Slimane victime de racisme et d'homophobie, il pousse un coup de gueule : "On m'a traité d'arabe, de PD"

Juré de "The Voice Kids", dont la neuvième saison débute ce mardi 4 juillet, Slimane connaît un beau succès depuis sa victoire dans la version "adultes" de l'émission, en 2016. Mais la réussite entraîne sont lot de jaloux et d'envieux. Ainsi, le chanteur, exposé médiatiquement, a été la cible de remarques homophobes et racistes. Mais, désireux de ne rien laisser passer, il a condamné publiquement et fermement ces attaques pour montrer qu'elle ne sont tolérables pour quiconque.

CANNES, FRANCE - NOVEMBER 09: Slimane Nebchi a.k.a. Slimane attends the 21st NRJ Music Awards At Palais des Festivals on November 09, 2019 in Cannes, France. (Photo by Toni Anne Barson/FilmMagic )
Slimane victime de racisme et d'homophobie, il pousse un coup de gueule : "On m'a traité d'arabe, de PD". (Photo by Toni Anne Barson/FilmMagic )

Fils de parents algériens, Slimane est né à Chelles, en Seine-et-Marne, en 1989. Il grandit aux Lilas, une commune de Seine-Saint-Denis. C'est à l'adolescence qu'il découvre le chant, en intégrant une chorale de gospel. La passion est née. Après avoir décroché son bac, il intègre plusieurs écoles de musique et chante dans des bars. C'est grâce à l'émission "The Voice", qu'il remporte en 2016, que Slimane est révélé au grand public.

Vidéo. La minute de Slimane

"J'ai appris à prendre du recul face à ça"

Cette nouvelle exposition attire aussi les commentaires désobligeants, surtout sur les réseaux sociaux. Des propos qui atterrent Slimane : "Je n'ai pas honte de le dire... On m'a traité d'arabe, de PD et de je ne sais plus quoi", a énuméré celui qui reste très discret sur sa vie privée (on sait seulement qu'il est le père d'une petite fille, Esmeralda, née en 2022) sur le plateau de "Salut les terriens", sur C8, en 2018.

"Malheureusement, le succès n'occulte pas la haine des réseaux sociaux. Ça vous fait du mal ?", l'a relancé l'animateur Thierry Ardisson. "Ça m'en a fait, aujourd'hui ça m'en fait beaucoup moins, j'ai appris à prendre du recul face à ça. Je n'avais jamais connu ça, je viens d'une cité où sur le même palier, il y a des juifs, des musulmans, des chrétiens et on mange tous les uns chez les autres. Je ne connaissais pas tout ça, et en évoluant dans le milieu de la musique non plus, parce que c'est quand même un milieu assez ouvert", a répondu le chanteur.

"Je ne veux pas faire partie de ceux qui se taisent"

Au lieu de rester dans son coin à se morfondre, ou de choisir d'ignorer les critiques, Slimane a décidé de les affronter frontalement, il s'est donc appliqué à répondre à certaines remarques : "C'est parce que des gens n'ont jamais répondu à certains c*ns qu'on a vécu les pires misères de la Terre. Et je ne veux pas faire partie de ceux qui se taisent. (...) Je ne sais pas si on peut rééduquer les gens, et ce n'est pas ma place, mais en tout cas je peux mettre en lumière le manque d'éducation, c'est important."

Ainsi, sur Twitter, il avait adressé en 2017 déjà un message à ses "haters" : "Arabe, PD, black, musulman, juif, français, hetero, amoureux des fleurs ! Qui que je sois, je suis bien heureux de ne pas être vous."

"Je me dis 'toi tu as la chance de pouvoir en parler'"

Conscient de l'impact qu'il peut avoir de par sa notoriété, Slimane a décidé d'user de son influence pour défendre certaines causes qui lui tiennent à coeur : "Quand j'ai été face à ça, je me suis dit 'ah ouais quand même ça existe et peut-être que s'il t'arrive tout ça dans ta vie c'est ok pour faire de la musique, mais c'est ok peut-être aussi pour essayer de défendre les choses en lesquelles tu crois", a-t-il expliqué dans le programme "Salut les terriens".

Vidéo. Les confidences de Slimane sur sa fille Esmeralda et sur la notoriété

Ainsi, il n'a pas hésité à évoquer le racisme qu'il a pu subir dans la vraie vie, depuis son plus âge, en donnant l'exemple des -multiples- contrôles au faciès qu'il a pu subir : "À un moment donné quand on a la chance d'avoir une tribune, il faut l'utiliser. Pour toutes les fois où je me suis fait contrôler, depuis que je suis tout jeune. Un jour, j'avais des livres dans mon sac, et le mec m'a dit 'ah toi tu lis ?'. Ça commence là. Pour toutes les fois où mes frères se font contrôler, mes cousins, mes cousines se font contrôler. Je me dis 'toi tu as la chance de pouvoir en parler'."

"Un minimum de psychologie dans la manière de faire les contrôles"

"Ce n'est même pas pour moi que je me suis vexé, je me suis mis à la place de mon petit frère qui a 18 ans, qui est en pleine construction, et qui se fait contrôler, et son pote non, pourquoi ? Je me dis qu'un minimum de psychologie dans la manière de faire les contrôles c'est toujours bien. Tu peux prendre trois-quatre cartes d'identité, ça ne te coûte rien, et au moins la personne qui se fait contrôler ne se sent pas différente", a proposé Slimane.

À l'heure où l'affaire Nahel (adolescent de 17 ans d'origine maghrébine, tué le mardi 27 juin 2023 par un policier lors d'un refus d'obtempérer) crée l'indignation et mobilise dans la rue, relançant la question des violences policières et du racisme au sein des forces de l'ordre, ses mots résonnent encore plus forts.

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