Largué.e, délivré.e : "Quand je suis rentré de voyage, elle était partie"

Largué.e, délivré.e
Largué.e, délivré.e

Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.

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Karim a été en couple pendant 6 ans avant la séparation la plus singulière de sa vie : "Ça n’allait plus depuis des mois donc je me doutais qu’à un moment on aurait une conversation difficile pour décider si on voulait rester ou pas ensemble. On ne se voyait quasiment plus, à la maison on ne faisait que se croiser et les dernières fois j’avais le sentiment qu’elle était même un peu agacée quand on passait plus de 15 minutes ensemble. Mais cette conversation n’est jamais venue. Je crois qu’elle y a pensé, que j’y ai pensé aussi et qu’on ne s’est pas lancés à cause de trucs d’emploi du temps ou de flemme mais c’était globalement l’ambiance des derniers mois avec elle."

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Au mois de septembre, Karim part quelques jours en voyage avec ses amis pour une escapade prévue de longue date : "Je suis parti 4 jours et quand je suis rentré, elle avait vidé ses affaires de l’appartement. Elle avait laissé un mot, elle voulait discuter et elle me demandait de lui envoyer un message au moment où je serais disponible. J’étais sous le choc, je lui ai écrit tout de suite. On a commencé à s’envoyer des messages pour organiser un café. Je dis "organiser" parce que c’était vraiment ça. C’était plus chiant à caler que la réunion clients avec 10 personnes qui viennent de toute la France. Elle n’était pas disponible au moment où on se parlait, le soir-même elle avait un truc, le lendemain c’était moi. On aurait dit une blague. À un moment, je lui ai dit de me recontacter en fin de semaine pour qu’on se cale un truc le week-end et je me suis retrouvé tout seul à faire le compte de ce qui manquait ou pas dans l’appartement pour voir ce que je devais racheter."

Une rupture fantomatique

En fin de semaine, pas de nouvelles : "Je m’y attendais à moitié. Le message du vendredi n’est jamais arrivé. Et je n’ai moi-même rien fait pour la relancer. Ça s’est fini comme ça : avec elle qui part de l’appart pendant que je ne suis pas là et ensuite nous qui n’arrivons même pas à trouver une heure pour se dire au revoir correctement. Ça m’a laissé un goût amer, cette histoire. Je savais qu’on avait des soucis, je savais qu’il n’y avait probablement plus d’amour mais je pensais qu’on se respecterait et là, de sa part comme de la mienne, il n’y a pas eu d’effort. Sur le coup, je n’ai pas eu envie et je n’en suis pas fier. Je me dis que j’aurais dû la pousser un peu plus pour cette rencontre. Parce que même si je n’ai pas été vraiment triste de cette rupture, je sais que j’ai aussi mis pas mal de temps à la digérer. En fait, je n’avais pas le sentiment d’être célibataire, que c’était vraiment fini. Il y a eu ces mois d’une relation qui n’en était plus vraiment une et puis une rupture qui n’en était pas une vraiment. Cet aspect flottant comme ça, il m’est monté au cerveau. Je ne savais plus où j’en étais dans ma vie. Par habitude, j’avais toujours l’impression d’être avec elle."

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Un long deuil de la relation

Il a fallu presque un an à Karim pour accepter la séparation : "J’ai réussi assez vite à racheter les trucs qui manquaient à la maison, des serviettes de toilette, des trucs dans la cuisine. Mais je rentrais chaque soir comme si c’était encore la chose à faire. Je ne me sentais pas assez à l’aise pour m’inscrire sur des applications de rencontre alors que tout le monde me le conseillait. J’avais l’impression que ce serait faire quelque chose de mal. Au final, il m’a fallu 6 bons mois pour oser partir en vacances sans avoir l’impression que c’était bizarre et encore 6 mois de plus pour télécharger Tinder. J’aurais voulu qu’on fasse ça mieux, je crois que je lui en veux un peu pour ça même si je sais que je suis autant coupable. On ne s’est pas comportés comme des adultes, ou comme des gens bien. Je ne referais ça avec personne. Ni faire durer la relation par flemme ni arrêter sans vraiment arrêter. Les gens valent mieux que ça et en fait, je vaux mieux ça. C’est la leçon que j’ai tirée de cette histoire, mais il a fallu longtemps pour que ça monte au cerveau. Ça fait 3 ans maintenant et je suis plus heureux que jamais mais je ne garde pas un très bon souvenir de cette période. C’est des années gâchées. Ça aussi, on apprend à ne plus le reproduire."

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