Cancers, maladies neurodégénératives : et si la salive pouvait devenir un nouvel outil de diagnostic ?
Pourra-t-on un jour détecter des pathologies en observant un postillon ? Des chercheurs planchent sur ce qui pourrait devenir un outil de diagnostic simple et sans douleur. Une prouesse rendue possible car ce liquide renferme des biomarqueurs, c’est-à-dire des molécules que l’on peut suivre en lien avec une maladie.
C’est d’abord dans le domaine de la santé des femmes que la salive suscite un formidable espoir. Les patientes qui souffrent d’endométriose, maladie causée par une migration des cellules de la muqueuse de l’utérus vers d’autres organes (vagin, vessie, côlon..) doivent attendre en moyenne entre 7 et 10 ans pour qu’un diagnostic soit posé. Le test de diagnostic salivaire, Endotest de Ziwig, qui donne un résultat en 10 jours pourrait bouleverser la prise en charge. Cette révolution est due à la découverte des micro-ARN par les scientifiques Victor Ambros et Gary Ruvkun, récompensés du prix Nobel de médecine. Les micro-ARN sont de petites molécules non codantes qui régulent l’expression des gènes et qui sont dérivées de l’ADN. Des tissus atteints par une pathologie ou des tumeurs peuvent les relarguer dans la circulation sanguine. On peut ensuite suivre ces biomarqueurs dans le sang, puis dans la salive. "L’évolution du séquençage à haut débit permet de faire une photo haute définition grâce à des machines qui mesurent les petites molécules dans une goutte de salive", se réjouit Yahya El Mir, fondateur et président de Ziwig, la biotech française qui commercialise le premier (...)