TABOU - Elles ont regretté leur réduction mammaire : "J'avais un sein plus petit que l'autre, avec le mamelon en charpie"
Si bon nombre de personnes ont vu dans la réduction mammaire un soulagement en termes de douleurs dans le dos, ainsi qu'un gain de confiance en soi, d'autres regrettent aujourd'hui d'avoir opté pour cette opération. Au point parfois d'envisager de se faire poser des implants.
Avoir une forte poitrine n'est pas toujours facile à assumer. Les personnes concernées subissent des regards déplacés, parfois même des agressions sexuelles, victimes de personnes qui se permettent de les toucher sans leur consentement. Le poids des regards est lui aussi compliqué, car une poitrine généreuse est vite associée à la vulgarité.
C'est d'ailleurs ce que regrettait Sydney Sweeney, dans une interview accordée au magazine Glamour : "Quand les médias titrent 'Sydney Sweeney affiche son décolleté' ou 'Sydney Sweeney porte une robe scandaleuse', je me dis : 'J'ai juste des seins !", explique-t-elle. "Et si quelqu'un d'autre la portait cette robe, les journalistes diraient sûrement : 'Oh, c'est si élégant' Ce n'est pas parce que j'ai des seins que ça doit changer la donne ! Malheureusement cela ne changera pas, car si ce genre de sites stoppaient ce genre de titres ils n'obtiendront plus de clics."
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Des opérations contre le poids des regards
La jeune actrice, star de la série "Euphoria" a pourtant souffert des critiques sur sa poitrine lorsqu'elle était plus jeune : "Quand j'étais au lycée, je me sentais mal à l'aise face à la taille de mes seins et je me disais qu'à 18 ans, j'allais me faire refaire les seins pour les rendre plus petits. Et ma mère m'a dit : " Ne fais pas ça. Tu le regretteras à l'université. " Et je suis tellement contente de ne pas l'avoir fait. Je les aime mes seins. Ce sont mes meilleurs amis. Et chaque corps est beau !"
Marie, 29 ans, se retrouve dans ce témoignage. "A 16 ans, je faisais déjà un bonnet F, malgré mes 55 kilos pour 1m65. J'étais mince de partout, sauf au niveau de la poitrine. J'avais des douleurs atroces et on m'appelait Betty Boop... Dés lors, j'ai commencé à économiser pour me faire opérer le plus tôt possible. Pour une question de croissance, j'ai dû attendre mes 20 ans, sur recommandation de mon médecin et de mon chirurgien."
Malheureusement pour la jeune femme, l'opération ne s'est pas déroulée comme prévu. "Je devais passer d'un bonnet F à un bonnet C. A mon réveil, j'étais ravie, malgré l'état de ma poitrine. Mais au bout de deux jours, les douleurs sont atroces : en fait, j'avais contracté une nécrose du mamelon." Un problème rare, qui demande le retrait des tissus nécrosés pour accélérer la cicatrisation. "A l'issue de cette seconde opération, j'avais un sein plus petit que l'autre, avec le mamelon en charpie. Il a fallu rééquilibrer le tout, et j'ai dû faire de la chirurgie reconstructrice."
Aujourd'hui, Marie l'avoue, si elle ne regrette pas l'opération en elle-même, elle regrette la tournure que cela a pris. "Je n'ai plus mal au dos, et je trouve ma poitrine mieux proportionnée par rapport à mon corps. Mais les cicatrices ne sont pas jolies à voir, et j'ai perdu beaucoup de sensation. J'ai du mal à me sentir sexy, et à enlever mon soutien-gorge devant mes partenaires. J'ai gagné et perdu à la fois."
"Ma mère m'a encouragée à me faire opérer, j'aurais dû dire non"
Si la mère de Sydney Sweeney lui a déconseillé d'opter pour une réduction mammaire, celle de Gina, elle, l'a encouragée. "J'étais une adolescente en surpoids, une jeune adulte en surpoids, et ma mère était ma plus grosse source de complexes. Elle me faisait toujours des reproches sur mon apparence, et notamment sur ma grosse poitrine, qu'elle trouvait vulgaire. Plus jeune, elle m'interdisait de porter des maillots de bain deux pièces ou des décolletés. J'ai vraiment grandi dans la honte de mes seins", explique cette trentenaire.
"A 25 ans, j'ai craqué et je me suis fait opérer. Mes amies m'ont alertée et m'ont dit que mon physique allait peut-être être moins "harmonieux". A l'époque, j'avais une morphologie en 8, avec une taille marquée, et un tour de poitrine proportionnel à celui de mes hanches. J'étais Kim Kardashian avant l'heure, quoi. Mais ma mère était formelle : soit j'allais perdre du poids en conséquence de l'opération, soit ça allait me motiver à "enfin maigrir" pour que ma silhouette soit harmonieuse. Alors je l'ai fait."
Ses craintes se sont pourtant retrouvées avérées. "Je me suis retrouvée à faire du 46 avec un bonnet B. Les quelques kilos perdus à cause de l'opération, je les ai vite retrouvés. J'ai fait un régime drastique, mais, comble de l'ironie, j'ai aussi perdu de la poitrine, donc ça n'a pas changé grand-chose à la proportion. D'un 8, je suis passée à une poire, avec des hanches larges et des grosses fesses, et des petits seins. Je m'en veux d'avoir cédé à l'insistance de ma mère. Je me trouvais mieux avant. Et elle, n'est toujours pas satisfaite de mon apparence..."
Aujourd'hui, Gina a deux options : "Soit je me fais faire une liposuccion des hanches et des fesses, soit je me fais poser des implants mammaires pour rééquilibrer le tout. Mais ça veut dire repasser sur le billard, dépenser de l'argent, et subir les différentes complications possibles. Alors j'hésite encore."
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