Le Grand Swipe : "Jusqu’au milieu de la soirée, je pensais que ça n’irait nulle part"
Vous connaissez forcément des couples autour de vous qui se sont formés grâce à une application de rencontre. Peut-être même en avez-vous fait l’expérience. Le Grand Swipe raconte ces grandes histoires d’amour ou d’amitié 2.0 qui commencent avec un swipe, un like ou juste un message.
Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.
Lisa est en couple avec Nathalie depuis 18 mois. Elle raconte que leurs débuts ont été plutôt chaotiques : "On a matché sur Tinder parce que ses photos me plaisaient. Elle avait choisi des photos dans la nature, avec des fleurs, des champs, un beau ciel bleu. On habite en ville toutes les deux donc le côté champêtre, c’était assez charmant. Mais nos conversations ensuite ont été un peu bizarres. Elle avait du mal à partager des choses et moi à la comprendre. Ça m’arrivait régulièrement de lâcher mon téléphone en mode 'on verra plus tard' parce que ça m’agaçait. Quand on a décidé de se rencontrer, elle me plaisait toujours, mais je me disais que ce serait le moment 'ça passe ou ça casse'."
Un important problème de communication
Elles se retrouvent à la terrasse d’un café : "Elle était aussi belle que sur ses photos et j’ai tout de suite adoré son sourire. Et puis comme dans nos discussions virtuelles, ça a commencé à partir en sucette. Plus je posais des questions pour m’intéresser à elle et plus elle se fermait. Elle ne rebondissait sur rien. J’avais l’impression qu’elle s’ennuyait ou qu’elle était agressée par tout ce que je disais. Jusqu’au milieu de la soirée, pour être tout à fait honnête, je pensais que ça n’irait nulle part".
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Lisa perd patience
Mais Lisa ne lâche rien : "Quand j’en ai eu vraiment marre, je lui ai carrément demandé ce qui n’allait pas. Il y a eu un blanc et elle a tout lâché. Elle me trouvait belle et ça l’impressionnait, plus je parlais et plus elle se sentait bête. Tout ça c’était vraiment un vaste malentendu sur fond de gros problème de confiance en soi. Et ça, c’est un truc que je peux entendre. J’ai vu qu’elle avait les larmes qui lui montaient aux yeux alors je lui ai demandé si je pouvais lui faire un câlin. Et ça a tout changé".
Les deux femmes sont enfin sur la même longueur d’ondes : "Je lui ai raconté mes années avec une confiance en soi à zéro et je lui ai expliqué que je ne la jugerai jamais là-dessus. Elle a pris le temps de me raconter son histoire et les raisons qui la faisaient douter. Enfin, on commençait à se comprendre. On a ensuite pu faire des blagues, partager des anecdotes sur tout et rien, nos envies pour la suite, le cours de yoga que j'adore, le tricot, son hobby préféré. À partir du moment où on a crevé l'abcès j'ai senti qu'elle pouvait être totalement elle-même avec moi et c'était magique".
Une première nuit tout en douceur
Lisa et Nathalie passent la nuit ensemble : "Le premier soir, il ne s'est rien passé, mais on a dormi l'une contre l'autre. Je voulais qu'elle se sente tout à fait bien et en confiance avant de faire un vrai premier pas. C'est arrivé au réveil. Et ça a confirmé tout ce que je sentais déjà depuis la veille. Il y avait un vrai truc entre nous une fois que les nuages de toute la négativité accumulés depuis des années étaient dissipés. Nathalie avait eu pas mal de mauvaises expériences et elle ne se sentait pas non plus très légitime à avoir une relation avec une femme. Moi, j'étais plus à l'aise, mais j'avais aussi mes casseroles et c'est ce qui explique pourquoi je me suis retrouvée si démunie devant son angoisse. On a eu la chance de réussir à trouver le courage de se jeter tout ça au visage. Sans ça, il n'y aurait pas eu d'histoire du tout et ça aurait été bien dommage".
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Des projets à foison
Pour la suite, elles partagent une liste d'idées : "C'est quelque chose qu'on a instauré depuis le début pour calmer les angoisses de Nathalie. Dès que l'une d'entre nous a une envie, mais qu'elle a un peu d'appréhension à l'exprimer directement, elle la note sur un papier qui est dans la cuisine sur le frigo et l'autre n'a plus qu'à organiser le truc ou mettre juste un petit signe à côté pour signifier qu'elle est d'accord voire enthousiaste à cette idée. Comme on écrit un peu tout ce qui nous passe par la tête et un peu n'importe quand, ça nous fait des bonnes surprises. On passe devant le frigo et on voit qu'à l'avenir, on a toutes nos chances d'aller à un atelier de sophrologie ou d'aller faire une grande promenade en forêt. C'est beau tout ce qu'on partage ensemble".