"Il ne faut plus nommer un cancer d'après l'organe touché !" : l'oncologue Fabrice André explique pourquoi cette nouvelle classification est nécessaire

Les cancers métastatiques sont nommés par leur altération moléculaire.

Grâce au séquençage moléculaire, les chercheurs savent désormais que des tumeurs similaires peuvent se retrouver dans des organes différents. C’est donc en fonction de ces altérations biologiques que les cancers doivent désormais être classés, indique le Pr Fabrice André, oncologue, directeur de recherche au Centre de lutte contre le cancer (CLCC) Gustave Roussy (Villejuif) et lauréat 2024 du prix américain Brinker pour la recherche clinique. Il nous explique pourquoi c’est essentiel.

Parce que tous les cancers ne sont pas spécifiques à une localisation, loin de là. Dans certains cas, la maladie apparaît quelque part, alors qu’elle aurait pu se manifester ailleurs, où l’on observe le même type de tumeur, porteuse de la même protéine. C’est d’ailleurs contre des cibles protéiniques précises que se développent désormais les médicaments innovants.

Parce que c’est là que la nécessité d’une redéfinition est la plus flagrante : si vous avez un cancer de 2 cm dans le sein, qui fait des métastases de 4 cm dans le foie, le poumon, les os, l’appeler "cancer du sein" n’a pas de sens. Donc laissons pour l’instant la classification par organe quand la maladie est vraiment localisée, et occupons-nous des patients atteints de cancers métastatiques, pour qu’ils aient accès plus vite au traitement le plus efficace.

Parce qu’aujourd’hui, quand on veut tester une nouvelle molécule, contre la protéine HER2 par exemple, on doit monter une étude pour chaque cancer défini par l’organe, dans lequel (...)

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