Je milite donc je deviens lesbienne : "Après être devenue végane, je suis devenue lesbienne"
Dans les années 70, le lesbianisme politique est un courant de pensée issu du féminisme radical. Il se définit par un refus de partager des relations avec des hommes dans l’optique de combattre le patriarcat. Pour certaines femmes aujourd’hui, il est question de sortir de schémas toxiques et de se donner l’opportunité de vivre des histoires d’amour équilibrées. C’est ces histoires que nous allons raconter.
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Athéna a 27 ans. Elle devient lesbienne politique à 24 ans après avoir toujours été en couple avec des hommes : "J’ai eu un parcours classique. Premier baiser au collège, première fois au lycée avec mon amoureux de l’époque et puis une relation de 3 ans et quelques dates via des applications quand je suis redevenue célibataire. Jamais je n’ai remis en question le fait que j’étais hétérosexuelle ou ce que ça pouvait impliquer pour mes relations. J’ai subi la médiocrité de mes partenaires et je me suis même payée le luxe d’être dévastée quand je me faisais larguer."
Une prise de conscience
Pour elle, cette décision du lesbianisme politique s’est fait à la suite d’une prise de conscience générale : "Je suis devenue végétarienne après avoir pris conscience de la façon dont on traite les animaux. Puis végane quand j’ai réalisé à quel point on était manipulés par le lobby du lait. Je me suis mise à écouter des podcasts, à lire des essais, à découvrir des textes sur diverses oppressions raciales ou liées aux orientations sexuelles ou au genre. J’ai fini par voir à quel point tout ça était lié. Je me suis mise à moins consommer parce que c’est donner son vote au capitalisme. Le dernier truc que j’ai révolutionné dans ma vie, c’est mon orientation sexuelle. Et pourtant ça n’a pas été le truc le plus dur à faire."
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Quand elle a commencé à remettre en cause ce qu’elle voyait comme des évidences, Athéna se rend bien compte que son palmarès de relations n’est pas très heureux : "Je ne suis pas tombée que sur des connards mais beaucoup ont été nuls. Soit au lit, soit dans la vie. Des types qui ne voulaient pas s’engager ou qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient, qui me trouvaient des défauts sans voir les leur. Des types égoïstes ou qui ne se sont jamais posé aucune question sur le monde. En fait, ils me fatiguaient. Je gâchais mon temps avec eux. Même amoureuse, j’avais conscience que ça allait être une galère pour avoir une vie équilibrée avec de l’égalité au quotidien. J’avais peur d’avoir un enfant parce que je ne me sentais pas de tout gérer toute seule. Devenir lesbienne a complètement explosé ça. Maintenant je sais que je veux être mère."
Une démarche validée par ses proches et des militantes
Au moment de sa décision, Athéna prévient ses amies proches les plus militantes : "Je voulais qu’elles valident mon choix. J’avais peur de faire quelque chose qui blesse celles qui sont lesbiennes depuis toujours et en ont souffert. En fait, ça a été pris avec beaucoup d’enthousiasme. On m’a vite présentée des meufs célibataires. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour me mettre en couple. J’ai déjà eu 2 histoires plutôt longues qui se sont finies d’un commun accord. La première parce que la personne a déménagé et que je voulais pas d’une relation à distance, la seconde parce que je commence à avoir envie de mettre en pratique mon projet de bébé et que la personne ne voulait pas d’enfant. Je ne désespère pas de trouver la bonne personne pour moi. Je sais que ce sera une femme et que je ferais tout pour la rendre heureuse."
C’est ce qu’Athéna a trouvé de plus dur dans son expérience du lesbianisme politique : "Pour avoir connu la souffrance que ça peut être parfois d’être en relation avec un homme, je ne voulais surtout pas me comporter comme ça. Faire souffrir une autre femme me fait vraiment peur. Je fais très attention et je suis aux petits soins. Je communique beaucoup aussi. Ma première copine m’a dit que j’étais limite étouffante, avec humour bien sûr, alors je me suis adaptée. J’ai surtout la pression de valoir plus que les ex que j’ai eus. Je ne veux être un mauvais souvenir pour personne."
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