Différents d’âge - Stéphanie, 41 ans et Laurent, 62 ans : "Avant lui, j’aimais bien dire que je ne respectais pas les hommes"
Stéphanie, 41 ans et Laurent, 62 ans, sont en couple depuis plus de dix ans. Avec lui, Stéphanie a redécouvert le couple, sans avoir à "s'occuper" d'un homme comme dans ses relations précédentes, mais plutôt en partageant de beaux moments : "Je ne pense jamais à l’âge de Laurent."
Stéphanie, 41 ans et Laurent, 62 ans, sont en couple depuis plus de dix ans : "C’est une histoire d’amis d’amis. Je me suis retrouvée célibataire à un moment et des amis à moi ont essayé de me caser. Ça coïncidait avec un moment où Laurent s’est, lui aussi, retrouvé célibataire. C’est le hasard qui a bien fait les choses. Je pense que c’était la bonne façon de se rencontrer pour nous. En checkant son profil sur une appli, je ne sais pas si je me serais arrêtée. La chance qu’on a eue c’est qu’on a pu passer une vrai soirée ensemble sans avoir pris la décision de vraiment le faire. J’y allais pour faire plaisir à mes amis. Lui aussi. Ça aurait pu être un plan galère, d’ailleurs, j’en ai vécu un ou deux, mais on s’est tout de suite bien entendus. À la fin de la soirée, j’avais l’impression de le connaître par coeur."
"J’ai fait beaucoup l’assistante sociale ou la coach"
Stéphanie ne se rappelle que de mauvaises expériences avec les hommes de son âge : "Je ne vais pas aller jusqu’à dire que tous les mecs de 20 et 30 ans sont immatures, mais je ne suis pas tombée sur les meilleurs. Mes exs avaient tous des gros défauts. Des passions qui prennent toute la place et qui sont, finalement plus importantes que moi. Des exs ou des mères ou des soeurs ultra présentes. Des problèmes à gérer leurs vies ou leurs carrières. J’ai fait beaucoup l’assistante sociale ou la coach. Et je n’en ai jamais rien tiré. Quand ça finissait par marcher pour eux, ils me quittaient ou je me rendais compte que je ne les supportais plus. J’ai réalisé vers 30 ans que je les ai toujours vus comme des projets auxquels je consacre six mois sans problème et puis après ça perd de son intérêt. Ce n’est surtout pas de l’amour. Il n’y a aucune égalité là-dedans."
Vidéo. "Il est important de redéfinir le concept de la masculinité"
Laurent change complètement sa façon de voir le couple : "Pour moi être en couple, c’était quelque chose d’épuisant. Quelque chose qui allait me prendre du temps et de l’énergie sans rien en attendre en retour. Quand j’ai rencontré Laurent, il était déjà posé dans sa vie. Il avait eu des enfants avec une femme quand il était jeune et avait une garde partagée. Il avait sa maison et il savait où il voulait finir sa carrière. Ça m’a impressionnée quelqu’un qui a déjà autant réfléchi à ce qu’il veut faire. J’avais plutôt l’habitude de mecs qui attendent que je leur délivre mon analyse et mon plan de bataille. Laurent ne m’a pas abordée comme ça du tout. Il m’a demandé ce que je voulais pour moi et ce que j’attendais d’un compagnon. Je n’ai pas su quoi répondre. Il m’a fallu plusieurs semaines pour réfléchir à ça. En fait, même si j’avais eu plusieurs hommes dans ma vie, je n’avais jamais eu de vrai compagnon. Je n’avais connu que des relations hyper déséquilibrées. Laurent m’a appris à questionner mes propres envies et mes propres rêves. Ça a été beaucoup de pression au début mais ça m’a aussi permis d’être vraiment heureuse."
"Je ne pense jamais à son âge"
En couple avec Laurent, Stéphanie se redécouvre : "Je m’étais construite comme la fille toujours en colère avec beaucoup de revendications. J’aimais bien dire que j’avais un côté punk et que je ne respectais pas les hommes. Laurent a remis de la douceur dans tout ça. Quand j’avais 30 ans, le mot me faisait vomir. Maintenant j’apprécie des moments où je ne suis pas opposée avec celui qui partage ma vie. Il est arrivé qu’on ne soit pas d’accord sur des choses mais on a toujours pu débattre et surtout je n’ai jamais eu besoin de m’occuper de lui. Il s’occupe de lui, je m’occupe de moi et c’est très bien comme ça. Ça arrive que nous ayons des attentions l’un pour l’autre, mais c’est autre chose que de ranger l’appart de l’autre parce qu’il n’arrive pas à le faire tout seul. En fait, être avec un homme qui se gère, ça a permis de laisser la place à des tas d’autres gestes beaucoup plus gratifiants pour moi et pour lui. Tout le temps que j’ai passé à faire à dîner pour les autres, à récurer les chiottes ou les salles de bain ou même à coacher au niveau professionnel, ce n’est pas du temps qu’on a pu partager pour des moments de tendresse ou juste pour se faire des bons souvenirs. En dix ans, j’ai accumulé plus de bons souvenirs que dans toute ma vie d’avant réunie. Je ne pense jamais à l’âge de Laurent. Je me dis que c’est juste la bonne personne pour moi et que j’essaye d’être la bonne personne pour lui."
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