Comment mieux dépister les troubles bipolaires ? Les réponses d'un psychiatre

Entre 1 et 2,5 % de la population, soit 650.000 à 1,6 million de personnes, souffrent en France de trouble bipolaire. Un nombre approximatif mais déjà important, qui masque une réalité sans doute supérieure encore, selon la Haute autorité de santé. Pourquoi ? Parce que la maladie est difficile à dépister. En moyenne, les patients errent entre 8 et 10 ans, avant d’être reconnus. Pour accélérer le processus, la recherche scientifique se mobilise.

Dans les périodes d’exaltation, les patients montrent une énergie et une sociabilité renforcées, un regain de confiance en soi et d’euphorie et ont des insomnies. Dans les phases dépressives, ils souffrent de tristesse, d’un manque d’envie, d’un sentiment de vide, de troubles de l’appétit et du sommeil. Ces symptômes multiples, variables et communs à d’autres pathologies sèment le doute. "De nombreuses personnes ne consultent que pour les symptômes dépressifs et sont traités avec des antidépresseurs qui peuvent déclencher une phase d’exaltation", prévient le Dr Boris Chaumette, psychiatre au GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences (hôpital Saint-Anne) et chercheur à l’Inserm. Par ailleurs, les changements de comportements orientent parfois à tort vers le trouble borderline. "C’est autant de temps perdu pour le patient qui n’est toujours pas traité correctement", regrette le Dr Chaumette.

Le repérage est établi par le généraliste ou un psychiatre, sur la base des symptômes évoqués, de leur récurrence, de leur intensité et de leur inscription (...)

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