Chute de cheveux : ce chiffre peut paraître effrayant mais "Il existe presque 25 alopécies différentes"

Phénomène naturel, la perte des cheveux peut, dans certains cas, devenir chronique et désagréable. Julie Pernet, trichologue nous donne quelques conseils pour retrouver des cheveux en bonne santé.

"Il existe près de 25 alopécies différentes", comment lutter contre la chute de cheveux ? (Photo : Getty Images)
"Il existe près de 25 alopécies différentes", comment lutter contre la chute de cheveux ? (Photo : Getty Images)

Au moment de laver nos cheveux, nous nous sommes toutes déjà retrouvées avec quelques mèches entre les doigts. À l'heure où les longues chevelures ont le vent en poupe, retrouver une grande quantité de noeuds de cheveux sur sa brosse, entre les doigts, sur une veste ou tout simplement sur son oreiller peut inquiéter. Avant de se lancer dans une recherche internet qui sera plus anxiogène que rassurante, Julie Pernet, docteur en pharmacie et trichologue certifiée, explique qu'il est tout à fait normal de perdre entre 50 et 100 cheveux par jour.

Toujours est-il que dans certains cas, la perte des cheveux peut-être la conséquence de nombreux facteurs. Selon l'experte, il existe différentes types de chutes de cheveux, la principale étant liée à un changement hormonal. Le stress, l'environnement, la fatigue, la pollution, et les saisons sont aussi responsables. Néanmoins pour certaines personnes, l'apparition de "trous" sur le crâne est une caractéristique précise d'une alopécie. Pour déterminer l'origine de cette perte de cheveux, un examen médical complet s'impose. Astuces, massages, recettes de grands-mères, complément alimentaires, traitement médicaux... le dr. Julie Pernet nous éclaire sur les causes, les astuces et les démarches à suivre pour garder une chevelure en bonne santé.

Se retrouver avec des mèches entre les doigts peut être impressionnant. Mais rassurez-vous, il est tout à fait normal de perdre ses cheveux. Julie Pernet explique "qu'un cycle capillaire normal évolue entre 2 et 7 ans". De manière générale, les cheveux ont une durée de vie divisée en 3 étapes : la phase anagène pendant laquelle les cheveux poussent, la phase catagène pendant laquelle ils sont au repos (elle dure en moyenne 3 à 4 mois), et la phase télogène qui correspond à la chute. Dans un process normal, on observe 90% de croissance et seulement 10% de chute. Cependant, chez certaines personnes, la dernière étape arrive bien plus tôt que prévu et les causes sont multiples.

"Il existe presque 25 alopécies différentes". Ce chiffre peut paraître effrayant, mais dans la majorité des cas, seulement 3 alopécies se distinguent des autres. La première n'est autre que l'alopécie androgénique. Elle correspond à un bouleversement hormonal très souvent observé chez les hommes. Les femmes aussi peuvent être concernées, notamment après un accouchement ou lors de la ménopause. Second dérèglement du cycle capillaire, l'effluvium télogène. Cette alopécie correspond à "une chute soudaine, due au changement de saison, des moments de stress, des maladies, ou même des moments de choc émotionnel". Julie Pernet précise que comme pour la peau, "les cheveux sont régulés par le stress, les hormones, l’environnement. On ne s'en rend pas forcément compte, mais ils sont le reflet de notre santé et de ce qui se passe dans notre corps". Troisième et dernière raison principale, les champignons comme les teignes. Ces infections cutanées sont provoquées par des champignons et certaines maladies immunologiques. Mais rassurez-vous, cette catégorie "ne représente que 5% de toutes les alopécies existantes et sont diagnostiquées par des dermatologues".

Votre mode de vie peut aussi impacter la santé de vos cheveux. En effet, une forte consommation d'alcool et de tabac affaiblie la circulation sanguine et influence, ainsi, la microcirculation du cuir chevelu. Dernière cause de la chute de cheveux, les traitements agressifs à outrance. Les décolorations, les brushings, les lissages et les défrisages sont très agressif envers la fibre capillaire. Mais comment différencier une chute de cheveux normale d'une perte inhabituelle ? "Dans le cadre d’une maladie pathologique, on peut remarquer des chutes vraiment très diffuses et très impressionnantes, mais aussi des trous". L'experte trichologue précise alors que "si une chute de cheveux est observée en dessous de 18 ans, la consultation s'impose. Au-delà, on peut tous avoir du stress ou des choses qui se passent dans nos vies".

Mais quels sont les gestes à adopter pour limiter la chute de cheveux et favoriser leur repousse ? En tant que trichologue certifiée, Julie Pernet explique qu'il "faut d’abord stimuler la microcirculation du cuir chevelu, donc stimuler la circulation sanguine" à l'aide de massages ou d'accessoires accessibles à tous. Il est tout à fait possible d'utiliser nos mains, mais aussi des brosses stimulantes et des dermarollers. Inspiré de la médecine esthétique et de ses différentes pratiques (microneedling, PRP et mésothérapie), le dermaroller réalise des minis perforations au niveau du cuir chevelu, la peau est alors préparée à recevoir les nutriments directement dans le bulbe. Cette technique "stimule la production de collagène et la circulation sanguine. Elle offre aussi un meilleur apport d’oxygène et de nutriments aux follicules pileux". Dernière innovation technologique, les masques LED. Connus pour leur efficacité sur le visage, ils sont aussi "très intéressants pour stimuler la microcirculation du cuir chevelu".

En revanche, pour ce qui est des alopécies liées à un dérèglement hormonal, un traitement s'impose. Julie Permet déclare que 2 médicaments peuvent jouer sur l'aspect hormonal de la maladie : le finasteride et le minoxidil. Dans tous les cas, avant de se lancer dans la prise de compléments alimentaires, il est indispensable de réaliser un examen clinique ainsi qu'un bilan sanguin : "Cela va permettre de vérifier qu'il n'y ait pas de carence en fer, en vitamine D ou en magnésium et de constater, ou non, un déséquilibre hormonal ou un problème de thyroïde". L'experte indique que les compléments alimentaires peuvent être intéressants uniquement lorsqu'ils comblent une carence. Quid des recettes de grands-mères maison ? "Personnellement, je ne suis pas pour du tout. Certaines recettes peuvent être efficaces, mais la plupart ne sont jamais vraiment assez concentrées". Très régulièrement recommandée sur TikTok, l'infusion de romarin n'est pas un véritable remède. "C’est beaucoup trop dilué pour être efficace". Pour qu'un produit soit effectif, il doit être en contact avec la peau pendant 10 minutes minimum. En revanche, les huiles essentielles comme le romarin ont été cliniquement étudiées et validées dans le cadre d'une chute de cheveux. "Elles sont cependant à éviter sur les cuirs chevelus sujets aux dermatites séborrhéiques puisqu'elles peuvent déstabiliser le microbiome".

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