Vincent Dedienne, lui-même adopté, a un avis tranché sur la parentalité : "Dans notre pays, je privilégierais l'adoption à la reproduction"

L'acteur et humoriste Vincent Dedienne était l'invité du podcast "Un bon moment", de Kyan Khojandi et Navo, aux côtés de l'actrice Isabelle Nanty, ce lundi 23 octobre. Au détour de la conversation, ils ont évoqué l'adoption, Vincent Dedienne ayant été adopté et Isabelle Nanty ayant une fille adoptive, Tallulah. Et il semblerait que l'ancien chroniqueur de "Quotidien" ait un avis très tranché sur la question.

TOPSHOT - French actor Vincent Dedienne poses during a photo session at the Bouffes du Nord theater in Paris, on January 6, 2022. (Photo by JOEL SAGET / AFP) (Photo by JOEL SAGET/AFP via Getty Images)
Vincent Dedienne, lui-même adopté, a un avis tranché sur la parentalité : "Dans notre pays, je privilégierais l'adoption à la reproduction". (Photo by JOEL SAGET / AFP) (Photo by JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

Vincent Dedienne a été adopté à 5 mois par un instituteur et une éducatrice spécialisée. L'humoriste et comédien apprend très tôt, à 5 ans, que ses parents ne sont pas ses parents biologiques. Il dit lui-même n'en avoir jamais vraiment souffert, ni spécialement cherché à en savoir davantage sur son passé.

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"Je m'étais préparée, elle non, loin de là"

Invité dans le podcast "Un bon moment", de Kyan Khojandi et Navo, ce lundi 23 octobre, Vincent Dedienne a eu l'occasion d'évoquer ce sujet : "J'ai bien aimé cette histoire dans ma vie, ça me fait une énigme", a-t-il déclaré, ajoutant : "J'adore cette adoption, dans ma vie. Je suis tombé sur des gens extraordinaires, voilà. Et si j'avais été adopté par Isabelle Nanty, j'aurais bien aimé aussi." À ses côtés se tenait effectivement l'actrice Isabelle Nanty, qui elle a adopté en 2004 une petite fille d'origine chinoise, âgée d'un an et demi, Tallulah.

"Vous avez l'adoption en commun", leur a fait remarquer Navo. "Oui, mais je pense que l'adoption appartient à la personne qui est adoptée" a estimé Isabelle Nanty. Et de poursuivre : "Je dis toujours que ma fille et moi, on s'est adoptées. Je pense que le boulot pour elle était bien supérieur à ce que je pouvais moi conceptualiser. Je m'étais préparée, quand même. Elle non, loin de là. Je pense que je n'aurais jamais pu avoir, moi, un enfant biologique plus génial que cet enfant qui m'a été envoyé. C'est toujours des histoires extraordinaires et un don, cet abandon. C'est horrible."

Pour la comédienne, l'adoption est donc une aventure dont il est difficile, malgré tout, de se réjouir totalement lorsqu'elle débute : "On fait des démarches pour adopter, pour transmettre son amour de la vie, pour être parent. Mais en fait, on ne peut pas se réjouir de ça. Parce que le départ de cette aventure de parent, est basé sur un grand malheur. Chacun après élabore le truc, mais nous, ça ne nous appartient pas, ce malheur. On est hors de ce malheur-là, et pourtant, on est le seul référent de ce malheur-là. L'adoption, ce n'est quand même pas une anecdote."

"Il faut arrêter de faire des enfants"

Pour autant, lsabelle Nanty l'a affirmé : elle adore être mère, même si certaines remarques ont pu l'effrayer vis-à-vis de la parentalité. "Quand moi, j'allais être maman, j'ai découvert que les langues se déliaient, et les gens, c'était horrible ce qu'ils disaient. Ils disaient des trucs horribles. (...) Donc je pense que chaque aventure est unique. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai kiffé, chaque minute, même compliquée de cette aventure de partage et de transmission. Maintenant, sur la transmission, je pense que je ne lui ai pas transmis grand chose (à sa fille; ndlr), et qu'un enfant est qui il est, dès qu'il arrive. C'est un accompagnement, c'est comme une fleur qu'on arrose. Mon père disait 'Passe devant, suis-moi'. Il y a un peu de ça. (...) Il n'y a pas de conseil, ça se fait. L'enfant, il faut lui faire vraiment confiance. Il sait déjà beaucoup de choses et de se dire qu'il sait beaucoup de choses va lui faire savoir encore plein d'autres trucs."

Vincent Dedienne, fort de sa propre expérience, a eu des propos assez forts, quant à lui, sur l'adoption : "Théoriquement, aujourd'hui, on est trop nombreux sur cette planète, ça ne marche plus. Il faut arrêter de faire des enfants. Il y a bien un moment où ça va aller à un point de non-retour. Je comprends qu'on fasse des enfants, je comprends l'envie de se reproduire, d'avoir un mini-soi... Je comprends toutes les bonnes raisons, et les mauvaises. À un moment donné, dans notre pays, je ne sais pas comment dire, je privilégierais l'adoption à la reproduction."

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L'humoriste n'en est cependant pas à son coup d'essai, et a, il l'avoue, peu d'affinités avec les enfants. Début octobre 2023, sur RTL, il a ainsi confié en plaisantant : "Ma chienne déteste les enfants, elle est comme moi. On est deux dans le quartier à ne pas supporter les enfants. (...) Gloire aux pédophobes ! Ne pas faire d'enfants aujourd'hui, c'est l'acte le plus écologique qui soit... Mes amis ils savent qu'aujourd'hui faire des enfants c'est hyper égoïste, ça contribue à tuer la planète."

Ces propos sont néanmoins à nuancer. Si s'abstenir d'avoir un enfant représente en effet un être humain qui pollue en moins, il faudrait peut-être d'abord commencer par tenter de réduire la consommation de ceux qui peuplent déjà la planète, avant de condamner les parents ou les futurs parents. Ainsi, le quotidien suisse Le Temps, reprend les propos de la démographe Jennifer D. Sciubba : "Si la croissance démographique amplifie l’impact environnemental du développement économique, […] les pays où la consommation de ressources matérielles et les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus élevées, sont généralement ceux où le revenu par habitant est le plus élevé et non ceux où la population augmente rapidement. […] Notre impact sur la planète est déterminé bien plus par nos comportements que par notre nombre".

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