Lio, abstinente sexuelle depuis ses 50 ans : "Je n'ai plus du tout eu envie d'aucune introduction, même pas d'un coton-tige !"
La chanteuse Lio, 61 ans, est connue pour son franc-parler. Ce mercredi 18 octobre, elle va une fois de plus avoir l'opportunité de le prouver. En effet, à l'occasion de la journée mondiale de la ménopause, l'artiste a participé au documentaire "Ménopositive", diffusé par Téva. Parmi les témoignages collectés figure son entretien avec Augustin Trapenard dans "Boomerang", sur France Inter, le vendredi 11 septembre 2020. Lio y explique pourquoi elle a fait le choix de l'abstinence.
Lio ne souhaite plus de relations sexuelles. C'est en tout cas ce qu'elle a fait savoir à Augustin Trapenard, dans l'émission "Boomerang", sur France Inter, le vendredi 11 septembre 2020. "Je suis en abstinence. Ça fait déjà depuis mes 50 ans. Je ne couche plus", a-t-elle déclaré. Questionnée sur le tabou du désir féminin, elle a confié ne pas être familière de ce désir, ne jamais se l'être autorisé. "Je ne le connais pas (...) Parce qu’en fait il a été hypothéqué, forclos par le désir des hommes à qui j’ai voulu plaire, parce qu’ils prennent toute la place", a-elle affirmé. Lio avait cependant mentionné en plaisantant une "notable exception" dans son abstinence, avec un "gentil ours"...
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"Plus rien ne s'introduisait en moi !"
Pour Lio, son abstinence est un choix politique. "Je ne vous le raconte pas parce que c’est évidemment de l’ordre de l’intime, de l'ordre du politique mais c'est [...] parce que je ne veux plus, je ne veux pas payer et je ne veux pas avoir un rapport qui est celui d'un intérêt", a-t-elle expliqué. "Je ne veux plus de ça, je ne veux plus de ce rapport-là avec mon corps en compagnie des hommes et on demande toujours une rétribution trop, trop forte à la femme", a-t-elle ajouté. Avec cette décision, Lio se retire volontairement du "marché de la bonne meuf", évoqué par Virginie Despentes dans "King Kong Théorie". Le temps passé à être désirable, l'argent dépensé pour être belle dans les yeux des hommes peuvent alors servir à autre chose.
À l'occasion du documentaire Ménopositive, Lio s'est à nouveau exprimée sur le sujet, comme le rapporte Femme Actuelle. "Je n'ai plus du tout eu envie d'aucune introduction, même pas dans les oreilles, même pas d'un coton-tige en fait, plus rien ne s'introduisait en moi ! Que moi, avec moi", a-t-elle détaillé.
"Pourquoi le sexe de la femme fait peur ?" lui a aussi demandé Augustin Trapenard. "Parce qu'il faut le dominer, et qu'il est indominable. Il est d'autant moins dominable qu'il n'est pas aussi violemment expressif dans son désir qu'un phallus qui se dresse. Le désir de la femme est beaucoup plus subtil, mouillé, délicat, beaucoup moins expressif dans sa démonstration", a analysé son invitée, qui regrette que le désir féminin soit encore relégué au second plan.
De plus en plus d'abstinents ?
Des déclarations importantes, tant l'injonction à jouir est présente dans notre société. Les couples s'inquiètent de la fréquence à laquelle ils font l'amour, et le summum du "cool" pour les femmes semble maintenant parfois être de se présenter comme la fille décomplexée, libérée et féministe qui parle de sexe sans tabou et recommande des sextoys à tour de bras. S'il n'y a rien de mal à cela, l'omniprésence du sexe, via le porno, les réseaux sociaux, et même la publicité, renvoie aux personnes abstinentes et/ou asexuelles, que leur absence de désir et d'activité sexuelle est un problème.
Pourtant, les jeunes notamment sont de plus en plus nombreux à réduire leurs rapports sexuels. En février 2023, une étude Ifop révélait que 42 % des jeunes Français de 18 à 25 ans n'avaient connu aucun partenaire sexuel durant l'année écoulée. Il y a huit ans, seulement 25 % des jeunes interrogés ne déclaraient aucun rapport sexuel pour l'année écoulée. Qu'elle soit politique, contrainte, résultant d'un trauma, ou une préférence, l'absence d'activité sexuelle se doit d'être respectée, sans être stigmatisée. Lio l'a bien compris, autant s'emparer soi-même du sujet et nommer les choses pour battre en brèche les idées reçues et se défaire du poids de la culpabilité. De quoi en inspirer d'autres ?
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