Histoires de femmes infidèles - Aminata, 29 ans : "Je me dis que mes amants ont peut-être une femme chez eux, ça me rend beaucoup trop triste"

Aminata a 29 ans et elle est en couple depuis six ans. Mère au foyer, elle a une vie régie par l'emploi du temps de ses enfants. Pour déjouer l'ennui de l'après-midi, elle trompe son mari.

Histoires de femmes infidèles - Aminata, 29 ans : "Je me dis que mes amants ont peut-être une femme chez eux, ça me rend beaucoup trop triste". Photo : Getty Creative.
Histoires de femmes infidèles - Aminata, 29 ans : "Je me dis que mes amants ont peut-être une femme chez eux, ça me rend beaucoup trop triste". Photo : Getty Creative.

Aminata a 29 ans et elle est en couple depuis six ans : "Avec mon mari, on a fait connaissance pendant nos études. Mais quand je suis tombée enceinte, j’ai arrêté de travailler pour me concentrer sur le soin et l’éducation de nos enfants. J’avais une vision très romantique de l’amour, avec le coup de foudre et des choses comme ça. Mais finalement, on se dit très peu qu’on s’aime avec mon mari et il n’y a plus beaucoup de temps passé ensemble. Il fait sa vie pour ramener de l’argent et moi je m’occupe des enfants de mon côté. Je me dis souvent que si j’avais su que ça allait finir par ressembler à ça, je n’aurais pas fait ces choix. Mais je reçois très peu de soutien de la part des amies, de ma famille ou de celle de mon mari donc je supporte en silence."

"Je passais souvent une partie de mon après-midi à pleurer"

Maman de deux jeunes enfants, Aminata a une vie régie par les horaires de crèche et de maternelle : "Les trois dernières années, je n’ai fait que des aller-retours entre le maison et la crèche puis l’école maternelle. Je fais quelques courses au magasin près de chez nous et c’est ma seule sortie sans enfants. J’ai beaucoup subi ça. J’étais très déprimée et je passais souvent une partie de mon après-midi à pleurer quand je n’étais pas en train de faire du ménage dans la maison. J’ai fait des études, je n’aspirais pas à ça du tout. Et puis, j’ai commencé à tromper mon mari. Personne ne me touchait plus, j’ai pensé que ça avait un rapport avec ma déprime. J’ai mis une annonce sur internet sur un site de rencontre pour adultes. Je ne vois jamais les hommes chez moi, uniquement chez eux. Et à des heures spécifiques. Je ne suis libre qu’entre le moment où je dépose les enfants à l’école et celui où je vais les chercher. Ça fait trois heures dans l’après-midi, déplacements compris. Mais le fait de voir des hommes de temps en temps a tout changé. Avant, je pensais que c’étaient des heures maudites, maintenant j’ai hâte de les voir venir. Et j’ai tout le temps hâte de revoir mes enfants."

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Aminata ne croit pas que son infidélité va durer dans le temps : "Je pense que quand mes enfants iront à la cantine, que leurs journées à l’extérieur seront complètes, je vais pouvoir chercher un travail et m’occuper autrement. J’ai juste besoin d’avoir un autre épanouissement que d’avoir une maison bien rangée. Avec un travail, je pourrais avoir d’autres sources d’épanouissement intellectuel, me sentir utile, être traitée comme une vraie personne. J’ai aussi hâte de cette nouvelle période de ma vie qui devrait arriver dans deux ans au maximum. Je ne veux plus d’enfant, ça a fait partie de ma prise de décision et sur ce point nous ne sommes pas d’accord avec mon mari. Lui, il ne comprend pas que cette vie ne me suffise pas."

"Je ne dis pas que je suis maman"

Pour Aminata, l’infidélité est moins une source de plaisir qu’une façon de renouer avec le monde des adultes : "Je pourrais essayer de me faire des amies parmi les autres mamans au foyer mais je ne veux pas faire que parler des enfants. Avec les hommes que je rencontre, je ne dis pas que je suis maman et ils s’en fichent bien. On parle de tout sauf de ça et ça me va très bien. Sinon dans mon quotidien, je ne parle quasiment plus à des adultes. Avec mon mari c’est deux ou trois phrases chaque soir et c’est tout. C’est aussi ça qui me fait me sentir bête et diminuée. J’ai besoin d’interagir avec quelqu’un. J’ai choisi le sexe pour y arriver parce que c’était la manière la plus simple et parce que j’en tire quand même un peu de plaisir, mais ça aurait pu être chose. Le problème, ce sont les heures où je suis disponible. Je ne peux pas m’inscrire à une activité en fin de journée ou le midi quand je sers le déjeuner aux enfants. Je n’ai que trois heures chaque après-midi. J’ai essayé d’aller à la bibliothèque aussi mais ce ne sont pas des endroits où on parle et où on partage. Finalement, les amants, c’est vraiment le plus simple. J’ai à peine besoin de poser des questions pour qu’ils me parlent de leurs vies. Je me dis que peut-être, ils ont une femme chez eux qui est aussi triste que moi. Ça j’y pense sans y penser, ça me rend beaucoup trop triste."

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