Histoires de femmes infidèles : "J’ai une tenue spéciale et des rituels quand je vois mes amants"

Rear view of depressing young woman watching sunset at the park. Self-care for mental wellbeing concept.
Histoires de femmes infidèles : "J’ai une tenue spéciale et des rituels quand je vois mes amants"

En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontres spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, elles étaient 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce seront les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.

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Magali a 42 ans et elle est en couple depuis 14 ans avec William : "Nous, on est un couple à la vie à la mort. On a jamais eu de grande crise, on ne s’engueule jamais, on s’aime comme au premier jour et on se le dit tout le temps. On a les mêmes envies, les mêmes projets, les mêmes amis. C’est mon âme soeur." Mais Magali est aussi infidèle depuis 5 ans : "Ça s’est fait comme ça, comme une envie qui a grandi jusqu’à devenir impossible à réfréner. Au début c’était un doute, une petite pensée parasite et puis après ça a viré à l’obsession. J’ai sauté le pas avec un mec trouvé sur une application et je n’ai pas réussi à m’arrêter."

Magali voit régulièrement d’autres hommes que son compagnon : "Je m’arrange pour organiser ça environ une fois par mois. C’est difficile parce qu’avec mon mec on est tout le temps collés ensemble, c’est pour ça que ça ne pourrait pas être plus et c’est une bonne barrière. J’essaye de ne pas trop développer de relation secondaire donc je ne vois pas trop les gens plus de 2 ou 3 fois. Et ce qui compte plus c’est ce que j’ai développé autour."

Vidéo. "L’infidélité féminine est plus courant qu’on ne l’imagine.

Ses habitudes sont en effets importantes : "J’ai une tenue spéciale et des rituels. Je m’habille toujours avec la même robe, avec des collants en hiver et sans le reste du temps. Je mets le même parfum, je me lave à fond avant avec un gommage avant la douche et une huile pour le corps après. En terme de lingerie, j’ai deux parures que j’utilise spécialement pour ça. C’est important pour moi cette préparation parce que ça circonscrit aussi l’expérience. C’est quelque chose qui n’est pas dans le quotidien. Mon compagnon ne remarque rien parce que je m’arrange pour que ce soit à des horaires où il n’est pas là. La préparation est comptée dans mon temps de liberté. Elle participe aussi au plaisir. Je commence à m’exciter dès que je commence mes rituels."

Un temps pour elle

Magali aime ce temps qu’elle s’accorde : "Je ne vais pas dire que c’est comme du temps de selfcare parce que ce serait abusif mais il y a peu de moments dans ma vie où je fais autant attention à moi, où je m’offre le luxe de me préparer avec autant d’attentions, avec des produits que j’aime et qui sentent bon. Ça, je le fais pour moi. J’ai conscience que mes amants s’en foutent un peu, qu’ils ne font pas attention. Je le fais pour me sentir sexy moi, comme ces rendez-vous me font me sentir sexy. C’est presque de la masturbation. Aucun de ces hommes n’a ébranlé mon amour pour mon compagnon. Ils sont là pour le plaisir. On dit souvent que ce sont les hommes qui fonctionnent comme ça mais moi je sais que les femmes peuvent très bien avoir envie de sexe pour du sexe."

Vidéo. "Les femmes qui se masturbent, c’est considéré comme tellement "sale" qu’on n'en parle jamais"

Une étape mais pas un projet de vie

Magali ne se voit pas continuer toute la vie : "Je ne suis pas une cougar dans l’âme et je ne veux pas être la mamie qui se tape des petits jeunes. Je pense qu’il y a peu d’hommes de 50 ans qui datent juste pour le sexe. Je me trompe peut-être mais c’est l’impression que j’ai. Donc quand j’aurais l’impression que j’aurais une trop grande différence d’âge avec les hommes volontaires, j’ai prévu d’arrêter. Je n’en ai pas besoin pour vivre et je peux me trouver d’autres plaisirs. Je pense quand même que je vais repenser avec nostalgie à ces souvenirs parce que c’est une image de moi qui me plait beaucoup. Quand je le fais, je ne me dis pas que je trompe mon homme, je me dis que je suis tout à fait moi, comme une version parfaite, hyper sexy et confiante, de moi. Cette énergie me fait du bien."

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