Emily Ratajkowski se confie sur la dureté du mannequinat : "On vous fait vous sentir comme de la m*rde"

Emily Ratajkowski se confie sur la dureté du mannequinat :
Emily Ratajkowski se confie sur la dureté du mannequinat : "On vous fait vous sentir comme de la m*rde". (Photo by Jamie McCarthy/Getty Images for PEN America)

Mannequin à la renommée internationale, Emily Ratajkowski est notamment connue pour avoir défilé pour les plus grandes marques de luxe. En 2022, la trentenaire a lancé son podcast "High Low with Emrata", où elle se confie sur son quotidien de mère célibataire, mais aussi sur sa carrière et sur la place des femmes dans la société. Dans un épisode mis en ligne le 18 mai, la mannequin a dévoilé les coulisses de ses débuts. Elle y dépeint un monde très dur envers les modèles.

Emily Ratajkowski a démarré sa carrière de mannequin très tôt, comme de nombreuses jeune filles. Elle a 12 ans lorsqu'elle pose pour la première fois pour un photographe professionnel, un ami de ses parents. À l'époque, elle a de nombreuses passions, comme la danse, le piano, le théâtre ou encore le football. "Mes parents étaient tous les deux professeurs. Ils ne s'attendaient pas à ce que je devienne enfant-acteur ou enfant-mannequin" s'est-elle souvenue dans un épisode de son podcast "High Low with Emrata" consacré à sa carrière, mis en ligne le 18 mai.

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Pourtant, très vite, Emily Ratajkowski commence à participer à des castings en tant que modèle. À 14 ans, elle signe avec l'agence de mannequins Ford Models. Sa mère s'organise pour la conduire à tous ses rendez-vous, jusqu'à ses 16 ans, âge auquel les américains peuvent obtenir leur permis de conduire. "C'était une expérience étrange", a constaté la modèle. Désormais trentenaire, elle souhaite alerter les jeunes aspirantes mannequins et leur famille sur la dureté de cette industrie. "Les agents diront des choses pour vous mettre en valeur et il est important, si vous envisagez une carrière pour votre enfant ou pour vous-même, de penser aux rêves qu'ils vont vous vendre. Ils diront 'elle va devenir une star.' Cela ne veut pas dire qu'ils ne croient pas en vous, c'est juste un business. Il est très important de se rappeler qu'ils ne s'intéressent pas seulement à vos intérêts personnels."

"J'ai appris très tôt à faire face au rejet"

Emily Ratajkowski est consciente que son adolescence a été différente de celle de ses camarades. Ainsi, elle reconnaît avoir manqué plusieurs jours d'école, mais ne le regrette pas : "En manquant un jour d'école, je gagnais plus d'argent que mes amies en un mois qui travaillaient comme serveuse, dans une cafétéria ou à la pizzeria. Cela me paraissait génial."

Cependant, en plus du temps et de l'énergie que cela pouvait lui prendre ainsi qu'à sa famille, la trentenaire a estimé que sa carrière précoce dans le mannequinat lui avait laissé quelques séquelles pendant longtemps, notamment en ce qui concerne son estime d'elle-même. "C'était vraiment fou. Imaginez, vous faites deux heures et demie de voiture, parfois trois heure et demie, en fonction du trafic, pour un truc de quatre secondes où un directeur de casting vous regarde de bas en haut et peut-être vous fait vous sentir comme une m*rde, et ensuite vous remontez dans la voiture. Cela m'a vraiment endurcie. J'ai appris très tôt à faire face au rejet, j'ai été confrontée très tôt au fait que les gens avaient des opinions sur mon corps et sur ce à quoi je ressemblais. J'ai appris a être très consciente de mon apparence physique très jeune. C'était très dur, je ne vais pas mentir. (...) Être un adolescent est déjà dur, voir son corps se développer est déjà dur, donc oui, c'était mon expérience" a-t-elle confié.

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"J'étais tellement dure avec moi-même"

Et si Emily Ratajkowski se frotte à un milieu extrêmement concurrentiel, elle est elle-même son propre juge et son propre bourreau : "Quand j'étais plus jeune, j'étais tellement dure avec moi-même, je tenais à ce que chaque photo soit parfaite. J'étais si nerveuse à l'idée de voir les photos, de savoir quelle photo ils allaient choisir pour la couverture d'un magazine, ou à l'intérieur... Je n'ai toujours pas le contrôle sur cela, en tant que jeune femme de 31 ans qui fait ce métier depuis dix ans. (...) Aujourd'hui j'ai appris à être beaucoup moins dure avec moi-même en général à propos de mon apparence. Cela ne veut pas dire que je me dis tous les jours que je suis belle. Parfois, j'aime vraiment une image et je me dis 'Wahou, je peux vraiment ressembler à ça' et parfois je me dis 'p*tain de m*rde, je suis la personne la moins attirante du monde', comme tout le monde."

Si Emily Ratajkowski assure avoir fait la paix avec son corps, et jouit aujourd'hui d'une carrière bien remplie, en continuant à défiler, à faire la Une des magazines et des campagnes de publicité, elle a également remarqué qu'une des périodes où elle a le plus travaillé correspondait à un moment extrêmement difficile de sa vie. Alors en couple avec son ex-mari, Sebastian Bear-McClard, le mannequin avait perdu énormément de poids : "Je travaillais énormément, ce qui est effrayant." Et de conclure : "Je pense aussi que la culture en général nous incite à penser que la minceur est une bonne chose, mais je ne vois pas les choses de cette façon."

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