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12% des personnes en couple envisagent de rompre après la crise sanitaire

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Depuis un an et demi maintenant, la planète entière vit sous la menace de la Covid-19. Au-delà de la situation sanitaire, la crise a impacté sur la vie privée de chacun. Plusieurs couples ont notamment été très ébranlés par la pandémie, et de nombreuses ruptures pourraient en découler.

On ne compte plus les impacts qu'a pu avoir la Covid-19 au cours des 18 derniers mois, notamment sur les relations humaines. Des familles ont été brisées par des désaccords au sujet de la vaccination, des célibataires se sont retrouvés isolés, dans l'impossibilité de faire de nouvelles rencontres, et des couples ont été séparés malgré eux, obligés de se confiner à distance ou de braver le couvre-feu. Mais si la situation sanitaire a permis de renforcer les liens entre certaines personnes, d'autres ont découvert de nouvelles facettes de la personnalité de leur partenaire. Et cela ne leur plaît pas toujours vraiment.

Une personne sur 4 a failli rompre pendant les confinements

Selon une étude Ifop pour YesWebloom.com*, plus d'un couple sur quatre s'est retrouvé en péril pendant les confinements et couvre-feux successifs. 27% des sondés affirment avoir eu envie de rompre avec leur partenaire à un moment ou un autre. Un chiffre qui ne surprend pas vraiment Anaïs, 26 ans : "J'ai quitté mon mec avec qui j'étais depuis 6 ans, pendant le premier confinement". La jeune femme a découvert que son partenaire n'était pas capable de faire des efforts dans ce genre de situation : "On ne pouvait pas se voir, puisque j'étais en Suisse et lui en France. Mais le problème, c'est surtout qu'il n'en avait rien à foutre. Il ne s'inquiétait jamais de savoir comment j'allais, alors que j'étais à risque. Avec le recul, j'ai réalisé que toute notre relation ne me convenait plus, et j'ai préféré y mettre fin."

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Envisager de quitter sa moitié ? Cette envie était particulièrement présente chez les jeunes, puisqu'elle concernait 50% des moins de 30 ans, contre seulement 14% des plus de 60 ans. Et la principale raison derrière les problèmes de couple relevait d'un véritable souci de communication pour 70% des femmes, devant la mésentente sexuelle (64%) ou le stress lié au travail (59%). Pour les hommes, ce sont les différences de besoins sexuels qui ont le plus joué, suivis de très loin par le stress lié au travail, le manque de temps passé à deux, les désaccords liés à l'argent ou le manque de communication.

Quand les problèmes financiers s'en mêlent

Le problème qui s'est posé au sein des couples est également un problème financier, raconte Emilie. "Mon copain a perdu son emploi pendant la pandémie. Je l'ai hébergé un an chez moi, totalement gratuitement et sans aucune aide, ou reconnaissance de sa part. J'ai essayé de le quitter à de multiples reprises, mais difficile de quitter quelqu'un qui dépend totalement de vous...", regrette-t-elle. La jeune femme avoue qu'elle était "déjà consciente que ça n'allait pas" avant le début de la pandémie, mais la situation l'a empêchée de prendre une décision fatidique, qui aurait pu se révéler très compliquée pour son partenaire.

Pourtant, selon le sondage de l'Ifop, ce sont les plus précaires qui ont envisagé des ruptures. 46% des hommes ayant un revenu mensuel net par individu inférieur à 900 € (contre 21% chez ceux gagnant plus de 2500 €) ont eu envie de rompre. Même constat chez les femmes avec 35% des ouvrières qui ont eu envie de mettre un terme à leur relation contre à peine 23% des cadres. La preuve que l'argent ne fait pas toujours le bonheur, même s'il y contribue.

Un million de ruptures à prévoir dans les mois à venir ?

Le chiffre le plus flagrant de l'étude de l'Ifop sur les problèmes de couple est peut-être bien celui qui concerne les ruptures à venir. Selon le sondage, 12% des personnes en couple souhaitent prendre leurs distances avec leur partenaire à l'issue de la crise, dont 4% de manière définitive. "Si l'on procède à une extrapolation de ce pourcentage sur la base des 28 millions de personnes âgées de 18 à 69 ans actuellement en couple (RP2018), ce risque de rupture concernerait au minimum un million de couples", rappelle l'organisme. Et c'est précisément ce qui risque de se passer pour Théo, 33 ans, qui attend que la situation se calme pour quitter son compagnon.

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"Sans la pandémie, j'aurai foutu mon mec dehors depuis longtemps", raconte le trentenaire. "Être confinés à deux m'a prouvé qu'il n'était pas la bonne personne pour moi, on n'a pas les mêmes rythmes, ni les mêmes envies pour l'avenir. Il s'est totalement laissé aller alors que j'essayais de mener à bien un maximum de projets pour évoluer dans 'la vie d'après'. Mais larguer quelqu'un en pleine pandémie, c'est compliqué. Il a perdu son job à cause du confinement, il galère en intérim... Je ne me vois pas lui imposer ça, alors je ronge mon frein. Et puis qui sait, peut-être que cela va finir par lui mettre un coup de pied au cul, lui faire un déclic, ou je ne sais quoi. Je crois que j'y crois encore un petit peu, en fait."

François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" de l'Ifop, n'est pas vraiment surpris par ces tendances. "La relative stabilité des itinéraires conjugaux observée depuis mars 2020 ne doit pas occulter l'impact négatif que les confinements ou couvre-feux successifs ont pu avoir sur la vie de couple des Français, en particulier des plus jeunes qui, pour beaucoup, ont vécu leur première expérience de vie conjugale constante et intense", explique-t-il. "Pour nombre de Français, les conditions de vie imposées par la crise sanitaire - notamment la forte promiscuité ou la présence constante du partenaire - ont en effet accentué les difficultés préexistantes, faisant de ces huis clos une véritable épreuve pour leur couple au point d'envisager de rompre avec leur conjoint. L'absence de passage à l'acte est symptomatique d'un certain attentisme." Conséquence : plusieurs couples ont réalisé qu'ils n'étaient pas si en phase que ça. Et le phénomène risque de s'accentuer.

* Etude réalisée par questionnaire auto-administré en ligne 7 au 10 mai 2021 auprès d'un échantillon de 3 003 personnes, représentatif de la population âgée de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine

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