Les femmes se sont plus masturbées en 2021 : "Sans toute la famille à la maison, c'est plus facile"
L'égalité face à la masturbation, ce n'est pas encore pour tout de suite. Cette année encore, les femmes se sont nettement moins masturbées que les hommes. Mais il y a néanmoins du progrès, et le fossé masturbatoire commence à se réduire petit à petit. La preuve.
Connaissez-vous la journée mondiale de la masturbation égalitaire ? Le concept a été mis en place en 2020 par la marque de sextoys Womanizer pour dénoncer une inégalité entre les hommes et les femmes, du point de vue des plaisirs solitaires. A l'époque, l'enquête menée sur plus de 6 000 personnes à travers 12 pays indiquait que les hommes se masturbaient trois fois plus que les femmes. Résultat ? Au même titre que la théorie selon laquelle les femmes travaillent pour rien à compter du mois de novembre, en raison des inégalités de salaires, Womanizer a développé la théorie du fossé masturbatoire.
Une amélioration en 2021
En 2020, les chiffres indiquaient que les hommes se masturbaient en moyenne 154 fois par an, contre 49 fois pour la gent féminine.En clair, c'est comme si les hommes se masturbaient toute l'année, et que les femmes ne commençaient à se faire du bien qu'à partir du 5 septembre et jusqu'au 31 décembre. Impressionnant, non ? Bonne nouvelle : en 2021, il y a du mieux, puisque cette année, la date de la journée de la masturbation égalitaire a été avancée au 14 août. Ces dames ont donc gagné trois semaines de plaisirs solitaires par rapport à l'année dernière. Ah, si seulement les choses pouvaient aller aussi vite en matière d'égalité salariale...
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Le confinement, ennemi de la branlette
Cette année, Womanizer a mené son enquête auprès de 14 500 participants dans 17 pays, et les chiffres indiquent que si les hommes se sont un peu moins masturbés (140 fois en 2021 contre 154 fois en 2020), les femmes, elles, se sont offert des plaisirs solitaires en moyenne 53 fois, contre 49 fois l'année dernière. Et Loana est formelle : c'est grâce à la fin du confinement qu'elle a retrouvé le chemin de son clitoris. "J'ai passé le premier confinement chez mes parents, et ma soeur est venue s'installer chez moi pour le deuxième. Dans ce genre de conditions, difficile d'avoir de l'intimité, et en plus la libido n'était pas au rendez-vous, alors j'avais un peu arrêté de me toucher. Mais depuis que je suis à nouveau en solo chez moi, c'est la fête du slip."
Même son de cloche chez Maryse, mère au foyer, qui a vu ses petites habitudes masturbatoires bousculées par l'école à domicile, en 2020. "Avec mes quatre enfants à gérer, entre les repas, les devoirs, les jeux, les trajets... J'arrivais quand même toujours à trouver un peu de temps pour me faire du bien quand j'étais toute seule à la maison. Mais avec l'école à la maison, je suis devenue prof, cantinière, animatrice... Paye ta charge mentale. Du coup, j'ai dit 'bye bye' à mon vibro préféré, puisque je n'avais pas une seconde pour moi. Forcément, depuis que l'école a repris, sans toute la famille à la maison, c'est plus pratique."
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"Depuis que je suis célibataire, je redécouvre le plaisir"
Autre cas à prendre en compte : les nombreuses ruptures qui ont eu lieu les derniers mois. Alors que l'Ifop prévoit plus d'un million de séparations lorsque la crise sanitaire sera derrière nous, la crise de la Covid-19 a d'ores et déjà entraîné de nombreuses séparations. Un mal pour un bien pour Camille, qui affirme "prendre bien plus son pied" depuis qu'elle a quitté son compagnon. "Avec mon ex, on faisait du sexe un peu plan-plan, je ne jouissais pas à tous les coups, et je n'ai pas l'impression que ça le dérangeait plus que ça. Entre ça et nos dernières disputes, j'ai préféré arrêter les frais il y a six mois. Depuis, je suis célibataire, je n'ai couché avec personne, mais je redécouvre le plaisir." La jeune femme âgée de 27 ans a emménagé seule pour la première fois. "Pas de mec, pas de coloc, pas de petite soeur qui partage ma chambre. Du coup, j'en profite pour me toucher quand je veux, comme je veux. Et c'est une révélation. Je pense que je suis en train d'apprendre beaucoup sur mon corps, mon plaisir et ma sexualité."
Il faut dire que la masturbation est encore aujourd'hui entourée d'un véritable tabou. La preuve ? 41,4% des Françaises ne se masturbent pas du tout, et 34,7% des Français estiment que la masturbation est plus acceptable pour les hommes. D'ailleurs, 18,1 % pensent que la masturbation féminine est considérée comme tabou et est associée à l’interdit, 25,5 % disent qu’elle est associée à plus de honte et de négativité... Et 18,6 % des sondés estiment même qu’elle est vue comme dégoutante et indécente. Comme quoi, les mentalités ont encore largement besoin d'évoluer.
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