Virginie Efira victime de "blagues très humiliantes" à l'école : "Ah oui, tu veux être p*te ?"
Invitée dans l'émission "Chemins de traverse", ce mercredi 24 mai sur France 3, l'actrice Virginie Efira a voulu devenir comédienne vers l'âge de 5 ans. Mais on lui a aussi très tôt mis des bâtons dans les roues : ainsi, elle s'est heurtée à des moqueries sexistes de la part de camarades comme de professeurs.
Si Virginie Efira s'est d'abord fait connaître en Belgique en tant qu'animatrice TV, elle a su très tôt qu'elle voulait devenir actrice. À 5 ans, elle avait déjà le désir de brûler les planches, comme elle l'a confié à Vanity Fair, en 2021: "Enfant, j’aimais être choisie pour lire une poésie devant la classe. J’avais un petit côté exhib’ sans doute. Et puis, je rêvais d’une vie d’actrice, y compris parce que je lisais que certaines s’étaient mariées quatre fois. Et aussi pas seulement parce que je trouvais que Shakespeare avait une langue riche : j’avais envie qu’on me regarde."Mais à un âge où toutes les portes sont encore ouvertes, l'écolière s'est heurtée très tôt à des remarques sexistes, notamment concernant son désir d'être comédienne.
Vidéo. La minute de Virginie Efira
"C'est combien, Virginie ?"
Sitôt son voeu professionnel formulé à voix haute, Virginie Efira s'est confrontée à des critiques déplacées et à des préjugés sexistes, dans la salle de classe ou dans la cour de l'école. "Ah oui, tu veux être p*te ?", lui a-t-on déjà lancé, comme elle l'a rapporté dans un entretien pour Vanity Fair. Et d'ajouter : "On me faisait des blagues très humiliantes. Je me souviens d’un prof de maths qui plaisantait en me disant : 'C’est combien, Virginie ?' Et donc je rigolais aussi pour donner le change. C’était presque normal. C’est ensuite que j’ai revisité ces endroits d’humiliation. Ces souvenirs sont devenus des moments de trouble bien plus tard. Le passé s’est éclairé d’autres choses. C’est le propre de la mémoire d’être en mouvement. J’ai appris à changer la perception de ce qui a été vécu comme une honte, une douleur, à en atténuer le sentiment de gravité."
Des paroles blessantes qui n'ont pas aidé l'actrice dans sa construction en tant que femme et en tant qu'artiste. Difficile en effet d'assumer ses choix quand ils ont été dénigrés aussi tôt : "Longtemps, j’ai trituré ma médiocrité, réelle ou supposée. Pendant la première partie de ma vie, j’étais embourbée dans l’existence" a constaté la comédienne.
"Je ne captais pas les codes"
Ainsi, après avoir infiltré le milieu du showbusiness en présentant "Nouvelle Star" en Belgique, puis en France, Virginie Efira tente de se construire peu à peu une carrière au cinéma, non sans quelques fautes de mauvais goût, selon elle : "J’étais vulgaire, je m’habillais de façon très outrancière. Même à Cannes, les premières fois, j’avais les seins dehors. J’étais hypermaquillée, je ne captais pas les codes. Ça va mieux maintenant."
Une fois sa carrière d'actrice lancée, Virginie Efira a dû aussi mener de nouveaux combats : ne pas être cantonné aux rôles de la jolie blonde un peu vide et être payée autant que ses partenaires masculins. "Il y a des scènes que j’ai jouées une quantité de fois… Par exemple, il y a toujours ce moment, dans les comédies romantiques, où le personnage masculin te voit ; et toi t’arrives, tu dois être mignonne mais pas trop bombasse, pour que le type se dise : 'Ah vraiment, elle, j’en ferais bien la femme de ma vie'", a-t-elle décrit avec humour et autodérision à Trois Couleurs en 2016.
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Depuis, la comédienne s'est vue proposer des rôles plus profonds au fil du temps et est désormais reconnue par ses pairs pour son talent. Ainsi, elle est présente au 76ᵉ Festival de Cannes pour présenter deux films dans lesquels elle joue, "L'amour et les forêts" et "Rien à perdre".
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