de ses débuts dans l'industrie musicale : "Des salles pleines d'hommes me regardant de haut en bas dans ma petite robe"

>> Marion Cotillard manipulée par un réalisateur : "Je me suis sentie comme un objet"