Histoires de femmes infidèles : "Je suis tombée sur mon comptable"

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Histoires de femmes infidèles : "Je suis tombée sur mon comptable"

En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontres spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, elles étaient 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce sont les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.

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Zoé a 32 ans et est en couple depuis 4 ans : "Je suis heureuse en couple. Je ne suis pas quelqu’un qui s’épanouit en tant que célibataire. J’ai mis longtemps à trouver un homme qui veuille bien rester et s’engager avec moi, tous les mecs sur les applis ne cherchaient que des plans d’un soir. Bref, j’ai fini par trouver un mec. Mais très vite, je me suis rendu compte que je m’ennuyais. J’avais de moins en moins envie de faire l’amour avec lui alors que je suis heureuse au quotidien. Je me suis remise sur une application de rencontre pour réveiller un peu la séduction en moi. Je comptais bien retrouver tous les types à la recherche de plans cul que j’avais croisés quelques années avant. Je n’ai pas été déçue."

Juste une envie d'être désirée

Zoé anonymise son compte et commence à dialoguer avec plusieurs hommes : "Je n’ai jamais caché que j’étais en couple et que je ne cherchais pas un truc sérieux. Je ne suis pas du genre à mentir ou à faire semblant de tomber amoureuse. Je voulais juste me sentir désirée et réveiller ma libido, c’est tout. J’ai vu deux types à une semaine d’intervalle. Je n’ai jamais perdu de temps à essayer de les connaître. D’un côté, ça m’a empêchée de prendre le risque de me faire attraper à envoyer des messages, et de l’autre, je m’en fiche de leurs vies en fait. Le troisième type que j’ai vu a un peu bouleversé mon organisation : je suis tombée sur mon comptable."

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Lui aussi ne montre pas son visage sur les photos de l’application : "Je n’avais aucun moyen de le reconnaître avant le rendez-vous. Je ne donne pas mon vrai prénom pendant les échanges, et je ne connaissais pas le sien. On s’est retrouvés face à face et j’ai éclaté de rire. Juste après, je me suis quand même demandé si on allait faire quelque chose ou pas. On a bu un verre et on est allés chez lui. L’envie était là. Il m’a dit qu’il m’avait toujours trouvée séduisante. C’était peut-être de la drague de merde mais j’avais besoin d’entendre ça. On s’est donné quelques règles quand même : on n’en reparle jamais et il n’y aura jamais de deuxième rendez-vous. C’est un bon comptable, je n'avais aucune envie d’en changer. C’est le seul truc qui m’aurait fait reculer. Mais il a eu les bons mots et j’ai décidé de lui faire confiance."

"Plus je fais l'amour, plus j'en ai envie"

Zoé n’a pas l’envie de continuer ainsi toute sa vie : "Je me rends compte que me sentir désirée à l’extérieur me donne plus envie de m’impliquer dans ma sexualité avec mon compagnon. C’est peut-être bizarre, mais plus je fais l’amour plus j’en ai envie. Je ne veux pas que cette activité prenne trop de place, mais je sais que je vais avoir besoin de le faire de temps en temps, peut-être une ou deux fois par an, pour me sentir bien et retrouver l’envie chez moi. Ça marche alors je ne vois pas pourquoi je vais changer de méthode. Mais je n’ai quand même pas envie de faire ça pour les 30 prochaines années de ma vie ou même plus. C’est épuisant les rendez-vous, le fait de rester séduisante, jolie, maquillée, épilée. Je pense que ce dont j’ai besoin c’est de bien espacer les rencontres."

Pas de mensonge... tant que la question n'est pas posée

Zoé ne vit pas mal le mensonge fait à son compagnon : "Techniquement, tant qu’il ne me demande pas si je le trompe et que je lui mens, il n’y a pas de mensonge. Je suis quelqu’un qui veut être la plus sincère possible. Et je crois que je ne supporterais pas qu’on me mente, ce qui est donc un peu hypocrite. Mais je ne dis pas que je suis parfaite ni que j’y aspire. Je fais ce que je peux pour faire marcher mon histoire. Il s’avère que j’ai besoin d’éléments extérieurs parce qu’à deux, dans le quotidien, je m’ennuie et je m’éteins. C’est quelque chose que j’ai appris sur moi récemment, donc j’ai réagi comme j’ai pu. Je ne me vois pas quitter mon compagnon pour ça. En tout cas, je ne veux pas le quitter pour cette raison uniquement et je n’en vois pas d’autres pour le moment."

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