Précarité menstruelle : des protections hygiéniques distribuées gratuitement par le gouvernement en septembre 2020
À l’occasion de la journée mondiale de l'hygiène menstruelle, le gouvernement a annoncé, via une tribune publiée sur le site du Huffington Post, la distribution gratuite de protections hygiéniques aux femmes précaires. La mise en place de cette “expérimentation” aura lieu dans une partie de la France, au mois de septembre 2020.
S’alimenter ou s’acheter des tampons et serviettes quand on a ses menstruations, cela ne devrait pas être un choix pour les femmes. Pourtant, 1,7 million d’entre elles ne disposent pas de suffisamment de protections hygiéniques en France, selon un sondage Ifop pour l'association Dons solidaires. Selon une enquête de 60 Millions de consommateurs datant de mars 2019, les femmes dépenseraient en moyenne 24,6 euros par an pour leurs protections hygiéniques, qui ne sont pas considérées comme un produit de première nécessité donc qui ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Et ce chiffre n’est évidemment qu’une estimation puisque chaque femme est différente et n’a pas le même cycle menstruel ni la même abondance de flux.
Les protections gratuites ? Un doux rêve pour certaines, un combat de longue haleine pour les féministes (un hashtag #StopPrécaritéMenstruelle avait même été lancé par Les Glorieuses), un espoir pour de nombreuses associations et bientôt une réalité pour les femmes les plus précaires.
Des protections menstruelles gratuites pour les femmes précaires
Dans une tribune parue dans Le Huffington Post, les “femmes du gouvernement engagées” annoncent une très bonne nouvelle : la distribution de protections hygiéniques gratuites pour les femmes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. Le but ? “Permettre à toutes les femmes d’avoir accès à des protections hygiéniques”.
Dès le mois de septembre 2020, une “expérimentation” va avoir lieu dans la région du Haut-Rhin. Des protections menstruelles y seront mises à disposition des élèves du second degré et des étudiantes mais aussi des détenues, des femmes précaires et sans abri. Le tout, gratuitement. Concrètement, les serviettes hygiéniques et tampons seront disponibles “dans les épiceries sociales, accueils de jour, les foyers et les centres d’hébergement, les établissements d’incarcération, mais aussi les établissements du second degré et les universités” et “des maraudes permettront de distribuer des protections aux femmes en difficulté”
En parallèle, l'association Règles élémentaires - qui lutte contre la précarité menstruelle - va recevoir une dotation de 60 000 euros “pour soutenir les collectes et la distribution de produits d’hygiène, sensibiliser, informer et former les intervenants sociaux et bénévoles et intervenir auprès des femmes en situation de précarité”.
Briser le tabou de la précarité menstruelle
“Il a fallu attendre 2019 pour que les règles deviennent un sujet politique à l’Assemblée nationale et au Gouvernement”, déplorent la secrétaire d’État à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa et la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson. Un sujet encore tabou, qui l’est encore plus quand il est question de précarité menstruelle puisque cette dernière augmente souvent l’absentéisme dans le milieu scolaire. Mieux vaut tard que jamais.
“Il n’est pas acceptable que des femmes en situation de précarité arbitrent entre un paquet de pâtes et des protections, il n’est pas acceptable que des jeunes filles fassent mine d’avoir oublié des serviettes chez elle pour s’en procurer ailleurs. Ça n’est pas parce que la société a décidé que les règles devaient être un sujet tabou que les femmes doivent se sentir honteuses et subir une double peine avec la précarité”, peut-on lire dans le document qui conclut : “Les règles, c’est naturel. Ne pas pouvoir se procurer des protections, non”.
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