Fièvre élevée, maux de tête, insuffisance rénale,… Peut-on mourir de leptospirose, la maladie transmise par l’urine des rongeurs, en buvant directement à la canette ?

Depuis des décennies déjà, la leptospirose fait peur. La rumeur raconte qu'on l'attraperait en buvant directement à la canette, mais qu'en est-il vraiment ?

Fièvre élevée, maux de tête, insuffisance rénale,… Peut-on mourir de leptospirose, la maladie transmise par l’urine des rongeurs, en buvant directement à la canette ? Crédit : Getty
Fièvre élevée, maux de tête, insuffisance rénale,… Peut-on mourir de leptospirose, la maladie transmise par l’urine des rongeurs, en buvant directement à la canette ? Crédit : Getty

Attraper la leptospirose en buvant à la canette ? Il y a 10 ans déjà, l'information faisait le tour d'internet. Sur les réseaux sociaux, un message assurait qu'une personne partie pique-niquer sur les bords du lac Léman avait fini à l'hôpital après avoir bu ses boissons directement à la canette. Elle n'en serait jamais ressortie vivante. "L'autopsie a révélé qu'il s'agissait d'une leptospirose fulgurante causée par une canette de boisson qu'elle avait prise sans verre", pouvait-on lire dans le message. Bonne nouvelle : cette rumeur est totalement fausse. Mauvaise nouvelle : la leptospirose est bien une vraie maladie. On vous explique.

La leptospirose est une maladie bactérienne transmise par l'urine des rongeurs. Selon l'Institut Pasteur, elle est bien souvent bénigne chez l'homme mais peut conduire à l'insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas. Dans sa forme modérée, la maladie se traduit par une fièvre élevée, des maux de tête, des douleurs musculaires ainsi que des douleurs articulaires.

En France, on estime que la leptospirose touche près de 600 personnes chaque année. Dans les régions tropicales, comme les collectivités d'Outre-mer Françaises, l'incidence est 50 à 100 fois plus élevée. Mais les plus exposés à la bactérie restent les éleveurs, les agriculteurs, les éboueurs ou encore les égoutiers, et non les vacanciers à l'apéro, une canette de soda à la bouche.

Chez l'homme, la bactérie de la leptospirose pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses. La transmission peut donc se faire à la suite d'une morsure de rat. Mais aussi de manière indirecte, au cours d'une activité nautique. Il est donc déconseillé, dans certaines régions et certains pays, de se baigner en eau douce lorsque l'on est porteur de plaies, et aussi de mettre la tête sous l'eau, pour éviter tout contact avec la muqueuse des yeux.

Quid des canettes sales que l'on retrouve au fond de la cave ? S'il sera toujours plus propre de les laver avant de les porter à notre bouche, elles ne sont en aucun cas responsables d'une potentielle infection à la leptospirose. Les bactéries de celle-ci survivent et se propagent dans les environnement humides et chauds. Et non sur les surfaces sèches comme celles des canettes.

Diagnostiquer la leptospirose n'est pas simple, en raison de la grande variété des symptômes que l'on peut trouver. "La confirmation biologique est difficile à obtenir, et fait appel successivement à des prélèvements bactériologiques et sérologiques", explique le ministère de la Santé sur son site.

Une fois fait, le traitement repose sur une prise en charge hospitalière ainsi qu'une prise d'antibiotiques. À cela s'ajoute un traitement symptomatique spécifique pour chaque complication.