Poly-Amours - Ludivine, 33 ans : "À cause de ça, j’ai eu beaucoup de propositions de plans cul"
À 33 ans, Ludivine n’a jamais réussi à être en couple monogame : "Après des années à me dire que c’était peut-être moi le problème, j’ai décidé de devenir polyamoureuse."
À 33 ans, Ludivine n’a jamais réussi à être en couple monogame : "J’ai beaucoup été sur des applications de rencontre, j’ai eu beaucoup de plans d’un soir mais je n’ai trouvé personne avec qui me poser et construire quelque chose. J’ai croisé beaucoup de mecs toxiques, beaucoup de mecs avec un problème d’engagement et qui voulais juste profiter. Personne d’un peu sympa qui a cherché à vraiment me connaître. Après des années comme ça, à me dire que c’était peut-être moi le problème, j’ai décidé de devenir polyamoureuse."
"Ça m’a fait du bien de me dire que j’étais peut-être sur la bonne voie"
Pour Ludivine, c’est un changement de vie global : "J’ai choisi de devenir polyamoureuse mais j’ai aussi tout changé à ma vie. J’avais besoin de renouveler l’air, de rencontrer d’autres personnes, de découvrir de nouvelles choses. Je me suis installée dans une autre grande ville, dans un autre pays. J’avais déjà des amis là-bas donc j’y suis allée en confiance. Là-bas, je me suis inscrite sur une application de rencontre comme j’avais l’habitude de le faire mais j’ai précisé que j’étais polyamoureuse en bio. J’ai eu beaucoup de propositions de plans cul, je pense que ça a donné le signal que j’étais libre et que je ne voulais pas m’engager. Mais une fois que j’ai fait le tri, je suis tombée sur des gens qui me faisaient des vraies propositions. D’autres mecs polyamoureux qui voulaient une vraie histoire. Ça m’a fait du bien de me dire que j’étais peut-être sur la bonne voie."
Vidéo. Le grand A : polyamour
Au bout de trois mois, Ludivine rencontre un homme : "Celui qui est devenu mon amoureux n’est pas techniquement polyamoureux, mais il croit que c’est un modèle qui peut marcher. Il était curieux de ce que c’était et m’a proposé un rendez-vous pour en parler. Ça a été un coup de foudre réciproque. Ensuite, on a parlé du fait que je ne voulais pas revenir à la monogamie, que je me sentais plus à l’aise et plus libre comme polyamoureuse. Il a accepté. Pour lui, c’était naturel vu que c’était comme ça que je m’étais présentée à lui. On est ensemble depuis presque un an et j’ai eu deux histoires en parallèle. Une qui a duré deux mois et une autre de six mois. À chaque fois, on s’est quittés d’un commun accord parce que ça ne marchait pas. Ils n’étaient pas assez impliqués à mon goût dans la relation."
"C'est le modèle relationnel qui profite le plus aux femmes"
Ludivine croit toujours au polyamour : "Plus je le pratique, et plus je crois que c’est le modèle relationnel qui profite le plus aux femmes. Je suis libre de faire ce que je veux, de voir qui je veux, d’être amoureuse ou d’avoir envie de sexe si je veux. Il suffit juste que j’en parle avec mon partenaire et que je respecte ses besoins à lui aussi. On n'a jamais eu d’engueulades sur mes envies ou sur ce que j’avais envie de vivre. En dehors de mes temps de liberté, on vit une vie de couple très classique. On a un appartement ensemble et on vit avec son chat. J’ai rencontré sa famille et il a rencontré la mienne. On a des discussions sur le fait qu’on veut des enfants et peut-être une vie un peu plus hors de la ville. On a envie de voyages ensemble. On se plaint de nos travaux respectifs. Ça n’a pas changé tout ça. La différence c’est que je ne me sens pas enfermée, que je trouve qu’il y a plus de respect, qu’on est plus à l’écoute l’un de l’autre. Ça ne ressemble pas du tout à ce que j’ai connu avant et ça me fait l’aimer encore plus."
Pour la suite, Ludivine espère trouver un deuxième partenaire : "Je veux expérimenter une seconde relation plus longue. J’aimerais beaucoup partager tout ce que je vis de formidable avec mon amoureux avec une deuxième personne. Qu’on puisse vivre certaines choses à trois. Et je ne parle pas forcément de sexe. Je me suis beaucoup renseignée sur ce que le polyamour pouvait avoir de politique et je crois que c’est aussi un geste contre l’individualisme qu’on nous pousse à pratiquer dans nos sociétés. Je veux des moments communautaires, construire des choses en groupe, partager des valeurs avec plus de personnes que dans juste dans mon couple. Ça prend du temps, mais j’y crois."
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