Les amours de l'été : "Pendant le confinement, j'ai rencontré un homme sur un site BDSM et il a réalisé l’un de mes fantasmes"

Les amours de l'été
Les amours de l'été

De nombreux.ses célibataires ont cherché l’amour ou ont tenté de trouver une épaule réconfortante pendant le confinement. Cette rencontre a marqué un tournant dans leur vie amoureuse. Tant et si bien qu’au déconfinement, ils ont voulu concrétiser leur histoire. Découvrez leurs témoignages.

Marie a 28 ans, elle est célibataire et elle se remet doucement d’une ancienne relation toxique. Au moment du confinement, elle trouve le courage de rompre mais se sent encore sous emprise. "Je suis dans une ville loin de là où j’ai mes racines et mes amis, assez isolée, et il a exercé sur moi une pression monstrueuse pour m’empêcher de déménager au moment où le confinement se prononçait. J’ai accepté, à contrecoeur, et j’ai passé un confinement d’enfer, entre engeulades quotidiennes, culpabilisation permanente, rapports sexuels forcés (avec insistance et/ou le mec qui est bien chiant jusqu’à ce que je cède), un non-respect total de mon intimité, bref, un enfer."

Une rencontre sur un site de BDSM

Pour se vider la tête, la jeune femme traîne sur Fetlife, le réseau social spécialisé dans le BDSM (Bondage, Discipline, Sado-masochisme). C’est là qu’elle rencontre Pierre. Il a 39 ans, est célibataire et se présente comme dominant : "Il ne m’a pas spécialement fait bonne impression à la base (un profil un peu vide : juste une photo de son torse), mais il avait une façon de parler de son approche du BDSM que je trouvais intéressante, notamment par le prisme de la remise en question et du travail sur soi. De mon côté de toute façon je n’avais mis que mes fesses en photo, donc je n’attendais pas beaucoup de ce genre d’échange."

La jeune femme est pourtant vite frappée et séduite par certains aspects de son caractère. "C’est quelqu’un d’extrêmement bienveillant. Doux, à l’écoute, très drôle - même s’il n’en a pas toujours conscience - intellectuellement stimulant et il a cette capacité qui m’était jusque-là inconnue de pouvoir discuter tout en étant en désaccord avec vous, sans jamais vous faire vous sentir inférieur à lui. C’est extrêmement agréable. Et puis c’est un musicien et j’ai toujours eu un faible pour les hommes qui savent jouer, chanter, composer."

Je me suis mise à retrouver un désir sexuel que je pensais oublié pour toujours.

Leur relation s’écrit au jour le jour. "Progressivement nos échanges sont devenus de plus en plus intenses. Il me permettait de m’évader psychologiquement de l’enfer dans lequel je vivais au quotidien. On parlait cul du soir au matin, je me suis mise à retrouver un désir sexuel que je pensais oublié pour toujours."

Le confinement a décuplé leurs sentiments

Le confinement a un effet amplificateur sur leur relation : "On s’est permis de baisser tous les garde-fous, puisqu’avec cette interdiction de circuler nous risquions ‘moins’. Je ne sais pas si les choses auraient été aussi explosives si nous avions pu dès le départ nous rencontrer, et si la possibilité d’une vie commune avait été une éventualité proche. Je ne pense vraiment pas pouvoir relationner sur du long voire du moyen terme avec lui, mais il a été un véritable appui pendant ces longues semaines !", explique Marie qui confie que la crise sanitaire a changé sa vision des choses.

"Je pense aussi que le confinement et cette menace quasi permanente de mort sur nos têtes ont fait ressortir en nous des besoins vitaux souvent négligés : aimer et être aimés, vivre, survivre au-delà des aspects purement matériels (manger, dormir, boire). J'ai remarqué pour ma part avoir eu ce besoin de trouver ‘un sens à ma vie’ dans un environnement où plus grand chose n'avait de sens, justement.", confie celle qui a aussi "envisagé de changer de profession, pour être plus en accord avec [ses] valeurs".

Sept minutes montre en main après lui avoir fait la bise nous étions à poil chez lui !

Au moment du déconfinement, Marie et Pierre se retrouvent rapidement et tout aussi rapidement passent à l’action : "Avec tout le désir qu’on a fait monter chez l’un et chez l’autre pendant le confinement, autant dire qu’on s’est pas embêtés autour d’un verre pour papoter. Sept minutes montre en main après lui avoir fait la bise nous étions à poil chez lui ! C’était assez fou, et on s'est revus très régulièrement ensuite."

Il m'a aussi permis de réaliser un de mes fantasmes : être soumise à la fois à un homme et à une femme.

Trop fort, trop fougueux, trop vite ?

Avec Pierre, Marie reprend en main sa sexualité : "Le sexe est intense et jouissif. Il m'a aussi permis de réaliser un de mes fantasmes : être soumise à la fois à un homme et à une femme, et c'était incroyable." À ses côtés, elle se sent belle et désirable, même si elle avoue ne pas réussir à se projeter sur le long terme – principalement à cause d’un projet de vie trop différent de ses aspirations.

Pour les vacances, Pierre propose à Marie de lui faire rencontrer sa famille dans son village natal, mais elle choisit de décliner l’invitation. Elle a peur de s’être "emballée" au moment du confinement et de perdre la liberté qu’elle vient à peine de retrouver. Elle ne l’a pas caché à Pierre : c’est cette liberté qu’elle désire garder plus que tout, et qui conditionnera la suite de leur histoire. "Je veux plaire, je veux m'amuser, je veux me retrouver surtout. Je pense que je continuerai à le voir, mais de moins en moins, jusqu’à une nouvelle histoire, plus en phase avec mon besoin actuel d’indépendance." Pour l’instant, Marie garde Pierre dans sa vie… Jusqu’au prochain épisode.

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