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Largué.e, délivré.e : "Ça a été la rupture la plus rapide de ma vie"

Largué.e, délivré.e :
Largué.e, délivré.e :

Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.

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Ben a 37 ans et a passé six ans de sa vie avec Julie. Ils ont formé pendant toute cette période un couple solide. Très vite, ils ont partagé un appartement : "C’était un mélange de décision pragmatique, on en avait marre de payer des loyers déments tous les deux, et d’acte de foi envers notre amour. Je lui ai dit : 'Je t’aime' pour la première fois alors que ça faisait deux semaines qu’on était ensemble. Habiter ensemble au bout de trois mois, c’était dans la continuité. Et d’ailleurs, pendant tout le long de notre histoire, c’est une décision que je n’ai jamais regrettée".

Un jour pourtant, Julie se tourne vers Ben et lui annonce qu’elle n’a plus envie de partager sa vie avec lui : "On était en train de rentrer des courses et on flânait un peu. On regardait les boutiques, c’était vraiment un moment très doux, qui te fait te dire que tu es bien avec la personne et que c’est beau de vivre ça dans nos vies à 100 à l’heure. Elle a juste tourné la tête et elle m’a dit : 'Tu vas trouver ça bizarre, mais je viens de réaliser que je n’ai plus envie d’être avec toi. Je pense que je ne suis plus amoureuse'. Elle a tout de suite commencé à s’expliquer. Elle n’y avait jamais pensé comme ça avant, ce n’était pas réfléchi, elle n’avait pas envie de faire semblant parce qu’elle avait tellement de respect pour moi. Bref, une minute on partageait un bon moment et l’autre, je me retrouvais célibataire. Je n’ai rien vu venir. Arrivés à la maison, j’avais bien compris qu’elle n’avait aucune envie de discuter de sa décision et que je ne la ferai pas changer d’avis sur ses sentiments. C’est pour ça que je n’ai pas pleuré à ce moment-là. Tout de suite, on s’est mis en mode organisation. On a pris nos ordis et un carnet et on a commencé à organiser la rupture".

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Une rupture sereine

Ben explique : "Je n’avais jamais vécu ça avant, mais ça nous a paru tout de suite très logique qu’il fallait qu’on se sépare proprement. Comme on ne se disputait jamais, il était hors de question qu’on commence à le faire maintenant. On ne voulait surtout pas arriver à un moment où on se déteste à cause de l’électroménager. Et en six ans, on avait accumulé pas mal de choses. Alors on a relevé les manches et on a commencé à se répartir nos affaires communes. Elle a pris la bouilloire et le grille-pain et j’ai pris la couette et les draps, ce genre de trucs. On a aussi décidé qui allait payer les dernières factures de l’appartement et qui voulait y rester. Finalement, aucun de nous ne pouvait se le permettre alors on s’est donné un mois pour trouver autre chose. Ce moment a été une vraie réunion de chantier, mais elle a posé des bases saines pour la suite".

Les semaines qui suivent sont plutôt sereines : "On a convenu qu’on allait dormir dans la chambre une semaine sur deux pendant que l’autre serait dans le canapé. On a prévu de se garder un dîner par semaine ensemble pour se faire un point sur nos avancées en termes de recherches d’appart et de déménagement. Le mois est passé très vite et on s’est mutuellement aidé à tous les niveaux de la séparation. Un mois après la fameuse discussion qui sortait de nulle part, on avait tous les deux un nouvel appart et une vie à recommencer. Ni elle, ni moi ne pleurions plus. Franchement, ça a été la rupture la plus rapide de ma vie".

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Une rupture qui fait grandir

Même si ça a été un moment difficile, Ben garde un bon souvenir de cette séparation et a même le recul de voir ce que ça a pu lui apporter : "J’ai été dévasté de cette rupture et je ne suis pas encore tombé amoureux à nouveau. Mais cette rupture là, elle m’a délivré de quelque chose qui me bloquait dans la vie sans que je le sache. Elle m’a libéré de la peur de me faire quitter. Parce que même si ça a été très soudain et un peu injuste de mon côté de l’histoire, je comprends tout à fait son geste et je la remercie d’avoir voulu me respecter jusqu’au bout. Et je suis aussi reconnaissant de la façon dont on a réussi à faire les choses. Même dans la rupture, finalement, il y a eu une forme d’amour. C’est ce qui fait qu’on a - aussi - pu rester amis".

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