Le Grand Swipe : "À 43 ans, après 10 ans de relation, on m'a fait comprendre que j'étais de la marchandise abimée"

Le Grand Swipe :
Le Grand Swipe : "À 43 ans, après 10 ans de relation, on m'a fait comprendre que j'étais de la marchandise abimée"

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Vous connaissez forcément des couples autour de vous qui se sont formés grâce à une application de rencontre. Peut-être même en avez-vous fait l’expérience. Le Grand Swipe raconte ces grandes histoires d’amour ou d’amitié 2.0 qui commencent avec un swipe, un like ou juste un message.

Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

Sylvie a 46 ans et était célibataire depuis 2 ans quand elle décide de s’inscrire sur une application de rencontre : "Je n’ai jamais eu besoin d’utiliser ce genre de choses avant, j’ai été dans une relation longue de plus de 10 ans et j’avais rencontré mon compagnon dans une soirée chez des amis. J’ai vu autour de moi les gens utiliser de plus en plus les applications mais quelque part j’étais soulagée que ça ne me concerne pas. Je ne me sentais pas capable de me mettre en avant en quelques mots et quelques photos. Et puis mon compagnon m’a quittée et je me suis retrouvée seule à 43 ans, sans savoir quoi faire. J’ai eu besoin d’un peu de temps pour m’en remettre et puis il y a eu les confinements. Au bout de 2 ans toute seule, même si je n’avais pas trop vu le temps passer, je me suis résignée. J’ai crée un compte sur Tinder parce que c’était l’application la plus connue selon moi et que j’avais donc plus de chances d’y trouver quelqu’un."

Un raz de marée de messages

Mais Sylvie déchante assez vite : "Une fois passé le stress de créer un profil, je pensais que ça allait être assez calme du côté des sollicitations et je ne m’attendais pas au raz de marée des messages. J’ai reçu une bonne vingtaine de messages d’hommes dans les premiers jours. Certains qui ne voulaient que du sexe, d’autres où je ne comprenais pas bien les intentions et 6 que j’ai mis de côté comme potentiels rendez-vous. Je me suis mise à parler avec ces 6 hommes et j’ai été un peu déçue par la façon donc ils m’ont abordée. Tous ont été un peu insultants sur le fait que j’ai été aussi longtemps en couple et sur le fait que ce soit ce que je recherche encore. Il y en a même un qui m’a dit que j’étais de la "marchandise abimée". J’ai bien senti qu’ils attendaient tous que je sois plus libérée mais pour eux j’étais juste chiante et pleurnicharde. Je n’ai pas lâché l’affaire et j’ai gardé mon compte. Au fur et à mesure du temps, j’ai eu moins de sollicitations. J’ai plus pris le temps de chercher les comptes qui me plaisaient. J’ai fini par avoir un match réciproque avec un homme qui avait l’air de chercher la même chose que moi."

Vidéo. Amal Tahir : "À cause des films, la femme a souvent l'impression qu'elle a de la chance d'être aimée."

Sylvie commence à parler avec Julien : "C’est un homme un peu plus jeune que moi et j’étais sur la défensive après les échanges un peu agressifs avec les hommes précédents. Je me suis tout de suite excusée d’être une voiture d’occasion. Ça l’a choqué que je puisse me voir comme ça. Je lui ai expliqué tout mon parcours qui m’a amené jusqu’à notre discussion et ma confiance en moi complètement au ras du sol. Il m’a demandé de lui faire confiance et d’attendre qu’il se fasse sa propre opinion. Le courant passait bien à l’écrit, on a décidé de se rencontrer."

Une attirance réciproque et immédiate

Le rendez-vous confirme leur attirance : "À partir de là, ça s’est passé comme dans un rêve. Julien me plaisait beaucoup à l’écrit mais c’était au moins autant au niveau du physique. Il a un sourire de magazine et il dégage beaucoup de douceur. Il a été très clair sur le fait que je lui plaisais et ça m’a beaucoup plu. Je n’ai pas eu besoin de me prendre la tête sur ce qu’il pensait ou pas. Il n’y a pas de surprise, on s’est mis ensemble. Au bout de quelques mois, on a cherché un appartement ensemble. On fait les choses de façon un peu classique mais j’aime bien. Et puis à l’automne dernier, on s’est pacsés. On a invité quelques amis, on a fait une petite fête. Il a fait un discours pour remercier les gens d’être venus, dire qu’il m’aimait et dans lequel il m’a appelée "sa voiture d’occasion". On n’en avait jamais reparlé depuis et je ne pensais pas que ça l’avait marqué plus que ça. Enfin, il s’est passé plein de choses depuis. Mais il en a reparlé parce que ça avait été un tournant pour lui. Ça lui avait donné envie de me protéger, de me sortir de cette spirale du milieu de la rencontre qui me faisait du mal."

Après le pacs, le couple envisage un futur à leur image, plein de douceur : "On n’est pas des grands aventuriers, on ne fera pas de tour du monde. Mais je veux des souvenirs avec lui de vacances chez mes parents, dans le Sud, au soleil. J’ai envie de continuer à lui faire découvrir mon univers. On n’aura pas d’enfants ensemble parce que je suis trop vieille pour ça mais on a un chien ensemble et on s’en occupe comme si c’était notre enfant. On s’en fiche d’avoir l’air d’être un couple chiant. On est bien ensemble et c’est tout ce qui compte."

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