Benoît Magimel a suivi trois régimes pour un rôle : "Mon corps en garde des séquelles, ces écarts de poids sont néfastes"
Au casting de "Nous finirons ensemble", ce mardi 13 juin sur M6, Benoît Magimel a été révélé à 13 ans dans la comédie culte "La vie est un long fleuve tranquille". Depuis, il a enchaîné les rôles au cinéma. Très investi, il a parfois dû suivre des régimes stricts pour se mettre dans la peau des personnages qu'il incarnait à l'écran. Des transformations physiques dont il n'est pas toujours sorti indemne.
En plusieurs décennies de carrière, Benoît Magimel a prêté ses traits à de nombreux personnages. Certains lui ont demandé plus d'efforts que d'autres, voire des transformations physiques exigeantes, auxquelles il s'est plié. Aujourd'hui, l'acteur, abîmé notamment par un régime contraignant pour le film "De son vivant", où il incarne un homme atteint d'une maladie incurable (il a d'ailleurs reçu le César du meilleur acteur pour sa performance), a accepté qu'il ne pouvait pas "tout jouer à n'importe quel moment".
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"C'était nécéssaire pour la crédibilité du personnage"
Benoît Magimel a mis plus d'une fois son corps à l'épreuve de ses rôles. Un pari gagnant : il est pour l'instant le seul à avoir emporté deux César du meilleur acteur d'affilée, pour "De son vivant", en 2022 et "Pacifiction - Tourment sur les îles" en 2023. Mais l'acteur a reconnu qu'un si grand investissement pouvait avoir des conséquences non négligeables sur sa santé. Ainsi, dans un entretien accordé au magazine Paris Match en mars 2023, le comédien a confié : "Pour "De son vivant", j'ai fait trois régimes parce que le film s'est arrêté deux fois (une fois suite à un AVC de Catherine Deneuve, une autre à cause de la pandémie de Covid; ndlr). Je devais perdre 20 kilos à chaque reprise. Mon corps en garde quelques séquelles, car ces écarts de poids, à 45 ans, sont néfastes. Mais c'était nécessaire pour la crédibilité du personnage."
Benoît Magimel s'était également exprimé sur ce rôle exigeant dans "L'Équipe", en novembre 2021. "Face à un tel défi, on devient presque un sportif de haut niveau. (...) Ces trois régimes ont rythmé complètement ma vie : repas, récupération, entraînement. Je passais mon temps à faire mes courses, préparer mes plats, mes en-cas... Je suis arrivé à perdre ces 25 kilos en trois mois et demi avec l'aide de ma famille, car c'était devenu une obsession : toutes mes conversations tournaient autour de ça."
"Voir ma tête amaigrie dans le miroir, ça me faisait peur"
Les interruptions successives du tournage de "De son vivant" ont en effet mis Benoît Magimel en difficulté, qui s'est retrouvé à faire le yo-yo avec son poids : "Le tournage s’arrête début décembre, évidemment je me fais plaisir pendant les fêtes, donc je reprends tout mon poids. Et là, on m’annonce que le film reprend en mars ! Me revoilà à 95 kilos. Grosse fatigue morale. Je perds une vingtaine de kilos. Fin mai, on m'annonce que le film reprend en août et là, c'est extrêmement compliqué. Je perds une vingtaine de kilos, mais il faut que je sois raccord à l'image avec ce qui a été tourné."
Pour atteindre son objectif, Benoît Magimel n'hésite pas à prendre une décision radicale : "J'essaie de gratter tout ce que je peux. Je me suis dit que si je retirais quelques dents sur pivot, ça pourrait être une solution ? Cinq dents en moins plus tard, c'était bon." Fier d'être arrivé à ses fins, le comédien a néanmoins reconnu : "Voir ma tête amaigrie dans le miroir, ça me faisait peur."
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"Ce qui me plaît, c'est l'art du déguisement"
Pour autant, son envie de se "fondre dans le personnage" connaît des limites. Ainsi, Benoît Magimel a révélé dans le magazine Paris Match avoir déjà refusé des rôles car il estimait qu'il ne pourrait pas s'adapter physiquement au personnage : "À la base, je suis sec, longiligne. Je me rappelle avoir refusé le rôle de Jacques Mesrine parce que, malgré un régime protéiné, je n'arrivais pas à prendre de masse, ni à avoir une voix assez grave. C'était trop tôt pour moi. On ne peut pas tout jouer à n'importe quel moment. Il faut l'accepter."
Et de préciser : "Ce qui me plaît, c'est l'art du déguisement. C'est un plaisir de môme ! Quand je fais Louis XIV dans "Le roi danse", c'est un kif ! Pareil pour Alfred de Musset dans "Les enfants du siècle"." Mais si Benoît Magimel peut avoir du plaisir à s'investir physiquement dans un personnage, il insiste : c'est le jeu qui doit primer. Selon lui, Il "ne faut pas oublier le ventre", et "bosser l'intériorité". Mais pour cet habitué des plateaux de cinéma (il a été révélé en 1988 pour son rôle de "Momo" Groseille dans "La vie est un long fleuve tranquille"), ce processus semble, d'après ses propres dires, s'appliquer "inconsciemment". "Quand je joue un collaborationniste dans "La douleur", je prends du poids parce que le mec, alors que la France occupée est en pleine récession, bouffe plus qu'à sa faim", conclut-il.
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