Ils simulent (eux aussi) : un tiers des hommes admet avoir fait semblant de jouir pendant un rapport
Une enquête menée par Durex, relayée par le média anglais Métro ce jeudi 16 mars, révèle qu'un tiers des hommes aurait déjà fait semblant d'avoir un orgasme lors d'un rapport sexuel. Une femme sur deux reconnaît faire de même. Et si on lâchait les injonctions, qui nous poursuivent jusque dans la chambre à coucher ?
S'il est de plus en plus connu que les femmes simulent, les hommes ne sont pas en reste. Ainsi, selon une étude menée par Durex, auprès de 2 000 Britanniques et relayée par Metro, 32 % des hommes sexuellement actifs ont admis avoir fait semblant dans la chambre à coucher à un moment ou à un autre, (contre 43 % des femmes ayant répondu à cette même enquête). S'il semble plus "simple", d'un point de vue anatomique, pour une femme, de simuler la jouissance et le désir, les hommes semblent également y parvenir.
Dans le cas d'une éjaculation, par exemple, "si un préservatif est utilisé, il peut être assez facile pour un homme de l'enlever et de s'en débarrasser après l'acte sexuel, sans que sa partenaire ait le temps de remarquer qu'il est vide", a expliqué Alix Fox, experte pour Durex, à Metro.
Et de poursuivre : "Même sans préservatif, de nombreux hommes m'ont dit avoir subtilement craché dans leurs mains puis essuyé l'humidité sur les draps ou le corps de leur partenaire dans l'espoir qu'elle soit confondue avec une éjaculation. L'un d'eux m'a raconté qu'à plusieurs reprises, il s'était 'retiré et avait fait semblant de s'essuyer avec son sous-vêtement ou son T-shirt', disant à son partenaire qu'il 'ne voulait pas laisser de trace humide'."
Vidéo. Martin Py : "Les hommes peuvent avoir des érections sans éprouver du désir"
Éviter les discussions gênantes
Si les femmes simulent pour s'exciter elles-mêmes, par convention, pour satisfaire les attentes de leur compagnon en flattant leur ego et/ou par crainte qu'ils aillent voir ailleurs, pourquoi les hommes simulent-ils ? Il semblerait que ce soit pour éviter d'être confrontés à des discussions gênantes.
"Une étude menée en 2010 par l'université du Kansas a révélé que la principale raison invoquée par les hommes pour feindre l'orgasme était de ne pas contrarier leur partenaire lorsqu'ils ne parvenaient pas à atteindre le point culminant", rapporte Alix Fox. L'étude américaine suggère aussi que, les hommes étant supposés jouir en dernier dans un rapport hétérosexuel, ils sont responsables de "l'orgasme" de leur partenaire et de la bonne tenue du rapport. De plus, une fois que leur partenaire a joui, elle n'a pas toujours le désir de poursuivre le rapport et ils ont donc intérêt à avoir rapidement un orgasme.
Les clichés véhiculés sur la libido masculine, supposée très présente, créent une certaine pression chez les hommes. Pourtant, les troubles de l'érection peuvent être assez fréquents et ne doivent, la plupart du temps, pas susciter d'inquiétude particulière. Selon Alix Fox, "le stress, la fatigue, l'anxiété, la consommation d'alcool, la prise de drogues récréatives ou la prise de certains médicaments sur ordonnance" peuvent provoquer des troubles érectiles.
Déconstruire le rapport sexuel
Malgré les craintes que certaines femmes peuvent développer, ces troubles n'ont rien à voir avec l'amour et l'attirance que peuvent éprouver les hommes pour leur partenaire sexuelle. Aussi, certains hommes simulent pour éviter de provoquer ces craintes-là chez leur partenaire, et les rassurer sur leur désirabilité. Les hommes ont également confessé simuler parce qu'ils étaient fatigués, pour "faire durer" le rapport un peu plus longtemps ou pour cacher la perte de leur érection. Si ces raisons semblent louables, la qualité des rapports sexuels ne pourrait que s'améliorer si les couples relâchaient la pression.
Par ailleurs, pour tenter de contrer les injonctions, Alix Fox recommande également de s'éloigner de l'"impératif orgasmique", selon lequel les rapports sexuels ne sont considérés comme valables que si l'homme éjacule. Elle conseille également aux partenaires sexuels d'explorer à deux la piste des sextoys.
"Les jouets ne remplacent pas l'intimité du contact de la peau et l'excitation du toucher humain, mais ils peuvent considérablement améliorer votre expérience commune", a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : "Ce sont des compléments, pas des concurrents." Il n'est pas interdit de prendre du plaisir sans avoir d'orgasme, et ce dernier surviendra d'autant plus si les hommes comme les femmes se défont des injonctions une bonne fois pour toutes.
Vidéo. Maïa Mazaurette : "Le mouvement MeToo a changé la pratique sexuelle des hommes"
À lire aussi :
>> Journée mondiale de l'orgasme : stop aux injonctions liées à l'orgasme
>> Les hommes ont-ils honte de se faire pénétrer ? Il semblerait que oui